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Claude Le Roy : « Un peu comme un jeune entraîneur »

Propos recueillis par Alexis Billebault
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Claude Le Roy n’a jamais manqué une phase finale de Coupe d'Afrique des nations. Dimanche à Cotonou face au Bénin, le sélectionneur des Éperviers du Togo espère honorer cette habitude vieille de plus de trente ans. Sans calcul possible, puisque son équipe devra battre les Écureuils si elle veut se qualifier...

Malgré votre expérience, ressentez-vous une certaine tension avec ce déplacement chez votre voisin béninois ?Non, je vis cela sereinement, même si je suis un peu comme un jeune entraîneur, qui s’apprête à vivre sa première grande expérience… Il y a évidemment une certaine excitation : on va effectuer le court déplacement jusqu’à Cotonou (160 km) en bus, pour affronter le Bénin, dans un vrai derby. De plus, le Bénin est entraîné par Michel Dussuyer, une personne que j’apprécie beaucoup. Les supporters togolais sont très impatients que ce match débute. On ressent cela aux entraînements, quand ils sont ouverts au public. Moi, de mon côté, je prépare cela sérieusement, sereinement.

Vous avez plusieurs fois décroché la qualification pour la CAN lors du dernier match. En avez-vous parlé à vos joueurs ?Pas du tout. Le passé est le passé. Chaque match est différent. Ce qui m’intéresse, c’est le prochain, pas celui d’avant. On sait que ce sera compliqué, face à un adversaire qui a gagné à Cotonou ses deux matchs contre la Gambie (1-0) et l’Algérie (1-0).

Ce n’est pas le plus facile, car on va le jouer à l’extérieur, dans un contexte passionnel, puisque Bénin-Togo, c’est un vrai derby !

Ce qu’il y a de simple avant cette rencontre, c’est qu’aucun calcul n’est possible. Si on veut se qualifier, on doit gagner à Cotonou. (Le Bénin peut se contenter d’un match nul, depuis vendredi et le résultat d’Algérie-Gambie, 1-1, N.D.L.R.) Cela ne veut pas dire qu’il va falloir entamer le match de façon frénétique, comme certains le pensent. Au contraire : il faudra se montrer patients, appliqués, concentrés.

Depuis que vous entraînez en Afrique (Cameroun deux fois, Sénégal, RD Congo deux fois, Ghana, Congo, Togo), est-ce le match qui vous semble le plus compliqué ?Ce n’est pas le plus facile, car on va le jouer à l’extérieur, dans un contexte passionnel, puisque Bénin-Togo, c’est un vrai derby ! Je me rappelle que pour la CAN 2015, alors que j’étais sélectionneur du Congo, nous avions obtenu notre qualification lors du dernier match, au Soudan (1-0), un endroit où il n’est jamais facile de gagner. Déjà, avec le Togo, pour la CAN 2017, c’était passé juste, puisque nous avions terminé parmi les deux meilleurs deuxièmes, après une victoire face à Djibouti (5-0) à Lomé. Un mois plus tôt, un match nul au Liberia, dans des conditions compliquées (2-2), nous avait maintenus dans la course. Je me souviens aussi d’un déplacement au Soudan, avec le Cameroun, en 1987 : on avait gagné 2-0 à l’aller, et les Soudanais avaient mis une grosse pression. On perd 1-0, mais on passe quand même. Les déplacements en Afrique ne sont jamais simples…

Avez-vous changé vos habitudes pour préparer ce match ?Pas vraiment. Tout a été fait pour nous mettre dans des conditions idéales. On sent une grosse mobilisation de tous. Mes cadres – Adebayor, Ayité, Dossevi, Romao, Dakonam – jouent leur rôle. Mais tout se fait dans la sérénité, la concentration, le professionnalisme. On va peut-être écrire une belle page de l’histoire du football togolais.

Parlons d’Adebayor, que vous aviez convaincu de revenir en sélection, alors qu’il avait souvent entretenu des rapports compliqués avec sa Fédération…Emmanuel n’avait pas été difficile à convaincre. Je l’avais rencontré à Londres, on avait discuté tranquillement. Depuis qu’il est revenu, il est parfait, il est impliqué à 100 %. Il a manqué quelques matchs, car il était blessé, mais il a toujours répondu présent. Moi, j’ai toujours eu de bons rapports avec mes joueurs. Mes joueurs, je les aime.

Et Romao, qui effectue son retour en sélection après deux ans d’absence ?On a parlé. Et il a accepté de revenir. C’est une bonne nouvelle pour l’équipe. Et puis, sa présence se justifie par ses performances à Reims cette saison.

Moi, j’ai toujours eu de bons rapports avec mes joueurs. Mes joueurs, je les aime.

Votre signature au Togo en 2016 avait un peu surpris. Car le Togo, où régnait un bordel récurrent dans le fonctionnement de son football, n’avait pas une très bonne image…C’est un pays que j’ai toujours aimé. Quand j’étais sélectionneur du Ghana (2006-2008), il nous arrivait avec ma femme de venir passer quelques jours à Lomé. Quand on m’a proposé de devenir le sélectionneur des Éperviers, il y a eu des discussions. Avec, pour moi, une exigence absolue : que le championnat, qui était alors interrompu depuis près de trois ans, reprenne en septembre 2016. Cela a été le cas. Bien sûr, le pari était risqué, mais c’est un pays avec un vrai potentiel. On travaille beaucoup avec les jeunes. J’ai procédé à quelques changements dans la sélection, de nouveaux joueurs sont arrivés…

Et que se passera-t-il si le Togo est éliminé ? Vous partirez ?J’ai un contrat… Mais la question est ailleurs : je pense que cette équipe est au début d’une aventure, qu’il y a encore des choses à faire. On verra. Pour l’instant, la seule chose qui compte, c’est ce match à Cotonou.

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Propos recueillis par Alexis Billebault

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