Cap sur Milan
Millésime 2008 franchement indigne du Milan. Pas assez classe des classes, pas assez de victoires, de Champion's, de titre, de panache et City qui fait trembler le Stendhal. Pire, pas de renouveau en vue. Juste des vieux, des stars déchues et une tactique qui ne fonctionne plus. Pire encore, Berlusconi s'en cogne et fait son cinéma.
Le Milan ne gagnera rien cette année encore. Ni le Scudetto – l’Inter est trop dégueulasse pour que le titre lui échappe et si tel est quand même le cas, ce sera évidemment pour la Juve -, ni L’UEFA. Déjà qu’ils veulent bien la jouer, les Rossoneri ne vont tout de même pas s’abaisser au point de la gagner, on n’est pas à Séville ici. Non, que dalle, encore une saison blanche à l’horizon pour le plus grand club du monde.
Gagner ET plaire, tel est le credo d’Arrigo Sacchi, telle pourrait être la maxime du club. Gagner, on l’a vu, c’est mort. Plaire alors ? Ben non banane puisque le crime ne paie plus. Même si Ronnie renait, version 2.0 donc, Bossa Nova, pas chassés et vision panoramique, même si le Milan joue mieux que l’année dernière, il ne s’agit pas de plaire pour plaire, on n’est pas à Barcelone ici, mais de plaire pour gagner. On l’a déjà dit, en Lombardie, la tradition est d’apporter la plus classe des réponses à la plus essentielle des questions : comment attaquer élégamment tout en éparpillant façon puzzle toute tentative adverse ?
Ça tombe bien, la défense actuelle n’arrêterait même plus le FC Metz. Si Zambrotta se montre relativement constant et performant sur le côté droit, le reste des bases arrières fait de la peine, on dirait le cul d’une antiquaire. Nesta n’a pas encore joué un match de la saison, Maldini ressemble de plus en plus à son père, Favalli est vieux, usé, fatigué et surtout nul à chier tandis que Jankulovski a trop souvent dépanné au poste de milieu gauche vu l’hécatombe. Les pistes pour ce mercato ? Méxès, qui ne viendra pas, Agger, qui ne viendra pas, Dossena, qui ne viendra pas, Gallas, qui ne viendra pas et Thiago Silva, qui ne viendra pas tout de suite. S’il a bel et bien signé, il ne pourra pas jouer avant la saison 09/10 à cause de son statut d’extracommunautaire. Pour l’instant, le seul intérêt de cette arrivée est de nous rappeler l’existence de ce machin-là.
Au milieu, le constat est un peu moins désolant. Malgré les forfaits successifs de Pirlo, Ambrosini puis de Gattuso, out pour la saison, le Milan a compensé avec un bel intérim de Flamini et la montée d’un cran de Jankulovski (et au surf aussi). Le sosie de Jean-François Copé, Emerson, est, lui, définitivement cramé mais le mari de l’autre Posh pourrait jouer plus que prévu. D’ailleurs, un milieu Pirlo, Seedorf, Beckham, ça a franchement de la gueule. Encore plus si on était en 2002.
Devant, pareil. Inzaghi et Sheva sont trop vieux, Pato trop jeune et pire, trop moche pour le Milan. Ça peut paraître méchant balancé comme ça, mais c’est ainsi : pour réussir chez Berlu, il faut être beau, c’est un fait établi, une règle immuable, comme 2 et 2 font 5. Borriello, par exemple, a la gueule et surtout l’ex-femme de l’emploi, mais ce con se blesse tout le temps. Kaka souffre, lui, du syndrome post-Ballon d’Or, dit syndrome de la Cannavarite (la seule raison valable de regretter qu’Henry ne l’ait jamais eu, le Ballon d’Or). A voir cependant, son vrai-faux départ pour Abu Dhabi pourrait le relancer. Reste Ronnie, l’exception à la règle. Redevenu le meilleur joueur du monde sur un seul de ses amortis poitrine sous rayures rouges et noires, il s’est plus que parfaitement adapté au Milan : il joue en marchant. Et mieux ne vaut pas qu’il accélère, il perd la balle quand ça va trop vite pour lui, c’est à dire dès que le beat dépasse les 4O bpm. La vie est injuste, surtout avec les édentés.
Mister Ancelotti boulonne et ne sait pas comment relancer la machine, il semble un peu arrivé au bout de ses possibilités avec cette équipe pas assez renouvelée pour entamer un nouveau cycle. Bref, ça sent le sapin, d’autant plus que la technique dite de l’arbre de Noël ne fonctionne plus. Tout le monde sait comment la contrer, suffit de mettre un bâton dans les roues de Pirlo et de doubler les guirlandes sur les côtés. Kaka et Ronnie viennent alors s’empaler dans l’axe tels les Rois Mages, le petit Jésus se retrouve isolé et la Marie ne peut alors s’en remettre qu’aux coups de génie ou de pieds arrêtés.
Après une saison dernière ratée, le Milan pourrait bien finir par rater celle-ci, c’est à dire ne pas se qualifier pour la Champion’s, une nouvelle forme de back-to-back pour le Milan, dernier club en date à l’avoir gagnée deux fois d’affilée. La disgrâce serait alors totale pour un tel standing. Une star sera réclamée. On parlera alors à nouveau d’Eto’o, d’Adebayor, de Drogba et de Lulu la nouvelle star du ballon rond. En attendant, le Milan doit retenir les siennes ; Silvio nous l’a joué commedia dell’arte avec l’affaire Kaka.
Acte 1 : Manchester City veut s’offrir le joyau.
Acte 2 : C’est tragique, ça va être chaud de le retenir.
Acte 3 : Je suis le plus fort, la princesse est sauvée, applaudissez-moi.
Ou comment renforcer sa popularité. Le terrain, en revanche, il s’en tape comme de son premier dessous de table. Plus besoin du club, il est au gouvernement. Le Milan regagnera la C1 quand Berlu sera dans l’opposition.
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