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Dani Olmo, les retrouvailles croates
Un air de déjà-vu flottera pour Dani Olmo à l’heure de défier la Croatie, ce lundi à Copenhague. Joueur du Dinamo Zagreb durant six ans (2014-2020), l’ailier est désormais un international espagnol établi qui défiera bon nombre d’anciens coéquipiers au Parken Stadium de Copenhague.
Luka Ivanušec, Joško Gvardiol, Bruno Petković, Mislav Oršić et Dominik Livaković. Autant de noms et de joueurs présents dans le groupe croate que Dani Olmo connaît par cœur. Des anciens coéquipiers au Dinamo Zagreb, que l’ailier de la Roja a fréquentés lors de son passage dans ce monument du football croate (2014-2020) et qu’Olmo cherchera à mettre dans sa poche durant (au moins) 90 minutes.
Exister loin de la Catalogne
Le 31 juillet 2014, la Masia disait au revoir à l’une de ses plus belles promesses. Daniel Olmo Carvajal surprend tout son monde, non pas par sa décision de quitter le FC Barcelone à 16 ans, mais bien par la destination qu’il choisit de rallier. C’est en effet pour le Dinamo Zagreb qu’opte le natif de Terrassa, au moment de tracer un parcours professionnel bien établi. « Ce club a vu passer Modrić, Halilović, Kovačić, Mandžukić ou Lovren et aujourd’hui ils sont tous au Real Madrid, au Barça, à l’Inter et à Liverpool », déclarait-il à son arrivée au club. Car au Barça, et malgré une sérieuse réputation, ses chances d’intégrer l’équipe première s’évaporent petit à petit. La direction ne compte pas sur lui et tous les espoirs semblent placés sur le Sud-Coréen Lee Seung-woo. L’exil devient alors un objectif clair et il est mené par Miquel Olmo, son père. Accompagné de son agent Andy Bara, le paternel enchaîne les négociations sur le Vieux Continent.
Les écuries de Premier League sont au rendez-vous, mais c’est finalement sur le Dinamo que ce nostalgique de Robert Prosinečki et Zvonimir Boban jette son dévolu : « En Angleterre, tout était prévu pour que notre famille soit à l’aise économiquement, se souvient Miquel. Mais ce n’était pas ce que nous cherchions. Au Dinamo, ils sont arrivés avec un projet sportif sérieux. » À Zagreb, le président Mirko Barišić s’occupe de l’affaire et leur garantit la signature d’un contrat professionnel dès l’année suivante. Le jeune joueur s’entraîne ainsi une fois par semaine avec l’équipe A, sous les ordres de Zoran Mamić, avant de faire ses débuts six mois plus tard, le 7 février 2015. À l’occasion d’un Zagrebački derbi (derby de Zagreb) contre la Lokomotiva, Dani remplace Paulo Machado à la 76e minute et dispute sa première rencontre officielle chez les Bleu et Blanc. Reconnaissant envers son pays d’adoption, il n’a aucun problème à afficher ses sentiments : « Je ne ressens que de l’amour pour la Croatie. Lorsque l’équipe nationale venait s’entraîner au stade Maksimir, je passais des heures à les regarder en m’imaginant être un jour à leur place », s’enthousiasmait-il dans le journal local Jutarnji list.
Un débat à damier
Après avoir disputé 124 matchs avec les Modri (entre 2015 et 2020), inscrit 34 buts, délivré 28 passes décisives et brillé en Ligue des champions, Dani Olmo décide de quitter les siens. Un départ inéluctable au RB Leipzig en janvier 2020, pour ce garçon devenu trop grand et passé d’un statut de rookie à celui de cadre affirmé. Pourtant, avant de débarquer en Bundesliga, l’ailier se retrouve au beau milieu d’un débat qui lui échappe. International espagnol dans toutes les catégories jeunes, le Catalan atterrit naturellement dans les radars des instances croates qui souhaitent le naturaliser rapidement. « Nous avons déjà laissé partir Zlatan Ibrahimović. Il n’est pas question de faire la même chose avec Dani », clame alors Zlatko Dalić en conférence de presse. Le président de la fédération Davor Šuker tend alors l’oreille et use de sa proximité avec la famille Mamić afin de convaincre le Catalan de revêtir la tunique à damier. Sans succès.
Il faut dire que malgré l’idylle entre la Croatie et Dani, ce dernier n’a jamais renié sa fibre patriotique : « Mon rêve est de jouer avec l’Espagne, ça l’a toujours été. » Vainqueur du championnat d’Europe espoirs avec la Rojita en 2019, il enchaîne les appels du pied en direction de Robert Moreno, sélectionneur de l’époque. La magie opère, et ce doux songe devient enfin réalité le 15 novembre de la même année contre Malte. Près de deux ans plus tard, l’ailier culmine à treize capes et a déjà planté trois buts. Devenu l’un des éléments clés du système de Luis Enrique, il était donc logique de le voir commencer l’Euro comme titulaire. Pas vraiment au top de sa forme face à la Suède et à la Pologne, le joueur de Leipzig a tout de même su se montrer entreprenant et bénéficier d’une excellente entente avec Jordi Alba. Opposé à la Vatreni, Dani Olmo tentera désormais de se montrer sous son meilleur jour pour faire gagner l’Espagne, se rappeler les bons souvenirs de sa vie zagreboise et donner un peu plus de regrets à Zlatko Dalić.
Analyse, paris à prendre & meilleurs bonus : Retrouvez notre pronostic Croatie – Espagne sur le premier 8e de ce lundi !Par Adel Bentaha
Propos de Dani Olmo tirés de conférences de presse et de Marca.
Propos de Miquel Olmo tirés d'El País.