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En Angleterre, une couronne sans monarque

Par Hadrien Mathoux
4 minutes
En Angleterre, une couronne sans monarque

Mais qui pourra bien être champion de Premier League ? Semaine après semaine, les équipes de tête rivalisent de fébrilité pour convaincre de leur incapacité à remporter le titre. Dernier exemple en date, le crash d'Arsenal contre Chelsea.

Ce dimanche 24 janvier devait être un tournant. Après plusieurs mois d’une lente, mais sereine montée en puissance, les esprits étaient préparés à la confirmation : oui, cet Arsenal-là avait la carrure d’un champion, enfin débarrassé de ses doutes, enfin régulier, enfin capable de franchir le palier sur lequel les Gunners butent depuis douze ans. Mieux encore, c’est contre Chelsea, insatiable briseur d’illusions des hommes d’Arsène Wenger ces dernières saisons, que les Canonniers devaient entériner leur changement de statut.

Las, les hommes d’Arsène Wenger ont replongé dans leurs démons, bien aidés par le belzébuthien Diego Costa : une fragilité mentale chronique, un carton rouge et un but encaissé dans la foulée : la bête blessée Chelsea s’est relevée pour mettre à terre les rêves des Gunners. Un rappel à l’ordre cinglant : si Arsenal se posait en candidat naturel pour le titre, les Blues ont rappelé que les joueurs d’Arsène Wenger marchent sur un fil depuis le début de la saison : celui sur lequel Mesut Özil tisse sa toile de grand maître, susceptible de rompre à tout moment. Arsenal a des sprinters : Walcott, Sánchez, Campbell. Mais sans leur prodige allemand pour leur montrer la direction, ces dragsters foncent dans le mur. Les retours des blessés de longue date (Coquelin, Cazorla, Wilshere) feront du bien, mais Arsenal n’a pas franchement une allure de champion.

Faiblesse à tous les étages

Pas plus que Manchester City, ceci dit. Les Sky Blues, qui se font pourtant une habitude d’engranger le titre une année sur deux depuis 2012, ne convainquent plus grand monde. Cet effectif quatre étoiles, censé marcher sur tout le monde, se heurte aux rudesses de la Premier League. Et vieillit. Agüero est un indispensable dont les Citizens doivent souvent se dispenser, en raison d’une fragilité chronique. Ne parlons pas de Kompany, capitaine qui laisse son navire voguer seul cette saison. À côté, Otamendi et Mangala ont l’air de marins d’eau douce. Yaya Touré est devenu un génie intermittent, qui n’enclenchera une action de classe que pour frustrer ses admirateurs en marchant nonchalamment pendant la demi-heure suivante. Et la ligne de milieux offensifs, (Sterling, Silva, De Bruyne) ne joue pas souvent ensemble. Bref, tout ceci sent fort la fin de cycle, alors que Manuel Pellegrini semble parfois n’être plus là que pour préparer l’arrivée de Guardiola et rappeler que lui aussi a su faire (très) bien jouer Manchester City.

Derrière ces deux favoris pas tout à fait à la hauteur se dressent deux outsiders, auxquels l’on ne pourra reprocher de ne pas avoir la carrure. Leicester est le miracle de la saison : promis à la relégation, les Foxes sont en plein rêve et enchaînaient les bonnes performances… jusqu’au Boxing Day. Depuis, la machine de Claudio Ranieri cale un peu (2 victoires à 6 matchs) : la faute à un système de contre-attaque très exigeant (46% de possession en moyenne, 18e total en Premier League) qui ne tolère pas les temps morts dans l’intensité. La faute, aussi, au fait que Leicester se repose sur deux joueurs en feu (Vardy et Mahrez), qui ne peuvent maintenir leur rythme toute la saison. On a sans aucun doute sous-coté Leicester en août. Attention à ne pas les voir trop beaux en janvier, même si les coéquipiers de l’énorme N’Golo Kanté sont toujours en tête du championnat. Enfin, les Spurs constituent également une bonne surprise de la Premier League. L’alchimie de Mauricio Pochettino fonctionne très bien cette saison, au gré des confirmations (Kane) et des révélations (Alli) d’un effectif jeune et très anglais. L’enthousiasme de Tottenham se double d’une force mentale qui leur avait autant manqué qu’à leurs voisins du Nord de Londres par le passé. Mais l’ensemble est bien trop fragile pour prétendre à un titre de champion…

Une saison sans champion

En tout cas, dans une Premier League classique. Celle de l’invincible Chelsea de Mourinho, du Manchester City souverain de la saison 2013-2014, du Manchester United ultra-solide de Sir Alex Ferguson. Cette saison, point de champion, nul dominateur. Aucune des équipes de tête ne semble avoir les épaules pour devenir autre chose qu’un champion au rabais. Partout, de la fragilité, un manque de talent ou d’expérience, ou une dépendance trop grande aux stars. Malgré l’argent à profusion, malgré l’attraction toujours plus grande, malgré le spectacle invariable chaque semaine, cette Premier League n’a pas de grande équipe. Ce qui lui donne une vraie faiblesse – le niveau de jeu des meilleurs les place très loin des cadors européens – et une étrange qualité : le suspense est là, plus que jamais.

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Par Hadrien Mathoux

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