Coupe de France : Lyon 1 – Marseille, zéros…

L’OM ? C’est Robert Charlebois qui en parle le mieux : « Ça arrive à manufacture les deux yeux fermés ben dur / Les culottes pas zippées, en retard… / Ça dit que ça a fait un flat ou que l’char partait pas / Que ça prend toute pour renter sa carte de punch dans slot de la clock » . Mal réveillés…L’hibernation… L’hiver… Les marmottes… Zubar fait encore la sieste quand il se fait intercepter par Speedy Delgado côté gauche qui glisse à Karim, lequel claque du plat du pied aux 6 mètres : 1-0. Au bout de 1 minute 32 secondes de jeu… Hilton est vénère comme Lucifer et se chope la tête dans les mains. Gerets est vert, les bras croisés : s’il les ouvre, c’est pour baffer. Baffer tout le monde, hein ! Pas que ce pauvre Zubar, frangin indigne de la grande fratrie des Ronald (Ronald Reagan, Ronald Mc Donald, Ronaldo, Cristiano Ronaldo, Ronaldinho). Tout le monde est à baffer à l’OM, puisqu’on sait bien que c’est déjà plié.

Et Lyon ? Du boa constrictor. Pas fou, Puel ! Il a bien retenu la leçon du dernier OL-OM à Gerland (0-0) où la vivacité des Phocéens avait trop fait chier la bite (Koné, Valbuena et super Zenden). Faut pas déconner. Alors, du boa par paires, nom de dieu ! En gros, en première mi-temps : Benzéma et Keita étouffent Ziani, Karlström et Grosso ont broyé Valbuena, Toulalan et Delgado engluent Cheyrou (rampe de lancement de l’OM) et enfin Cris et Boumsong serrent Brandao sur le bas-côté. Sinon, pressing classique Benzéma et Delgado sur l’axe Hilton-Zubar. Déjà pas vaillant, l’OM a “mouru” en une mi-temps. Etouffé. Difficil respirar…RIP.

Une deuxième mi-temps inutile où seul Robert Duverne (préparateur physique des Rhône-et-Saône) s’est bien distingué. Because les Lyonnais étaient plutôt bien en jambes, à 11 comme à 10. Ben, oui : l’abruti de Keita s’est chopé un deuxième carton jaune pour une baffe à Brandao (62ème). Pas grave. Lyon cassait le rythme comme Keith Richards qui demande à Jagger d’enquiller sur le très lent « Time is on my side » (rien que le titre…) après Jumping Jack Flash. Une demi heure de pas grand-chose pour un OM pourtant en supériorité démographique : Samassa au ralenti (entré la mi-temps), Ben Arfa à l’Ouest de l’Ouest (avait remplacé Koné, sonné grave par Lloris à la 22ème), Wiltord entré trop tard à la 75ème (quart d’heure américain, quart d’heure William Saurin ?) ou Valbuena larmes à gauche (pas assez étoffé en meneur axial)… Côté lyonnais, une frappe soudaine sur le poteau pour Benz et une barre sur coup franc pour Juni. De toute façon, Hugo et Steve n’ont pas trop fait chauffer les gants.

Allez, mention spéciale pour Brandao. Le bonhomme a du ballon, il sait remiser, décrocher, dévier de la tête, peser sur une défense. Bon esprit général. Il sort juste de trois semaines de vacances, donc wait & see… Évidemment, il y a eu Delgado. Excellent. Le meilleur des 21 sur le terrain (Houuuu, Kader !!). Il y a du Tiago chez l’Argentin et sa mèche british pop. Il sait organiser le jeu et défendre. Et ça, ce ne sera pas de trop pour Lyon dans les semaines à venir. Sinon, quoi ? Bon, Toulalan, monstrueux en première période.

Voilà, voilà. On a du mal à se convaincre que ces deux équipes gagneront le championnat. Les Bordeaux, Rennes ou Lille actuels sont objectivement au-dessus. A Marseille, on sent un délitement mental (voir la tronche de Gerets). L’absence de Cana (suspendu) et de Niang, le dinamitero, ont peut-être manqué. Peut-être. Faut voir… C’est côté lyonnais que c’est plus préoccupant. Dans le jeu, les Lyonnais sont devenus plus attentistes que les autres saisons : la ligne défensive est plus basse, on se projette moins vite devant en bloc compact (Ah, Essien !), les latéraux ne montent plus trop (zéro centre de Grosso et de Fabio Santos !) et on balance trop systématique sur Benz à tous les coups… En décembre dernier, Ederson s’était plutôt bien débrouillé, à la place de Juninho. Dommage qu’il ne soit pas entré contre l’OM. Hier soir, Juni a joué juste. Mais un peu juste… Moralité : les Lyonnais sont a priori parés pour bien attendre le Barça dans leurs 30 mètres. Question : comment marqueront-ils ?

Chérif Ghemmour

NB : la chanson de Robert Charlebois, « Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est un job » (1969)