C3 : Bordeaux-Galatasaray (0-0), opé neutralisation…
Ne jamais écouter de la pop joyeuse (« One divine hammer » des Breeders, par exemple) avant un match de Bordeaux. Des fois, ça met la pêche et après on le regrette amèrement. Surtout quand Bordeaux joue triste. Comme ce soir. Faut-il quand même jouer le match retour ? Ben, oui.
Qu’est-ce qu’on peut raconter de vraiment intéressant sur un match pareil ? Essayez de décrire un balai… Y’en a qui sont hirsutes, d’autres qui « balayent » vachement bien la poussière. Et après ? Bon, allez, c’était pas un match nul, loin de là. Quand l’autre abruti de M6, Thierry Roland, pose la question à 2000 Euros : lequel de ces deux joueurs a joué à Bordeaux, Zidane ou Deschamps ? Très bonne question. Sauf que TOUS LES DEUX ont joué à Bordeaux… Imaginez l’huissier qui va devoir départager toutes les bonnes réponses. Ah, oui, euh, le match… C’était pas un match nul, loin de là. Enfin, si : au niveau du score.
Sinon, le début était vachement bien côté bordelais. Quatre occasions dans les huit premières minutes. Deux frappes de Gourcuff (du droit puis du gauche, rasant), une frappe de Wendel et puis surtout une belle tête de Chamakh sur la barre à la 5ème. Ensuite, le bloc turc s’est mis en place : un 4-5-1 norvégien, avec seul Milan Baros en pointe de l’iceberg. Galatasaray a repris le dessus et à la 16ème, le hold-up était au bout du pied de Kewel : un centre à mi-hauteur devant le but que l’Australien reprend facile et que Ramé détourne de la semelle de façon quasi miraculeuse.
Et voilà, finito. Le match ne re-décollera plus. La faute au béton turc, d’une part. Et puis Bordeaux manque de vitesse, de vivacité, ne dédouble pas assez. Gourcuff paye les 90 minutes de France-Argentine (même si remplaçant, il n’a pas joué la totalité du match contre Grenoble).
Fallait mieux jouer sur les côtés. A gauche, Placente était placide et Wendel était placide. Comme un manque de nerfs… La vie est dure, disait Platon. Surtout en Coupe d’Europe, renchérissait Malebranche (ou Spinoza ?). Non, sérieux, c’était pas un match nul, loin de là. D’ailleurs, Lolo Blanc a même dit qu’il avait vu un bon match de Coupe d’Europe entre deux équipes de force équivalente. C’est bigrement pas faux. Les Turcs sont forts. Comme des Turcs. D’ailleurs, la couverture du « Gala » (c’est à dire la paire axiale défensive, pas le mag !), c’était Servet et Meira, plus d’1m 90 chacun. Voilà pourquoi Chamakh a galéré dans le jeu aérien. En deuxième mi-temps, sur une contre-attaque, Gourcuff a raté la passe décisive pour Cavenaghi, tout seul. Le genre de truc que Yohann ne rate jamais. La fatigue, peut-être.
Finalement, il faut se dire la vérité en face : les joueurs doivent pouvoir se doper de temps en temps. Sinon, le foot, c’est trop triste. Bordeaux et Paris entament actuellement un marathon au rythme d’un match tous les trois jours. En plein hiver, dans les courants d’air. Fernando est rentré pour le dernier quart d’heure. En vain. D’ailleurs il parle avec de plus en plus d’insistance de vouloir quitter la France, trop déçu par la L1…
Bordeaux avait l’air triste. Sur son visage, Jussiê revenait de l’enterrement d’une feuille morte. Diarra manquait de percussion (pas le djembé, hein !). Depuis Marseille (0-1), Bordeaux fait que des nuls (1-1 contre Grenoble et 0-0 de ce soir). Dans ses mémoires, Bob Dylan racontait au cours d’une nuit de déprime qu’il avait croisé une prostituée qui arpentait le long couloir d’un hôtel. Il la décrivait assez sinistrement en train de marcher dans ce long corridor pendant 10 000 ans… Euh, pardon. Faut désamianter le Foch (ou le Clemenceau ?). Non, non, pas de panique : les Girondins peuvent encore se qualifier. Chalmé, qui n’a pas joué le match, a déclaré que « Bordeaux n’avait pas pris de but » . Ben, ouais, Mathieu, t’as bigrement pas tort… Non, c’est jouable. Cavenaghi sera le héros du match retour ! Oh, noooooon… On n’y croit pas. Cavenaghi n’a plus marqué depuis la chute d’une feuille morte (en fait, depuis le 11 janvier, contre Paris). David Bellion sera le héros du match retour ! Ouais, comme Patrice Loko, avec Paris, contre Salonique ( ?) en 1997 ( ?), un triplé, il me semble…
Il faut autoriser le dopage dans le foot.
Chérif Ghemmour
PS : Si, en fait, y’avait quand même un truc drôle dans cette soirée tristos. Lolo Blanc a aligné quasiment son équipe-type alors qu’il avait dit qu’il allait faire tourner et que le principal, c’était d’abord le championnat, objectif prioritaire. Lolo nous a bien eus. Mais on lui en veut pas !
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