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Napoli : anatomie d’un rebond
Parmi les meilleures équipes de Serie A depuis le début de saison, le Napoli s’est mis à croire à un nouveau titre et n’a plus peur de le dire. Paradoxalement, tout cela intervient alors que son maître à jouer Khvicha Kvaratskhelia vient de quitter le navire. Début de réponse dès samedi, contre la Juventus, à 18h, au stade Diego Armando Maradona.

Vainqueur d’un choc haletant face à l’Atalanta le week-end dernier et en tête de Serie A après 21 journées, Naples se met à rêver d’un nouveau titre de champion d’Italie, deux ans à peine après avoir retrouvé les sommets dans la Botte, 33 ans après le dernier sacre. Une victoire en guise d’élément déclencheur pour toute la communauté napolitaine, qui n’a pas manqué de se rassembler par milliers pour accueillir les joueurs à leur retour de l’aéroport. Pourtant, aux lendemains d’une saison gueule de bois achevée à la dixième place l’an dernier et après le départ de Victor Osimhen, peu auraient misé un kopeck sur l’équipe de Campanie. Alors que dire du départ de l’autre héros de 2023, Khvicha Kvaratskhelia, vers le PSG ? Au lieu de ça, le ciel n’a jamais été aussi bleu, les caisses aussi remplies et, si les supporters ont manifesté leur déception quant au choix du Géorgien, certains le balançant à la benne, le Napoli avance sereinement vers le Scudetto et sans faire de vagues.
Conte a eu tout bon
Vous ne l’avez peut-être pas remarqué, à cause de la diffusion intimiste de la Serie A en France et de l’absence des Partenopei en Coupe d’Europe, mais cette équipe a toujours de sacrés arguments à faire valoir. En tête du championnat dès la 7e journée, les joueurs d’Antonio Conte ont conservé ce bien jusqu’à la quatorzième avant de le lâcher cinq journées durant, pour le reprendre jusqu’à aujourd’hui. Profitant certes du match de retard de l’Inter, sur qui ils comptent 3 points d’avance, les Napolitains sont dans une position confortable pour le moment.
Pour reprendre le flambeau de Spalletti que n’avaient su entretenir les trois coachs de la saison passée (Rudi Garcia, Walter Mazzarri et Francesco Calzona) et bâtir cet édifice aux reins très solides, Antonio Conte n’a pas trahi ses préceptes. S’il a troqué sa défense à 5, il a construit son collectif autour d’un 4-3-3 aux velléités offensives affichées, qui n’empêchent pas son équipe de posséder la meilleure défense du pays. La recrue Alessandro Buongiorno assure le job, alors qu’Alex Meret a déjà réalisé 10 clean sheets (12 au total pour le Napoli) et s’est montré capable de parades déterminantes comme devant Charles De Ketelaere samedi dernier.
Antonio Conte and Big Rom 🥰 pic.twitter.com/eKfxkd1NQ4
— Lega Serie A (@SerieA_EN) January 21, 2025
Devant tout ça, Romelu Lukaku s’éclate une nouvelle fois avec Conte et facture déjà 8 buts et 7 passes décisives quand David Neres confirme enfin dans l’un des cinq grands championnats avec 3 buts pour 8 galettes. Si le départ de Khvicha Kvaratskhelia, qui affichait 5 réalisations et 3 passes dé, pourrait provoquer une petite baisse de régime, Matteo Politano ou Giovanni Simeone ont les qualités pour hausser le ton. Mais le plus rassurant dans tout cela, c’est peut-être que les milieux assurent la relève derrière. Le duo McTominay-Zambo Anguissa impressionne et compte déjà 10 buts et 7 offrandes, alors que l’Écossais s’est adapté à vitesse grand V à un championnat qui n’a pourtant pas grand-chose à voir avec la Premier League. À leur côté, Stanislav Lobotka s’éclate lui aussi. Si Naples ne possède « que » la quatrième meilleure attaque de Serie A, cela ne l’empêche donc pas d’enchaîner les résultats probants, avec 16 victoires en 21 rencontres.
Le crash-test avant le boulevard
Capable de décrocher le titre dès sa première saison à Turin en 2012 et dès son arrivée à Londres en 2017, Antonio Conte pourrait rééditer l’exploit et se montrer fidèle à sa réputation de magicien des causes perdues. Le tout, en ayant réussi à unir son groupe derrière lui, quitte à se séparer de ceux qui ne voulaient pas en faire partie. Surtout, à l’image de ces deux saisons, son équipe n’est engagée dans aucune Coupe d’Europe. Un avantage indéniable, à l’aube d’une seconde partie de saison où l’Inter est encore engagée sur tous les tableaux quand Naples – éliminé de Coppa Italia par la Lazio en 8es – n’a plus « que » le championnat à disputer. Le calendrier d’ailleurs, parlons-en. Lors des quatre prochaines journées, les Azzurri croiseront le fer avec la Juve donc, mais aussi la Roma, qui revient très bien, et la Lazio, solide quatrième.
Une belle mise en route jusqu’au choc de la 27e journée, le 2 mars au stade Diego Armando Maradona, face à l’Inter, qui pourrait s’avérer décisif dans la course au titre. Sur les quatre matchs suivants, Naples retâtera au haut de tableau, avec des confrontations face à la Fiorentina, le Milan et Bologne. Chaud chaud, au pied du Vesuvio. Mais tout cela a aussi ses avantages. Car si les Napolitains passent avec brio cet enchaînement de grands rendez-vous, ils auront alors un boulevard devant eux. En effet, lors des sept dernières journées, ils n’affronteront que des équipes actuellement classées en deuxième partie de tableau. De quoi se donner le droit de rêver, et bien avant les 33 années de disette réglementaires.
Par Julien Faure