- C1
- Bordeaux-Olympiakos
Des Girondins en mode spartiate ?
Une stat à la con : 89 % de chances pour Bordeaux de se qualifier après le 1-0 à l'aller. Stat «à la con» parce qu'en foot, rien n'est jamais écrit et que l'avantage d'un but fait déjouer plus souvent qu'autre chose. Comme pour les Bleus contre l'Irlande, ou comme Rastapopoulos qui essaye d'écraser en vain un tout petit scorpion...
Athènes contres Sparte. Fastoche, l’allusion… Mais, attention ! Spartiate, ça veut pas dire ultra défensif. Au contraire, les Spartiates attaquaient comme des malades… mais en bon ordre ! Décryptage… Lolo Blanc : « Bordeaux sera au coup d’envoi virtuellement qualifié » . Et alors, que faire ? Lolo : « On ne gère pas un but d’avance car sinon je crois que cela serait la meilleure manière de se tromper. Il faudra attaquer ce match avec l’envie de le gagner. Après, il sera toujours temps de gérer le match en fonction de ce qui se passe » . OK, Lolo : on ne gère pas et on joue la gagne. Normal, puisque l’Olympiakos n’a plus rien à perdre, après le 0-1 à dom de l’aller. En championnat grec, c’est pire : l’adversaire de Bordeaux est 3ème à 7 points du Pana sonique de Djib 6C. Pratiquement foutu pour le titre. Donc, l’Olympiakos va devoir prendre des risques et attaquer, se découvrir, et donc laisser des espaces, et donc encaisser beaucoup de buts en contre (cf. le but de Chamakh à Munich) et donc se faire éliminer ! Scénario parfait et parfaitement plausible, d’autant plus que psychologiquement, le groupe ne traverse pas une période d’euphorie. Le coach Bandovic est menacé, pas vraiment sûr de finir la saison… Oui, mais. Tout n’est pas si simple.
Si on avait salué la victoire girondine à Athènes (1-0), c’est parce que l’équipe de Blanc avait été très bonne, dans un match pas si évident, contrairement à ce que beaucoup ont pensé. L’Olympiakos n’est pas Manchester, c’est juste une bonne équipe. Mais une bonne équipe qu’il a fallu contenir en s’arrachant à 100 % et non pas à 70 %. Le 1-0 de l’aller ne doit pas faire oublier la bonne première mi-temps des Athéniens avec son poison devant, Mitroglou, qui s’est heureusement éteint en deuxième mi-temps. LuaLua a été un danger constant et a manqué de marquer d’un tir croisé en seconde. Carrasso a même repoussé in extremis une tête du Congolais à la 94ème… On passe rapidos aussi sur le sauvetage sur la ligne de Trémoulinas (87ème) ou le but refusé aux Athéniens, qui n’avait pas l’air si irrégulier (charge sur Carrasso)…
On rappelle que l’Olympiakos avait plutôt pas mal tenu derrière, grâce à l’impeccable gardien Nikopolidis, et surtout Mellberg, dans l’axe, et n’avait cédé que sur un coup de pied arrêté (tête de Ciani, centre de Gourcuff). Au milieu, Maresca avait posé des problèmes mais avait manqué de mordant, alors attention au réveil de l’Italien. Sinon, deux “bonnes nouvelles” pour les Marine & Bleu : le milieu “sentinelle” sans grand génie Ledesma est reconduit, ainsi que le pâle Argentin Datolo, offensif droit complètement bouffé par Chalmé à l’aller… Autre “bonne nouvelle” : l’offensif marocain Zaïri n’est pas titulaire : à l’aller, il était entré à la 64ème, à la place Ledesma et il avait bien boosté le jeu grec. Tant mieux pour Bordeaux…
Voilà. Tout ça pour dire que l’Olympiakos a des potentialités non négligeables. Et c’est là qu’il va falloir la jouer spartiate. Pour ce qui est d’attaquer, de tenter des trucs, Bordeaux se procurera certainement des opportunités. Même si le rendement offensif laisse un peu à désirer ces derniers temps, c’est surtout derrière que ça flotte un peu trop. Trémoulinas est OK à gauche, mais pour le reste, il y a débat. Carrasso assure comme il faut mais il devra faire plus, dans la perspective d’un match sans doute piège : peu ou beaucoup de ballons à négocier parfaitement et cela, jusqu’au bout ! Le même petit “relâchement coupable” sur le coup franc de Costa contre Montpellier dans les arrêts de jeu (égalisation à 1-1) pourrait coûter cher… A droite, Chalmé, qui a honnêtement confessé une baisse qualitative dans son jeu dernièrement n’aura qu’à rééditer le match sérieux de l’aller : ça devrait aller, avec Datolo en face…
Et on en arrive à l’axe défensif. Planus absent, c’est Sané qui fera la paire avec Ciani. Ce sera la quatrième fois que ce duo pas si inédit, donc, sera aligné. Ciani passerait alors axial gauche. Sané (23 ans) aura une bonne carte à jouer. Pas de quoi s’inquiéter, a priori, vu qu’il a plutôt pas mal tenu sa place à ce poste. Reste le manque d’expérience, avec seulement 16 matchs en pro avant la rencontre décisive de ce soir. Faudra notamment faire gaffe à la vivacité d’un LuaLua et au vice de Mitroglou. Enfin, Alou Diarra. Il revient de blessure. Contre Auxerre, il n’avait joué qu’une mi-temps mais fait l’intégrale à Monaco. Donc, secteur défensif, surtout axial, à bien consolider… Pour le reste, Gourcuff et Chamakh, avaient été un peu préservés à Monaco (entrés dans les vingt dernières minutes), tout comme Chalmé, pas entré du tout. Donc, question fraîcheur, ça devrait le faire. Enfin, du classique ailleurs : Fernado-Diarra, Wendel, Gourcuff, Plasil et Marouane devant…
Conclusion : avantage Bordeaux. A condition, surtout, de bien resserrer derrière. Les Grecs n’ont plus rien à craindre. Ce n’est pas l’Olympiakos Le Pirée, mais les Desperados du Pirée. Alors, gare !…
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