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Ferdi : « Grâce à un maillot de JPP, j’ai pu financer mon EP »

Propos recueillis par Maxime Renaudet
Ferdi : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Grâce à un maillot de JPP, j’ai pu financer mon EP<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Vu aux côtés de Sofiane Pamart, Ichon ou Peet, le saxophoniste Ferdi a sorti son premier EP, Val Duchesse. À 26 ans, il est aussi supporter de l’OM et collectionneur de vareuses vintage.

Quel a été ton premier lien avec le foot ?Quand il était jeune, mon père était abonné à Valenciennes, il allait en Tribune de fer à Nungesser. Ensuite il a habité à Lille pendant 20 ans, donc il a switché, et mon grand frère, qui est beaucoup plus calé en foot que moi, a suivi au point d’être toujours un gros supporter du LOSC. On avait L’Équipe tous les matins à la maison, et mon frère était abonné à So Foot. C’est comme ça que je m’y suis mis aussi. J’ai joué à l’Olympique de Marchiennes, où on vivait, mais seulement deux saisons, car le mercredi, c’était aussi le jour du conservatoire. Ce qui ne m’empêchait pas de jouer au foot le samedi, mais plutôt au city stade.

De mon jardin, j’entends les supporters de l’Union les jours de match.

Tu as grandi dans le Nord, mais tu es supporter de l’OM. Comment ça se fait ? Lors de la saison 2002-2003, alors que je devais avoir 7-8 ans, mes grands-parents paternels, qui vivaient vers Lyon, sont venus nous rendre visite dans le Nord un week-end de Lille-Marseille. Ils dormaient à Orchies, dans un hôtel où l’équipe de l’OM devait passer la nuit aussi. Quand mon grand-père l’a su, il a appelé mon père, et il nous y a emmenés. À cet âge-là, je n’étais pas encore à fond dans le foot ni supporter de Lille, mais le fait de voir les joueurs descendre du bus, prendre des photos avec Daniel Van Buyten et Johnny Ecker, ça m’a marqué. C’est ce jour-là que je suis devenu supporter de l’OM. Puis au début, tu vois, je ne voulais pas faire comme mon frère qui supportait Lille, et un peu me démarquer. L’année suivante, avec la saison de fou du club : c’était terminé, j’étais complètement matrixé par l’OM.

Johnny & Ferdi à Orchies

Tu es rapidement allé les voir au Vélodrome ensuite ?Ouais, petit, quand j’ai demandé pour mon anniversaire à aller voir un Marseille-Troyes. Après ça, je crois que je n’y suis pas retourné pendant dix ans. En mai, en revanche, ma copine m’a offert des places pour Marseille-Lyon, et trois jours plus tard, je suis allé les voir contre Feyenoord en demies de Ligue Europa Conférence. Une connaissance m’avait trouvé une place avec les Fanatics. Là, le fait de le vivre de l’intérieur, ça m’a vraiment mis dans l’adrénaline du truc. Ils avaient fermé le virage nord, donc on était en tribune Ganay, mais c’était le feu.

Tu vas au stade en Belgique depuis que tu vis à Bruxelles ?Non, je n’y suis jamais allé. Je voulais aller au Standard, car ma copine est liégeoise, mais je n’ai pas trouvé le temps. De mon jardin, j’entends les supporters de l’Union les jours de match, mais je n’y suis pas encore allé non plus à cause du boulot. Puis, aujourd’hui, vu que c’est devenu un peu hype d’y aller, c’est de plus en plus difficile de trouver des places pour l’Union. Il faut se déter’, demander à des potes ou alors être au taquet quand elles sont mises en vente.

Ma masterpiece, c’est un maillot de Basile Boli porté en 1993 quelques mois après la victoire en C1. Je suis team Basile à fond.

En revanche, j’imagine que tu as chambré tes potes belges pendant le Mondial 2018 ?Oui, beaucoup trop. C’est d’ailleurs à ce moment-là que j’ai découvert le chauvinisme à la belge. Après le match, que j’ai regardé dans un bar à Sainte-Catherine, où tout le monde était pour la Croatie, j’ai mis des stories pour chambrer, et j’ai reçu des trucs trashs de mecs que ça ne faisait pas trop marrer. Mais bon, dans l’ensemble, ça reste bon enfant. Même si on les a battus en demies de Ligue des nations. Ce soir-là, j’étais dans un café où je vais souvent et où il y avait une terrasse avec des écrans. J’étais habillé en kit complet France 1998 : maillot, pull, veste de survêtement et pantalon. Mais on est arrivé en retard, vers la moitié de la première mi-temps, donc je me suis fait siffler par les 200 personnes qui étaient là et j’ai reçu un paquet de gobelets pendant le match.


En parlant de fringues, tu as l’air d’avoir une sacrée collection de maillots. Tu l’as commencée quand ?Quand j’étais petit, j’adorais déjà ça, j’avais même acheté un faux maillot de Drogba sur le marché de Marchiennes. Mais ma collection a vraiment commencé il y a 9 ans, quand je suis arrivé à Bruxelles. Je me suis mis à chiner aux puces, notamment au Jeu de balle, où il y a des gros tas de vêtements à 1€ pièce. À la base, c’était plutôt des pièces connues, comme le maillot de Zidane en 1998 puis avec Ebay et Vinted, ça s’est étendu, je dois en avoir environ 130 aujourd’hui. Ma masterpiece, c’est un maillot de Basile Boli porté en 1993, quelques mois après la victoire en C1. C’est mon maillot le plus beau et le plus cher, mais surtout celui que je voulais absolument. Je suis team Basile à fond. J’ai aussi des crampons de Jean-Pierre Papin, qui m’ont été offerts par un entraîneur, Eric Blahic, l’ancien adjoint de Gourvennec à Lille. Il m’a aussi donné un maillot d’Angloma qu’il a porté à l’Inter, et celui du 600e match de Landreau.

Les maillots, je me suis calmé. (..) Maintenant, il me faut les shorts, ça me soule de mettre juste le maillot.

C’est quoi ta plus belle trouvaille ?Je ne l’ai plus. C’était un maillot porté par JPP avec l’OM, sponsor RMC, de 1992, un maillot super rare. Je l’avais acheté aux enchères sur Vinted sans être certain qu’il avait été porté, car le gars qui le vendait l’avait initialement mis à 60€. Mais après l’avoir fait expertiser, c’était bien un maillot porté. Quand je l’ai publié, de nombreux collectionneurs ont voulu me le racheter. J’ai longtemps dit non, jusqu’à juin dernier, quand un mec a commencé à me proposer trop. Je lui avais dit que je voulais un Basile Boli de 1993, porté, même si un Papin ça vaut un peu plus. J’ai finalement réussi à l’avoir plus de l’argent. C’était au moment où j’étais en train de finir mon EP Val Duchesse, et comme je suis en autoprod, j’avais besoin d’un peu de tunes, donc avec l’argent du maillot de JPP, j’ai pu payer mon mix et mon mastering tranquille. En ce moment, le Papin est estimé à 4500-5000€, et le Boli vaut plutôt 2500-3000, c’est pas rien.

Il te manque une pièce ? Un Mizuno bleu, car c’est l’équipementier de notre passage en D2. C’est un graal que je n’ai pas encore. Mais là, les maillots, je me suis calmé, alors qu’avant, je pouvais passer 3 heures par jour sur Vinted. Maintenant, il me faut les shorts, ça me soule de mettre juste le maillot.

À écouter : Ferdi, Val Duchesse, EP cinq titres disponible depuis le 26 octobre 2022.

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Propos recueillis par Maxime Renaudet

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