France-Roumanie : pourvu que ça gagne !
Sauf cata du genre « Automne 1993 », les Bleus disposent de ce qu'il faut pour l'emporter ce soir. Même si la Roumanie d'aujourd'hui n'a plus rien à perdre et qu'elle est beaucoup plus vaillante qu'à Constanza (2-2). Pour le reste, faut gagner et puis c'est tout.
De l’avant dernier France-Roumanie (à l’Euro 2008), on ne retiendra que la satisfaction abrutie de Ray Strange juste après le match : « Nous avons réussi à neutraliser Mutu ! » . Authentique… On apprit plus tard que pour ce match consigne expresse avait été donnée à Malouda de « ne surtout pas dépasser la ligne médiane, bordel ! » Authentique, là aussi… Résultat : 8 joueurs à vocation défensive (en comptant Coupet) et un 0-0 pourri. Pareil à Constanza en octobre dernier : toujours 8 joueurs défensifs, dont Malouda (certes, un peu plus « libre » de monter) face à une Roumanie encore plus faible qu’en Suissautriche. Résultat : 2-0 pour les Jaunes après 17 minutes de jeu… Normal quand on entre sur la pelouse sans réelles convictions de vouloir vraiment l’emporter. Heureusement, un super Franck Rib (2-1) et un wonder Yoann (2-2) remettront la France sur les rails. Et puis, soyons honnête, une décision de coaching bienvenue de la part de Raymond a aussi renversé la donne d’un match très mal barré : le remplacement de Malouda par Karim Benzéma à la 38ème. Enfin un peu d’audace. Sans attendre, et bien avant la mi-temps. Ribéry, Gourcuff, Benzéma, Henry : enfin quatre joueurs offensifs et une équipe qui pèse plus devant. Dommage que les Bleus n’en ont pas planté un troisième. Parce que ce sont ces deux points qui manquent aujourd’hui à l’EdF, la défaite en Autriche étant considérée comme un joker grillé.
Ce France-Roumanie de ce soir ne se présente pas avec la même menace pour Raymond que pour la rencontre à Constanza. « En cas de défaite » , Ray Strange serait touché. Mais pas coulé. Il faudrait attendre de toutes façons le Serbie-France de mercredi prochain. Et puis la Roumanie (5ème avec 7 points) est quasi écartée de la course à la qualification qui devrait se jouer entre la Serbie et la France. La situation de la Lituanie (3ème, avec 9 points en 7 matchs) n’étant guère brillante non plus. Les Bleus sont deuxièmes (13 points en 6 matchs), derrière la Serbie (18 points en 7 matchs). Donc, d’un point de vue comptable, il n’y a plus grand chose à craindre, pour la deuxième place de la France, ou bien à espérer, pour la Roumanie, larguée. Côté roumain, le nouveau sélectionneur depuis avril dernier, Razvan Lucescu, l’a annoncé : « De toute façon, mon objectif c’est la qualification pour l’Euro 2012 » . En clair : pas de pression, on y va et on joue sans trop calculer, en préparant l’avenir. Evidemment, l’équipa va quand même bétonner derrière dans un solide 4-4-2 et une défense Rat-Chivu-Radoi-Sapunaru qui prend moins de buts qu’avec le coach d’avant, Victor Piturca. Un milieu expérimenté et assez technique, avec notamment Ghioane, Apostol et Mara, et qui sait faire tourner le ballon. Heureusement, l’attaque accuse l’absence de Mutu, pas toujours régulier mais capable d’exploits individuels incroyables. C’est donc essentiellement le jeune Ciprian Marica (Stuttgart) qui sera aux avant-postes pour marquer. Si Marica n’a rien du serial buteur, il n’est pas maladroit du tout et il nous avait laissé le souvenir de quelques buts assez spectaculaires et des grands gestes de classe. Voilà : la Roumanie va « essayer » , avec ses atouts, ses faiblesses… et quelques certitudes.
Et les Bleus ?… Quelles certitudes ? Quel jeu ? Quelle animation ? Quel état d’esprit ? On ne sait pas trop. Juste un statut de favori. Une bonne équipe qui joue à domicile, qui a l’obligation de gagner et qui aligne un paquet de super individualités. Alors, victoire a priori plus que probable. Le système Domenech reste en principe le même, une sorte de 4-2-3-1 habituel. Un gardien (Lloris, si apte), quatre défenseurs (Sagna et Evra en latéraux et avec Gallas dans l’axe, Escudé ou Abidal), deux milieux défensifs (les Dupondt Lass Diarra et Toulalan), trois milieux offensifs (Henry à gauche, plutôt que Maloude, Gourcuff dans l’axe et Anelka ou sûrement Gignac à droite) et une pointe devant (très certainement Benzéma). Ribéry, pas au top physiquement, ne débuterait pas la rencontre mais entrerait en deuxième mi-temps. Voilà. Pas la peine de refaire le débat sur le choix d’untel ou untel, sur l’option un ou deux récupérateurs, sur la controverse un ou deux attaquants, etc. C’est acté, point barre. Faut que ça gagne et peu importe la manière. On fera les comptes après. Un dernier mot : la tendance positive décelée au cours des derniers matchs (contre Nigeria, Turquie, Féroé) : les Bleus se créent quand même pas mal d’occasions. Problème : trop peu de buts au final. En attendant de stabiliser derrière, un minimum d’efficacité retrouvée devant pourrait rendre l’Equipe de France assez redoutable. Que ce soit ce soir et mercredi. Alors…
Les équipes probables :
France : Lloris – Sagna, Gallas, Abidal ou Escudé, Evra – L. Diarra, Toulalan – Anelka ou Gignac, Gourcuff, Henry – Benzema.
Roumanie : Coman – Sapunaru, Radoi, Chivu, Rat – Ghioane, Apostol – Mara, Nicu – Surdu, Marica
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