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Ce qu’il faut vraiment retenir du livre de Domenech

Par Pierre Girard et Gaspard Manet
Ce qu’il faut vraiment retenir du livre de Domenech

Ce mercredi sort le livre de Raymond Domenech, Tout seul. So Foot l’a lu pour vous et vous en livre les passages qui claquent. Pas ceux sortis par tout le monde, mais ceux qui vont vous donner envie d’acheter le livre. Ou pas.

1 – Quand on aime, parfois, il faut être franc, quitte à blesser :

« Je revois Yoann Gourcuff pendant la Coupe du monde catastrophique de 2010 : à l’entendre, j’aurais dû le protéger pour lui permettre d’être lui-même. J’aime beaucoup Yoann, qui est un très bon joueur, mais je n’ai pas pu m’empêcher de lui ouvrir les yeux un peu brutalement : « Écoute-moi bien, Yoann. J’ai joué avec Platini en équipe de France et vu Zidane grandir parmi les espoirs. Quand on ne leur donnait pas le ballon au bon moment, tout le monde en prenait pour son grade ; ils insultaient les autres joueurs, ils leur collaient une peur bleue. Au lieu de ça, toi, tu boudes et tu vas te replacer sans un mot. La différence, c’est qu’eux, c’étaient des patrons. Pas toi. Si tu veux le devenir, il faut que tu t’imposes par toi-même, car personne ne peut le faire à ta place. Tu espères quoi ? Que je vais dire aux autres de te donner le ballon, d’être gentils avec toi ? Mais tu rêves ! Ils ne le feront jamais ! » »
L’histoire ne dit pas si Yoann est parti en pleurant après ça…

2 – Au retour d’un match contre la Géorgie, en septembre 2006, tout le monde n’est pas le bienvenu à bord de l’avion :

« Dans l’avion du retour, j’ai piqué une colère à cause de la présence de Larqué, qui a pris la place d’un journaliste de TF1 alors qu’il ne participe même pas à Téléfoot le lendemain. Je n’en voulais pas, de ce tailleur de costards. Pendant que je m’engueulais avec lui, et qu’il m’expliquait que le président de la Fédération était d’accord, ledit président n’a pas bougé, s’est enfoncé dans son siège, juste derrière moi. Et l’autre est quand même rentré avec nous. Où est-il, le pilote ? »
En même temps, il n’allait pas le faire descendre en route, ce n’est pas Felix Baumgartner, le Jean-Mimi !

3 – Avant la demi-finale de la Coupe du monde 2006, contre le Portugal, Raymond est stressé. Et quand il est stressé, bah il est parano :

« La superstition m’a fait hésiter à saluer Scolari, le Brésilien sélectionneur du Portugal, qui venait me dire bonjour. Je n’avais jamais vu un confrère adverse avant un match. Il m’a glissé quelques mots sur la chance, mais je n’avais pas envie de parler, je le connaissais trop : après, sur le banc, lui ne vous connaît plus et devient fou furieux. Je suis allé me laver les mains ensuite, réaction grave, je l’admets, mais j’avais quasiment senti chez lui la volonté de me prendre quelque chose. On devient fou dans ce métier. »

Et quand il a refusé de serrer la main à Parreira, c’était aussi par superstition ?

4 – Au moment de l’histoire du bus, Raymond s’est senti vraiment seul :
« Je n’ai pas souvenir d’avoir seulement croisé le regard d’Alain Boghossian, mon adjoint, qui avait rejoint le staff en 2008 sous la pression de mon président, parce qu’il était champion du monde et, à ce titre, censé être plus proche des joueurs. On l’appelait « Lolo m’a dit » parce qu’il commençait ses phrases de cette manière, en faisant référence à ce que pensait Laurent Blanc, le futur sélectionneur. J’ai toujours trouvé cela délicat. »

On aime ou on n’aime pas le personnage, mais le surnom « Lolo m’a dit » , c’est quand même une putain de bonne vanne.

5 – Sur les fossés générationnels et sa vision de l’éducation des jeunes joueurs et leurs émoluments :

« C’est ensuite (après sa carrière) que le système a explosé. Zidane a été sélectionné en équipe de France à 22 ans. Il évoluait à Bordeaux et gagnait moins qu’un jeune de 18 ans aujourd’hui. Dans le football moderne, la rétribution précède la progression et la reconnaissance, freinant l’une et l’autre. (…) Je prends souvent l’exemple de la phrase lancée par un jeune footballeur au responsable de la formation à l’Olympique lyonnais qui lui avait adressé quelques reproches : « Qui t’es, toi ? » Au lieu de soutenir l’éducateur, le club lui a expliqué qu’il fallait faire profil bas, valoriser ce jeune pour mieux le revendre. »

Putain d’enfant roi, tiens !

6 – Sur comment les joueurs de l’équipe de France se volent les numéros :

« Il faut savoir que les numéros sont un enjeu insoupçonnable dans une carrière internationale. Karim Benzema, au même moment, s’est emparé du 10 sans en parler à Sydney Govou, qui portait ce numéro depuis plusieurs mois. Il avait assuré à Adidas, son équipementier personnel et celui de l’EDF, que Sidney avait donné son accord, alors que « Sid » n’était au courant de rien et qu’ils se côtoyaient tous les jours à Lyon ! »

En même temps, quelle idée de filer le 10 à Govou…

7 – Sur son différend avec Arsène Wenger, alors que dans les 80’s, les deux étaient des grands potes :

« Combien de fois s’est-il pourtant permis de donner des leçons à l’EDF alors que son poste et son histoire en font un entraîneur fondamentalement opposé aux sélections ! (…) À quoi tient le froid entre nous ? Au passé. (…) Mais je me suis fâché avec lui lorsque que j’officiais comme entraîneur de Lyon. Il m’avait en effet recommandé James Debbah, qu’il dirigeait à Monaco, mais je m’étais vite rendu compte que ses qualités étaient discutables. Lorsque je lui avais fait remarquer que je n’aurais jamais agi ainsi avec un copain, il m’avait rétorqué qu’il défendait avant tout les intérêts de son club. D’où fâcherie. Suivie d’aucune réconciliation depuis. »

Et Christopher Wreh (l’autre cousin de Weah), il avait des qualités discutables ?

8 – La liste des 23, enfin de 30, non 23… Le groupe pour l’Af’ Sud, quoi :

« Le débat le plus long porte sur Thierry Henry. Les questions fusent : à quoi sert-il ? Sera-t-il au niveau ? Ne vient-il pas seulement pour entrer dans l’Histoire et disputer sa quatrième Coupe du monde ? Ne sera-t-il pas inhibiteur, voire manipulateur ? Faute d’être au niveau, ne deviendra-t-il pas un poids mort ? Compromis possible : l’emmener en stage et lui annoncer ensuite, selon son attitude ? (…) Je prends la décision : selon moi, il ne doit pas venir. Sur le fond, je suis certain de mon choix. »

Raymond aime l’astrologie, d’accord on peut se moquer. Mais sa clairvoyance sur le coup est bluffante. Sinon, quand il prend des décisions, il fait finalement l’inverse, c’est couillon.

9 – Parce que tout le monde sait que se faire tutoyer choque plus Ray-Ray que de se faire traiter d’enculé. France – Mexique, post-tempête :

« Je suis sorti des vestiaires deux minutes avant la reprise. Au bout du rouleau. La seconde mi-temps fut un enfer. Anelka avait tué le groupe. Nous avons fait n’importe quoi. (…) Au terme de ce naufrage, une image m’a réveillé – un peu : Gallas et Anelka en train de rigoler, juste après le match. Quelle inconscience ; ils semblaient heureux de la défaite. Et, en riant, ils se dédouanaient… Comment ai-je pu me tromper à ce point ? »

Gallas et Anelka en train de rigoler ? On demande des preuves.

10 – Toujours au moment de ce satané bus…

« On a alors entendu des coups violents sur une vitre du bus. C’était Abidal qui, furieux, se défoulait et demandait au chauffeur de démarrer. Muré dans sa colère, devenu inaccessible à la discussion et au raisonnement, il entretenait par son attitude et ses regards la pression sur un groupe sans repère. »

En même temps, il était peut-être claustro, Abi !

Par Pierre Girard et Gaspard Manet

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