Chelsea FC : Kenyon rend sa Blues
Depuis mercredi, Peter Kenyon n'est plus le directeur exécutif de Chelsea. Paradoxalement, ses méthodes de businessman n'auront jamais vraiment fonctionné chez les Blues où il laisse derrière lui un joli paquet de transferts ratés. Retour sur une décision devenue inévitable.
Alors que sur le terrain, tout va bien pour Chelsea, le club londonien s’agite en coulisses. Dans l’anonymat le plus complet de ce côté-ci de la Manche, Peter Kenyon a démissionné mercredi de son poste de directeur exécutif du club londonien, une fonction qu’il occupait depuis 2003. « Je suis extrêmement fier de mon passage à Chelsea et des amitiés que j’ai forgées ici, a-t-il expliqué. Je suis dans le football depuis quinze ans et je peux dire que cette expérience avec Chelsea est l’une des plus belles qu’il m’ait été donné de vivre » . Chelsea n’a pas traîné pour le remplacer. Dès le lendemain, les Blues annonçaient le nom de son remplaçant, Ron Gourlay, promu en interne après cinq ans en tant que chef des opérations, alors que sa démission ne prendra effet que le 31 octobre.
Pourquoi si vite ? Au vrai, la décision de Kenyon est tout sauf inattendue. Elle flottait dans l’air depuis un moment déjà. Depuis le transfert avorté de Robinho chez les Blues en août 2008, le pouvoir de Kenyon à Chelsea n’a eu de cesse de s’effriter. En fait, il est surtout célèbre pour son incompétence en matière de transferts. Ne pas avoir réussi à attirer Trezeguet ou Eto’o à Stamford Bridge, soit, mais louper un joueur d’accord pour signer et qui finalement atterri quelques heures plus tard à Manchester City, il fallait le faire. De fait, il avait perdu toute crédibilité et n’avait de directeur exécutif que le grade. Les grandes décisions se prenaient désormais sans lui. Abramovich avait officieusement confié les clefs du recrutement à Frank Arnesen, directeur général, une façon de mettre Kenyon un peu plus sur la touche. Kenyon était d’ailleurs en vacances lorsque le board prit la décision de remercier de Luiz Felipe Scolari, l’entraîneur qu’il avait lui-même plébiscité, alors que la préférence du milliardaire russe allait plutôt vers… Carlo Ancelotti.
La récente affaire Kakuta a eu raison de son obstination. Après la décision de la FIFA d’interdire Chelsea de tout recrutement jusqu’en janvier 2011, Peter Kenyon, déjà dans l’œil des instances internationales pour avoir illégalement approché Ashley Cole en 2005, n’avait d’autre choix que de rendre son tablier. Après tout, pourquoi garder un mec dont le boulot est de négocier des transferts si on n’a plus le droit d’en faire ? En cinq ans et demi, les deux contrats qui resteront comme les deux plus beaux coups de Kenyon à Chelsea ne furent pas réalisés avec des joueurs, mais avec Samsung et Adidas, respectivement sponsor et équipementier du club depuis 2005.
Ancien directeur exécutif chez Umbro, supporter revendiqué des Red Devils, il avait quitté la direction de Manchester United en 2003 pour succomber aux sirènes et aux pétrodollars de Roman Abramovich. Quelques mois plus tôt, il avait pourtant déclaré que « dans le foot, l’argent ne mène pas forcément au succès » . Désormais, il aura tout le temps de méditer là-dessus, même s’il affirme ne pas en avoir fini avec le ballon : « Je vais prendre le temps de réfléchir quant à mon avenir, mais je suis certain qu’il me reste encore au moins un énorme challenge à relever » .
Voir : Chelsea-Tottenham dimanche à 17 heures.
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