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Geoffrey Dernis : « Mettre l’Atlas Paillade en lumière à la Mosson »

Propos recueillis par Timothé Crépin
8 minutes

Ce 7e tour de Coupe de France entre l’Atlas Paillade (R1) et Bourg-en-Bresse (National) était a priori banal. Sauf que le club montpelliérain a vu son terrain ne pas être homologué par la FFF. Conséquence : ce match va se disputer à la Mosson. Un moment unique pour Geoffrey Dernis, 44 ans, champion de France avec le MHSC en 2012, entraîneur de l’Atlas Paillade. Entretien.

Geoffrey Dernis : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Mettre l’Atlas Paillade en lumière à la Mosson<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Si on te dit que Geoffrey Dernis, champion de France avec le Montpellier HSC, va coacher un match à la Mosson : tu nous réponds quoi ?

(Il sourit.) C’est quelque chose que, parfois, la vie te donne sans que tu ne t’y attendes. Des opportunités qui te tombent dessus comme ça. Et c’est un réel plaisir. Si on m’avait dit qu’un jour, je retrouverais la Mosson en tant qu’entraîneur, je t’aurais dit : « J’aimerais bien. » Finalement, c’est en entraînant mon petit club à côté de la Mosson qui me permet d’y retourner. Je suis très heureux.

Comment tu définis ce moment ? C’est improbable ? C’est un rêve ?

Non, ce n’est pas improbable. Ce n’est pas un rêve non plus parce qu’aujourd’hui, je ne m’interdis rien. La vie, on ne sait jamais ce qu’elle te réserve. Mais en tout cas, c’est quelque chose que j’espérais, un jour, quelles que soient les circonstances et les conditions. Il s’avère que ce sera pour une belle affiche, avec l’opportunité de mettre mon club en lumière, de mettre mes joueurs dans des conditions différentes. Parce que jouer à la Mosson, c’est sûrement quelque chose qu’ils auraient aimé pouvoir faire un jour.

Sais-tu déjà sur quel banc tu vas t’asseoir ?

Je n’ai pas encore choisi (l’entretien a été réalisé mercredi dernier, NDLR). Mais si je devais choisir, j’irai du côté de celui du Montpellier Hérault, forcément. Donc celui de droite. Le banc, je le connais, j’y étais assis dessus (Il sourit.) J’ai des repères (Geoffrey Dernis a été Montpelliérain entre 2009 et 2012 et vit dans la région depuis sa retraite, NDLR). C’est le stade où j’ai vécu ma plus grande émotion sportive. C’est un bon retour aux sources.

Quand j’étais à Montpellier, on sait tous que Louis Nicollin avait une attache particulière à cette Coupe.

Geoffrey Dernis

Te souviens-tu de ton dernier match comme joueur dans cette enceinte ?

Le dernier, je ne suis pas entré en cours de jeu, c’était contre Lille. Mais sinon, c’était face à Évian Thonon Gaillard, lors de l’année du titre de champion de France. Et, depuis, j’ai donné un coup d’envoi fictif quand on a fêté les dix ans du titre.

Y a-t-il eu des frayeurs jusqu’ici dans ce parcours de Coupe de France avec l’Atlas Paillade ?

Pour l’instant, on est tombés sur des équipes à notre portée. On a fait plusieurs tours très sérieux. Là, ça va vraiment être notre premier gros match. Trois niveaux au-dessus, forcément, il va y avoir de la qualité. Mais j’ai de la qualité aussi chez mes joueurs donc… Je prépare ce match en essayant d’être le plus logique possible, sans changer ma façon de faire, de coacher. Mon rôle, c’est de faire descendre cette pression à mes joueurs, de ne pas jouer le match avant l’heure. Leur faire comprendre que ça se jouera comme d’habitude avec, peut-être, un peu plus d’intensité. Et ça va dépendre de l’exigence qu’ils mettent. L’exploit est à portée de chacun.

Cet exploit, tu y crois ? Bourg-en-Bresse est avant-dernier de National 1…

Quand tu avances comme ça dans les tours, tu as envie d’aller plus loin. Mais la priorité reste le championnat. Donc il ne faut pas puiser trop d’énergie dans cette Coupe. En revanche, c’est en profiter pour créer des émotions, des sensations.

 

En tant que joueur, quel était ton attachement à cette Coupe de France ?

Quand j’étais à Montpellier, on sait tous que Louis Nicollin avait une attache particulière à cette Coupe. J’ai envie que mes joueurs trouvent des sensations à travers ce genre de matchs. Là, c’en est vraiment un très gros : leur donner l’opportunité de jouer à la Mosson, il va y avoir du monde… Des matchs qui peuvent te procurer beaucoup de plaisir. Une sensation que tu n’es pas sûr de retrouver plus tard. Donc il faut savourer ces moments.

Raconte-nous l’Atlas Paillade, qui est véritablement ancré dans le quartier de la Mosson…

L’Atlas Paillade, c’est le club du quartier de la Mosson, en plein centre. On s’entraîne juste à côté du stade. On le voit au quotidien. On s’entraîne le vendredi soir. Quand Montpellier joue en même temps, on entend le stade et les supporters, et on fait la séance avec l’ambiance de la Mosson. Beaucoup de joueurs sont issus de ce quartier, ont continuellement été voir les matchs à la Mosson, ont suivi aussi l’épopée de 2012. Ça nous arrive d’en parler. C’est un club qui essaie de se structurer, qui essaie de monter : on a raté notre accession en N3 la saison dernière au dernier match de barrage. Le tout, c’est d’y retourner. Et l’idée du président, Monsieur Benali, c’est de devenir le deuxième club de Montpellier. Donc ça montre aussi l’envie et l’évolution que ce club a actuellement.

Mes joueurs ne m’idolâtrent pas, mais j’ai une certaine légitimité.

Geoffrey Dernis

Tu parlais de tes joueurs qui ont pu être bercés par le titre de 2012 : ça leur fait quoi d’être entraîné par un champion de France ? Ils t’idolâtrent ?

Ils ne m’idolâtrent pas, mais j’ai une certaine légitimité. Ils savent très bien que quand je discute avec eux, que je leur demande certaines choses, que je leur parle de technique ou de tactique, c’est pour les faire progresser et pour que chacun puisse, à un moment donné, viser plus haut. On a un très gros lien, je suis très proche de mes joueurs et de mon staff.

Dans ton effectif, tu as un joueur un peu « spécial », qui était avec toi en 2012…

(Il sourit.) Exactement : Monsieur (Abdelhamid) El Kaoutari (formé à Montpellier, le Marocain a ensuite évolué à Palerme, Reims, Bastia, Nancy, etc., NDLR) ! C’est un réel plaisir. On en a parlé en début de saison. Je lui ai dit qu’il était le bienvenu s’il avait envie de jouer. On a commencé comme ça… Et finalement, c’est pareil, il connaît les joueurs depuis très longtemps, il s’est pris au jeu. Là où je le félicite, c’est qu’il s’est mis dans le mode sérieux. Malgré son statut, il reste constamment présent, il guide beaucoup les joueurs, il a aussi une certaine légitimité. Et, pour moi, c’est un vrai plus. Je suis très content de ce qu’il apporte et qu’il soit avec nous.

Partir sur une carrière d’entraîneur après ta retraite sportive, c’était prévu ?

Non, je ne l’envisageais pas forcément. Cela s’est fait au fur et à mesure. J’ai d’abord eu l’opportunité en R3. J’ai beaucoup aimé, beaucoup apprécié. Petit à petit, j’ai passé mes diplômes et j’avance, en prenant beaucoup de plaisir. C’est ma deuxième année à l’Atlas Paillade. À l’époque, ils cherchaient un entraîneur diplômé. Ça m’a tenté. J’avais envie d’évoluer dans un club de R1 avec des prétentions, parce que je ne peux pas aller plus haut avec mon diplôme.

As-tu de l’ambition désormais dans ce début de carrière de coach ?

Oui, avec l’ambition d’aller plus haut, bien sûr. Je suis en train de passer les diplômes pour entraîner au niveau national. C’est évoluer, grandir pour aller plus loin. Je ne m’interdis rien.

 

C’est Noël avant l’heure.
C’est Noël avant l’heure.

Quel gros cliché du foot amateur as-tu forcément vécu comme coach ?

Les horaires d’entraînement et les retards. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, attention ! Au début, quand ils arrivaient, c’était un peu au compte-goutte. Il y en a, c’était avec cinq minutes de retard, tranquille, ce n’est pas grave. Ça ne les tracassait pas plus que ça, alors que moi, j’aimais bien vraiment cette rigueur au niveau des horaires. Et petit à petit, ils ont compris là où on voulait les emmener. Donc on a corrigé ça. Il y a moins d’entraînements qu’en pros, c’est trois fois par semaine, le soir, avec des joueurs qui, pour beaucoup, travaillent. Il faut jongler avec ça. Et ensuite, c’est l’exigence : au début, elle était un peu mise de côté parce qu’ils jouaient beaucoup sur leur talent pur. Mais aujourd’hui, ils ont appris à travailler tactiquement, plus sérieusement. On récolte ça. Je me suis habitué au monde amateur. J’ai gardé cette exigence du monde professionnel. C’est plutôt moi qui me suis adapté au côté amateur.

Aujourd’hui, il faut que Montpellier se remette dans le droit chemin, se restructure, adoucisse ses finances pour pouvoir se permettre de remonter en Ligue 1 sereinement.

Geoffrey Dernis

Quel est le regard de l’ancien du MHSC sur la situation du club aujourd’hui ?

Forcément déçu de la descente en Ligue 2. Ça fait mal au cœur. Vu la situation économique du club, c’est peut-être un mal pour un bien. Aujourd’hui, il faut que Montpellier se remette dans le droit chemin, se restructure, adoucisse ses finances pour pouvoir se permettre de remonter en Ligue 1 sereinement. Aujourd’hui, on ne va pas se mentir, il y a eu des gros, gros soucis financiers, ce n’est un secret pour personne. Ce que je souhaite, c’est que Montpellier redevienne un club avec de l’ambition. Et peut-être, à moyen terme, de remonter en Ligue 1 et d’y rester le plus longtemps. Ils ont les moyens de faire une belle saison. De là à dire qu’ils vont monter directement ? Je ne sais pas. Est-ce une bonne idée de monter directement cette saison ? Je ne sais pas. Mais je pense que Montpellier va faire partie du premier tiers du classement. Il ne faut rien s’interdire. Dans le football, si tu n’as pas d’ambition, tu n’avances pas.

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