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Et si Stoke City nous divertissait, cette année ?

Par Matthieu Rostac
Et si Stoke City nous divertissait, cette année ?

Chaque saison de Premier League apporte son lot d'équipes surprises, capables d'emmerder les gros et de se ramasser contre les relégables. Stoke City sera peut-être fait de ce bois-là cette année et on vous explique pourquoi.

Impossible de savoir si Mark Hughes, quand il ne pense pas football, passe ses soirées à regarder la télévision. Mais si c’était le cas, nul doute que l’entraîneur de Stoke City se grillerait le cerveau devant la real TV Extreme Makeover. En l’espace de deux saisons, le technicien gallois est parvenu à rendre sexy une équipe que l’on croyait exclusivement composée de dockers durs au mal qui balancent des chandelles sur le gardien adverse. Preuve évidente que la stratégie de Hughes fonctionne ? Stoke City a terminé ses deux dernières saisons à la neuvième place de Premier League. Pas forcément une incroyable prouesse si l’on observe le tableau d’ensemble. Mais terminer dans la première partie de tableau du championnat anglais n’était plus arrivé aux Potters depuis quarante ans. Et à bien regarder l’été du club du Staffordshire, il se pourrait bien que ce dernier joue les trublions en Premier League cette saison comme ont pu le faire Southampton, Everton ou encore Swansea par le passé.

Des débuts pas très encourageants mais est-ce important ?

Il est vrai qu’en termes de résultats sur le terrain, Stoke City n’a pas passé de très bonnes vacances d’été. Sur les six matchs amicaux que les Potters ont disputé au mois de juillet, quatre d’entre eux se sont soldés par une défaite, notamment face au FC Porto (3-0) mais aussi contre le pensionnaire de Championship Brentford (2-0). Mais les matchs amicaux, c’est fait pour expérimenter et, par extension, se prendre pas mal de taules. Sans oublier le fait que la saison dernière, Stoke City avait aussi eu du mal en préparation, avec seulement un match gagné sur ses sept amicaux. Ce qui est plus embêtant, c’est lorsque les défaites estivales se poursuivent à la reprise du championnat, ce qui a été le cas pour Stoke face à Liverpool dimanche dernier.

Dans les chiffres, en tout cas. Mais si les Reds sont repartis du Britannia Stadium avec une victoire, elle est quelques peu inespérée. Hormis le goal of the week inscrit par Philippe Coutinho à la 85e minute, Liverpool n’a pas montré grand-chose face à une équipe jugée inférieure. Surtout, Stoke City s’est montré plus intéressant collectivement, notamment grâce à son côté droit Johnson-Van Ginkel-Walters, et le match aurait pu être tout autre si Glen Johnson, sans doute trop électrisé à l’idée d’humilier ses anciens coéquipiers, n’avait pas bouffé la feuille au point de penalty à la 35e minute.

Un recrutement intelligent… et pléthorique

Glen Johnson, ou l’une des potentielles bonnes pioches du mercato terriblement animé de Stoke City. D’abord, les Potters ont enregistré d’importantes pertes : l’excellent portier Asmir Begović est parti jouer les doublures de Courtois à Chelsea, Steven N’Zonzi est parti un peu à l’insu du club gagner la Ligue Europa à Séville et le plus anglais des Allemands Robert Huth est parti… faire des trucs avec N’Golo Kanté à Leicester City. Des départs qui ont néanmoins été rapidement compensés par Mark Hughes et son staff, et de manière plutôt intelligente. Le tacticien anglais a décidé de lancer définitivement dans le grand bain le petit scarabée – mais déjà international anglais – Jack Butland en lui adjoignant un mentor digne de Maître Po : le quasi-quadra Shay Given, libéré par Aston Villa cet été.

Une spécialité pour Stoke City qui accueille pas moins de quatre joueurs sans débourser un penny, en plus du gardien irlandais. Glen Johnson, comme dit plus haut, mais aussi Marco van Ginkel qui arrive en prêt de Chelsea après une malheureuse expérience au Milan AC la saison dernière, tandis que Sergio Molina et Moha el Ouriachi ont débarqué gratos en juillet sur les bords du Trent. Aussi, Mark Hughes a tapé du côté de la Bundesliga en recrutant l’ancien espoir Phiipp Wollscheid au Bayer Leverkusen après un prêt convaincant et Joselu de Hanovre 96 pour 8 millions d’euros. D’un côté, des gamins issus des centres de formation espagnols (Fabrica pour Molina, Masia pour el Ouriachi) avec pour seule envie d’en découdre au plus haut niveau. De l’autre, des anciens espoirs européens, revanchards à souhait, quel que soit leur âge.

De(ux) vrais joueurs européens dans l’effectif

Surtout, lors de ce mercato, Stoke City a réussi deux très beaux coups. D’abord, celui de faire signer gratuitement Ibrahim Afellay pour deux ans. L’ancien ailier du Barça, pas forcément au top de sa forme, cherche un nouveau défi et reste un atout de poids quand il s’agit d’apporter de l’expérience en termes de compétitivité, lui qui est passé par Schalke, l’Olympiakos et le PSV et qui connaît donc les joutes européennes. Un luxe pour un neuvième de Premier League. À ce titre, Stoke City possède dans son effectif autant de vainqueurs de Ligue des champions que Manchester United et Chelsea, soit le maximum en Premier League – même s’ils n’ont pas le même prestige : Ibrahim Afellay, donc, mais aussi Marko Arnautović, Bojan Krkić, Marc Muniesa et… Xherdan Shaqiri. Le milieu suisse, dont on dit l’ambition presque aussi grosse que ses mollets, a surpris son monde en signant chez les Potters alors qu’on l’annonçait du côté de Schalke ou de Newcastle.

Un choix que l’on dit motivé par l’argent, Stoke lui ayant proposé un contrat à 6 millions l’année sur cinq ans. Montant du transfert : 17 millions d’euros. Dans un championnat où Clinton Njie coûte 17 millions d’euros et Aleksandar Mitrović, 18, on ne sait pas encore si Xherdan Shaqiri est une fausse bonne idée ou le casse du siècle pour Stoke. Dans tous les cas, le Suisse de 23 ans cherche désespérément un club dans lequel il puisse se fixer durablement, lui qui fut échaudé par sa dernière expérience de remplaçant à l’Inter alors que Mancini lui promettait une place dans le onze type. Il veut juste qu’on l’aime, le petit Xherdan. Et chez les Potters, personne ne lui prendra sa place. Parce qu’il est un niveau au-dessus, d’une part, mais aussi parce que Mark Hughes lui a déjà déclaré sa flamme en assurant qu’il lui confierait les clés du jeu.

L’année de Stokelona ?

Oui, désormais, Stoke City rime avec jeu. Fini les centres à la main de Rory Delap, désormais le ballon passe par les ailes et le sol du côté du Britannia Stadium. Les entraîneurs convaincus par la circulation de balle et la construction par l’arrière ne sont pas légion en Angleterre. En conséquence, ces dernières années, Stoke City est passé d’une équipe bonne dernière de Premier League en termes de possession de balle sous Pulis à une neuvième place – encore ! – sous Hughes. Le Gallois qui, rappelons-le, a porté le maillot Culé lors de la saison 1986-87. Il n’en fallait pas plus aux médias anglais pour balancer l’expression « Stokelona » à tout va. Peut-on les blâmer ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que la stratégie de Mark Hughes est cohérente.

Pour reproduire le jeu du Barça, il faut aller puiser à la source. Marc Muniesa en 2013, Bojan Krkić en 2014 et cette année, Ibrahim Afellay et Moha el Ouriachi sont venus garnir le rangs des Potters. Sans mentionner le fait que Mark Hughes n’a pas terminé de faire ses emplettes. Il souhaitait acquérir Adama Traoré, ailier du Barça B, mais ce dernier vient de s’engager avec Aston Villa. Ce n’est que partie remise. Car lorsqu’il lui est impossible d’attraper du Blaugrana à bas coût, le spectre est élargi à l’Espagne pour le tacticien gallois, avec Sergio Molina et Joselu, tous deux passés par le Real Madrid. En toute honnêteté, on a envie de croire au « Stokelona » de Mark Hughes. Très fort. Ne serait-ce que pour voir Stoke City foutre le bordel en Premier League. Et puis, voir Charlie Adam pratiquer le tiki-taka, ça doit valoir le détour.

Par Matthieu Rostac

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