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Eto’o, Chuck Berry du foot

Par Chérif Ghemmour
Eto’o, Chuck Berry du foot

En cette fin d’année pourrie au triple A, sofoot.com revient sur un fait marquant de 2011 : le surprenant transfert de Samuel Eto’o à l’Anzi Makhatchkala. Une décision de cachetonneur qui n’est pas sans rappeler la carrière du grand Chuck Berry. Voici l’histoire…

C’était il y a quelques semaines. Samuel Eto’o Fils passait au Canal Football Club. Sur la chaîne Krypton. Mais en clair. Eto’o porte des fringues roses ! Rose comme les Cadillac roses de l’Amérique des fifties… Là, y’avait plus de doute possible : Sam est bien le Chuck Berry du foot. Si, si ! Déjà, un point commun fondamental : l’amour des belles bagnoles ! Sam, comme Chuck, est un dingue des belles caisses. A l’Inter, Toto’o en possédait dix-sept. Et pas des R5 ! Que des super modèles de luxe, sport, classieuses, rutilantes. D’ailleurs quand Sam aime, il offre. Et il offre beaucoup, surtout des super montres… et des belles voitures. Pour son « grand frère » Roger Milla (Sam est très famille : « papa » Moratti, « papa » Aragonès – sic !-, « grand frère » Rigobert Song, etc.), Etau lui a offert de l’argent, une montre et une Porsche ! Question montres, il en avait offert de sa marque personnelle Eto’o World (33 000 euros chacune), à chacun de ses 22 coéquipiers Lions Indomptables après la qualification au Mondial 2010.

Idem avec DJ Arafat, un as du coupé décalé ivoirien à qui il a offert une toquante à 80 000 neurones, ainsi qu’une BMW grand luxe avec des jantes grand luxe… Et Chuck Berry ? Mais Chuck a décoincé l’Amérique prude d’Eisenhower avec des chansons qui ne parlaient que de gonzesses et de voitures : songs about cars & girls, pour reprendre la formule… Allez ! Une petite référence bien connue pour la route ( « Riding along in my automobile / My baby beside me at the wheel » – No particular place to go, 1965). Ceci dit en passant, autant Sam est d’une générosité proverbiale, autant Chuck est un épouvantable radin.

Le Rythm & Blues, R&B des années 50-60

Ouais ! Les belles caisses. La réussite, la frime et la drague. Aux States, pas de voitures = pas de gonzesses. Chuck emballait un max en Coupé-Ville Cadillac, Chevrolet, Limousine, etc. Pour Sam, on va rester discret et juste divulguer que y’a pas très longtemps il avait fait livrer direct aux USA comme « cadeau d’approche » une super voiture à une chanteuse US très, très connue dans le rayon R&B… Du R&B ? Hé, hé : c’est dans les charts R&B que Chuck a placé ses premiers succès. Mais attention, rien à voir avec le « arènbi » de maintenant. Dans les années 50-60, le, R&B c’était le Rythm & Blues, la plus belle musique du monde. En gros, les charts R&B, c’était les hit-parades pour les Blacks, ségrégation oblige. Plus tard, Chuck est entré dans les charts « tout court » . Des tubes pas possibles à coups de riffs qui tuent (surtout les intros), des licks légendaires (petits glissés sur deux-trois cordes), des chokes imités-pas-égalés (tirés caoutchouc sur deux cordes) et des solos qui déboulent comme des locos en gare de Waco.

Même flamboyance inspirée chez Samuel, le plus beau striker des années 2000 : Sam a une finition d’abeille. Des piqûres au goût de miel. Sam buzze autour de la ruche ( « buzzin’ around the hive » ), dans les 16 mètres, avant de piquer. Qui n’aime pas ses jaillissements ailés, rayés jaune et noir (l’Anzhi joue jaune et noir) ? Ses balles traçantes qui rasent les barres et secouent les toiles ? Une pique qui sublime l’action et but ! Samuel est un avant-centre total qui plante du gauche, du droit, de la tête. Comme Chuck, musicien total également : chant, solo, rythmique. Les deux brown eyed handsome men (un classique de Chuck) ont la même âme de soliste, de front man : un chanteur-guitariste unique qui fait le show sur le devant la scène et un buteur seul en pointe.

Samuel omnipotent, omniprésent, omniscient

Deux individualités, deux individualismes… Sur scène, Chuck ne partage le show avec personne : lui devant et tous les autres derrière, dans l’ombre. Demandez à Keith Richard qui avait organisé un concert-jubilée en l’honneur de son idole à Saint-Louis en 85 : traité comme un moins que rien par Chuck, ravalé au rang d’accompagnateur qui doit s’écraser et jouer pas trop fort… Idem pour Sam Eto’o ! Autant en club, il met son ego entre parenthèses et le met au service du collectif, autant en sélection, il veut tout faire, tout jouer, être partout, commander, marquer, faire marquer, faire l’équipe !… Lors du décisif Sénégal-Cameroun (0-0) de juin dernier pour les qualifs de la CAN 2012, contre la décision du coach Clemente, il s’oppose catégoriquement à la sortie de Choupo Moting : deux minutes de palabres avant que Moting ne sorte, remplacé comme voulu par Chedjou. Accessoirement, Eto’o ratera à la 90ème un péno crucial qu’il a décidé seul de tirer. Ses coéquipiers le vénèrent mais se sont plaint parfois (souvent ?) du Samuel sur le terrain, omnipotent, omniprésent, omniscient…

Sam & Chuck, solistes au melon démesuré, ont aussi besoin d’un fort soutien rythmique et d’un bon producteur. Chuck avait comme comparse rythmique et harmonique son génial pianiste Johnny Johnson (qu’il a honteusement grugé sur des compos co-écrites à eux deux mais créditées du seul Chuck). Autre bonhomme de poids du possee, l’immense Willie Dixon, son aîné, producteur des chefs d’œuvre du Berry mais aussi arrangeur, compositeur mais d’abord son contrebassiste. Samuel aussi a été bien épaulé. Le meilleur partenaire de Sam c’était Ronaldinho, au Barça. Ronnie le Brésilien, son meilleur complice des années blaugrana, qui le faisait briller avec ses caviars à la louche. Frank Rijkaard était aux manettes de ce Barça funky mais Sam a toujours préféré la prod’ carré de José Mourinho où le but du jeu consiste à finir N°1 des Charts (triplé 2010 avec l’inter, coupe-championnat-C1) plutôt que de mettre le feu au dance-floor ! …

La suite de l’article demain

Par Chérif Ghemmour

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