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Burnley – FC Racisme, le match qui dure depuis trop longtemps

Par Maxime Renaudet
Burnley – FC Racisme, le match qui dure depuis trop longtemps

Alors que depuis plusieurs semaines, les acteurs du football anglais se sont unanimement rangés derrière le mouvement Black Lives Matter, des supporters de Burnley ont tout gâché en faisant apparaître une banderole raciste lors du déplacement des leurs à City, ce lundi. Une provocation à ciel ouvert qui en dit long sur les maux qui rongent la cité anglaise depuis de longues années.

Ce lundi soir, quelques minutes après que les vingt-deux acteurs de Manchester City-Burnley ont mis un genou à terre en soutien au mouvement Black Lives Matter, un avion a survolé l’Etihad Stadium, laissant apparaître une bannière sur laquelle on pouvait lire « White Lives Matter Burnley ». Une provocation à ciel ouvert qui n’est pas sans rappeler celle fomentée le 13 juin dernier par le groupuscule d’extrême droite Génération identitaire, place de la République, lors de la manifestation contre les violences policières. Sauf qu’aucun acrobate n’était en mesure de grimper dans le ciel de Manchester pour arracher ce slogan suprémaciste. Pourtant, le club et la ville de Burnley – qui luttent depuis plusieurs années contre le racisme – auraient bien eu besoin d’un sauveur.

Réactions en chaîne

À peine la mi-temps sifflée, le club de Burnley s’est logiquement empressé de se désolidariser de ce message haineux, prévenant que les responsables seraient interdits de stade. Après la rencontre, le coach des Clarets, Sean Dyche, s’est lui aussi excusé : « C’est clairement inacceptable. Tout ce que je peux faire, c’est m’excuser en tant que coach de l’équipe et au nom du club. »  Même son de cloche de la part de son homologue Pep Guardiola, qui n’avait pas hésité à tancer les fachos après la victoire des siens contre Arsenal. Dans la foulée du match, l’association FARE (Football Against Racism in Europe) a également condamné l’affront via son directeur exécutif Piara Powar : « En contradiction avec le message du BLM sur l’égalité des droits,« White Lives Matter »ne peut être motivé que par le racisme et la négation de l’égalité des droits. Cela montre exactement pourquoi la lutte pour l’égalité est si importante et pourquoi la majorité des gens l’ont soutenue. » Mais c’est surtout le capitaine de Burnley, Ben Mee, qui a le mieux exprimé son dégoût, lors d’une interview avec Sky : « J’ai honte et je suis gêné qu’un petit nombre de nos fans aient décidé d’afficher ça au-dessus du stade.[…]Ces gens doivent entrer dans le XXIe siècle et s’instruire. Ils sont complètement à côté de la plaque et ne représentent pas ce que nous sommes. J’espère que ça ne se reproduira plus. »

Burnley, épicentre de l’extrême droite

Hélas, voilà plusieurs années que certains supporters de Burnley défraient la chronique à la suite d’actes racistes, obligeant le club du Lancashire à condamner ces propos. Comme en juillet 2016, lors d’un match de préparation à Bradford, quand un supporter des Clarets avait été exclu du stade pour propos racistes. Ou comme en décembre dernier, quand un gosse de Burnley, tout juste âgé de 13 ans, a été viré du Tottenham Hotspur Stadium pour avoir balancé des gestes et insultes racistes à l’encontre du Sud-Coréen Heung-min Son. Mais ce problème ne date pas d’hier. En 2002, déjà lors d’un Burnley-Tottenham, un fan des locaux avait fait un salut nazi en tribune, créant un véritable tollé en Angleterre. Rien de bien étonnant au regard de l’implantation du British National Party dans le Lancashire. En 2002, justement, ce parti fasciste créé par des admirateurs d’Adolf Hitler avait remporté ses premières élections dans la ville de Burnley ; et un an plus tard, il comptait déjà dix conseillers dans la ville. La même année, après le salut nazi à l’encontre des Spurs, le Conseil municipal de Burnley avait proposé une motion soutenant la décision du club d’interdire de stade les racistes. Mais le conseiller du BNP, Stuart Caddy, avait refusé de la voter.

D’ailleurs, surprise : Jake Hepple, l’homme qui a revendiqué avoir payé un aviateur pour faire planer cette banderole, n’est autre qu’un petit nazillon. Ce hooligan des Clarets s’est affiché fièrement aux côtés du très sulfureux Tommy Robinson, ancien adhérent du BNP et fondateur de l’English Defence League, un mouvement identitaire anti-islam. Entre-temps, Hepple a supprimé certains contenus tendancieux, mais continue de relayer sur les réseaux sociaux son White Lives Matter, slogan promu, rappelons-le, par des groupes tels que l’Aryen Renaissance Society, une organisation suprémaciste blanche basée au Texas. Après la défaite de Burnley à Manchester ce lundi (5-0), une enquête a été ouverte par la police du Lancashire, afin de faire toute la lumière sur cet événement. D’après le Telegraph, le Suicide Squad, un groupe de hooligans de Burnley dissous en 2009, est impliqué dans la collecte de fonds ayant permis l’affichage de cette banderole haineuse. En attendant que les responsables soient interrogés, puis sanctionnés, la bannière déployée ce lundi continue à faire couler beaucoup d’encre outre-Manche. Elle montre surtout la bêtise de ceux qui ne comprennent pas que le slogan universaliste Black Lives Matter est un appel à l’égalité et à la fraternité. Tout l’inverse du White Lives Matter.

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