- PL
- 5ème journée
Et Dieu créa Berbatov
On attendait la réponse de Manchester United après deux résultats moyens. Elle est venue. Pas la manière par contre. De son côté, Chelsea continue de défourailler et Arsenal se place petit à petit.
Dimitar Ier
Il semblerait que Dimitar Berbatov ait mis deux ans pour se faire adopter par le public du Nord de l’Angleterre. Pendant longtemps, le sosie bulgare d’Andy Garcia a trainé sa grande carcasse peinée sur le pré d’Old Trafford. Depuis le début de saison, le numéro 9 des Red Devils tient l’attaque de Sir Alex Ferguson à bout de crampons (5 matches, 6 buts). Contre Liverpool, il s’est fendu d’un triplé. Oui, un triplé dont un bijou sur le second but (contrôle de la cuisse dos au but enchaîné d’un retourné acrobatique dans la lunette de Reina). Bandant. La performance XXL du Bulgare a éclipsé le reste. Au choix : la faiblesse défensive des locaux, le doublé de Gerrard, le niveau moyen de Wayne Rooney, l’inexpérience d’Evans, le jeu famélique des Reds. Quoi qu’il en soit, MU a tapé son meilleur ennemi et s’est trouvé un sauveur inattendu. Pour Liverpool, qui vit son pire début de saison depuis 1992, la saison va être longue par contre…
Arsenal et le syndrome MU
Arsenal est l’équipe dont le jeu est le plus chatoyant. Petit jeu de passes, débordements, ouvertures dans la profondeur, buteur interchangeable, les Gunners régalent. A l’image d’un Fabregas en forme olympique. Pourtant, sur la pelouse de Sunderland, Arsenal a été victime d’une égalisation dans les derniers instants. Un sale tour jusque-là réservé à MU. Même réduits à dix après l’expulsion d’Alexandre Song, les hommes d’Arsène Wenger semblaient tenir le match. Le but de Fabregas (lob en contrant le dégagement du défenseur) sonnait comme un frémissement de futur champion avec l’attirail qui va avec (chance, bloc équipe, efficacité). Rosicky ratait même le break sur penalty. Big mistake. Les Black Cats de Darren Bent ont rappelé aux Gunners qu’en Angleterre, rien n’est jamais acquis.
Chelsea, la force tranquille
Les week-ends se suivent et se ressemblent pour les Blues. Comme contre West Ham, Chelsea a ouvert le score très vite. Comme contre les Hammers, la messe était dite au quart d’heure de jeu. Véritable machine à marquer des buts (21 en 5 matches), les hommes de Carlo Ancelotti ne font aucun cadeau. Ça flingue tout ce qui bouge. Même sans Anelka, prisonnier politique, le bazooka offensif n’était pas enraillé. A la pause, Blackpool en avait déjà pris quatre dans les gencives (dont deux de Malouda). Aïe. Faisant preuve d’une grande noblesse, Chelsea se mettra au point mort en seconde période. Cinq matches, cinq victoires, une différence de buts de +20 (!!). Les champions sont des mutants. Le déplacement à Man City le week-end prochain servira de révélateur.
Hatem, la gauche caviar
En un but, Hatem Ben Arfa s’est mis tout le monde dans sa poche. Ses coéquipiers, son entraineur et ses supporters. Sur la pelouse d’Everton, Newcastle s’est fendu d’une victoire importante par le plus petit des scores. Mais quel but. Peu avant la pause, Ben Arfa et son numéro 37 (3+7 = 10) feinte deux fois Heitinga et déclenche, des 25 mètres, un bijou de frappe du gauche dans la lunette de Tim Howard. « What a goal » s’exclame la presse locale. Un but qui envoie les Magpies au Paradis. Outre un maître à jouer, Newcastle s’est peut-être trouvé un gardien avec le jeune Néerlandais Tim Krul (22 ans), impérial à Goodison Park. Everton confirme que jouer n’est pas gagner avec une belle 19ème place au classement.
Houllier, y a du boulot
Il était beau dans son imper’ beige Gérard Houiller. Assis en tribune de Villa Park, son prochain bureau, l’ancien DTN prenait ses marques. Avant de s’associer avec Gary McAllister (adjoint) et Robert Duverne (préparateur), l’ancien Lyonnais voulait humer l’air du coin. Le nul poussif concédé contre Bolton (1-1) a confirmé l’ampleur du travail. Maladroits offensivement, moyens défensivement, sans parler de l’infirmerie… Les Villans ont besoin de sérénité et vite.
Pendant ce temps, Tottenham se refait une santé (3-1 contre Wolverhampton) avec la bonne distribution de Rafael van der Vaart. Vainqueur à Wigan 2-0, Manchester City, sans faire parler, continue son chemin et confirme qu’il demeure l’outsider numéro un pour squatter la place laissée vacante par Liverpool dans le Big Four. Enfin, notons le premier point de West Ham cette saison. C’est Bobby Moore qui doit se retourner dans sa tombe.
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