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OL-Lopes : une sacrée page se tourne
Anthony Lopes a quitté l’OL pour s’engager à Nantes, ce lundi, mettant fin à une histoire de 24 ans. Même si l’épilogue est regrettable, l’idylle entre le gardien et son club de cœur a tout de même été magnifique.
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La fin du mariage entre Anthony Lopes et l’OL n’est pas du genre à raconter aux enfants pour les convaincre de la magie de l’amour. Comme trop souvent dans le foot, les belles histoires finissent souvent mal, et celle entre le portier lyonnais de 34 ans et son club de toujours ne fait pas exception. Après six mois passés au placard, l’iconique gardien portugais s’est envolé vers la côte Atlantique pour s’engager en faveur du FC Nantes, où il avait déjà failli signer l’été dernier. Le champion d’Euro 2016 a finalement paraphé un contrat de six mois, avec une option pour une prolongation jusqu’en 2027, sur les bords de l’Erdre. Sa fin avec Lyon restera donc gâchée, et il n’y est pas pour rien, notamment en se lâchant dans les colonnes de L’Équipe en octobre dernier. Malgré ce regrettable épilogue, son dernier match sous les couleurs rouge et bleu aura eu lieu au Groupama Stadium, en mai dernier lors de l’ultime journée d’une saison complètement folle, achevée avec une qualification inespérée en Ligue Europa.
Merci Anthony pour ces 24 années d’engagement et de fidélité 🙌🔴🔵 pic.twitter.com/ar0j1MoC28
— Olympique Lyonnais (@OL) December 30, 2024
Le cœur et les tripes
Alors célébré pendant un bon quart d’heure par l’antre de Décines-Charpieu, il avait eu du mal à cacher ses mirettes rougissantes. Probablement plus parce qu’il savait que c’était sa dernière à la maison que parce qu’il venait de vivre une saison historique. Ce sont ces images pleines de larmes que l’on préférera retenir de l’aventure exceptionnelle d’Anthony Lopes à l’OL, club où il a passé les 24 dernières années de sa vie, et porté le maillot 489 fois (cinquième joueur le plus capé). L’histoire du Gone avait évidemment débuté à Tola Vologe avant de se poursuivre chez les professionnels à Gerland, puis au Groupama Stadium. De son premier match officiel, un huitième de finale perdu de Coupe de la Ligue à Nice (3-1), à son ultime partie dans la cage, Lopes aura traversé cette époque si particulière de l’OL comme l’un des visages du Lyon post-titres.
Il lui manque probablement un titre parce qu’il est tombé dans une période où l’OL avait besoin de reconstruire et de se baser sur ses jeunes. Et il en a bénéficié aussi.
Son style félin et acrobatique, ses sorties supersoniques – voire folles – et son caractère de cochon provocateur ont rythmé les week-ends des supporters lyonnais pendant plus d’une décennie. Il n’avait pas encore disputé deux matchs chez les pros qu’il avait déjà annoncé la couleur sur son tempérament dans un portrait « présentation » sur le site du club, en 2012 : « Dans le jeu, je me transforme… Je triple ou quadruple mon agressivité. » Dans un petit encadré sous ce portrait, Gilles Rousset, alors son entraîneur des gardiens avec la réserve, avait décrit un garçon « prometteur », avec du « potentiel », avant de poursuivre : « Il possède beaucoup de qualités comme de l’explosivité… C’est un compétiteur, un joueur. Il ne subit pas et il est enthousiaste. Il s’est accroché, a beaucoup travaillé. »
🚀 L'arrêt décisif d'Anthony Lopes 🔴🔵
⚡ C'est l'action électrique de #OLSDR présentée par @MGMotorFrance ⚡ pic.twitter.com/UqvTbP5TUI
— Olympique Lyonnais (@OL) April 15, 2024
« Ça correspond bien à ce qu’il est et ce qu’il a fait pendant douze ans », s’extasie aujourd’hui Rousset. Enfant du virage nord de Gerland, il n’a jamais caché son statut de joueur supporter, au point de chialer lorsqu’il a traversé sa première crise sportive individuelle après l’Euro 2016 et une défaite à domicile contre Bordeaux. Il n’a jamais caché grand-chose tout court d’ailleurs avec le maillot de l’OL. Il y a encore un an, alors que Lyon se battait dans les abysses du classement, il était régulièrement envoyé en zone mixte après chaque déroute. « Il lui manque probablement un titre parce qu’il est tombé dans une période où l’OL avait besoin de reconstruire et de se baser sur ses jeunes. Et il en a bénéficié aussi », analyse Rousset.
S’il a toujours eu le soutien indéfectible des ultras, et notamment des Bad Gones, Lopes n’a pas toujours fait l’unanimité au sein de la communauté lyonnaise (en ce moment, c’est le moins que l’on puisse dire), comme peut le faire Alexandre Lacazette, par exemple. Jugé calculateur en interne par certains, parfois décrié pour son profil atypique (petit, jeu au pied moyen) qui ne colle plus vraiment aux standards du football moderne, le Portugais, dont le retour entre Rhône et Saône après sa carrière ne semble pas inenvisageable non plus, aura tout de même laissé une marque indélébile au sein de son club de toujours. Pas mal pour un mec qui espérait juste « croquer » quelques matchs en Coupe d’Europe il y a douze ans.
Par Léo Tourbe
Propos de G. Rousset recueillis par LT.