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  • Angleterre – FA Cup – Quarts de finale – Bradford/Reading

Bradford City, le petit coq de la FA Cup

Par Régis Delanoë
Bradford City, le petit coq de la FA Cup

Il reste un pensionnaire de la troisième division anglaise parmi les candidats au dernier carré de la FA Cup ce week-end : Bradford City, tombeur de Chelsea et de Sunderland lors des deux derniers tours. Un club qui incarne à merveille le football britannique, avec un mélange de belles histoires et de drames, d'épopées improbables et de dérives qui ont bien fini par lui coûter la peau.

Fans de l’équipe de France de football, voici un club anglais à soutenir. Bradford City possède en effet un blason qui parle à tout supporter des Bleus : un joli coq de profil, ou plutôt un coquelet, traduction française du surnom de cette formation largement centenaire du Yorkshire : les Bantams. En 1911, seulement huit ans après sa création, elle conquiert son premier titre en remportant la finale de FA Cup, 1-0 en match d’appui après un premier 0-0 face à Newcastle. Pour l’anecdote, la légende veut que le trophée soulevé par les joueurs de Bradford ait été conçu dans une aciérie de la ville… Si l’ascension sportive des Bantams est fulgurante, ils vont néanmoins stagner et même régresser assez vite aussi. En 1922, après dix saisons consécutives en première division (avant et après la Grande Guerre), l’équipe est reléguée et ne redécouvrira l’élite que… 77 ans plus tard ! Durant les longues décennies qui suivent, rien de particulier n’est à signaler, Bradford se fondant un peu trop confortablement dans le gruppetto des clubs pros sans histoire ni grosses performances, à l’ombre de ses encombrants voisins Leeds, Sheffield et Huddersfield. Mais après une plongée en D4 durant toutes les seventies, la lente remontée est amorcée en cours de la décennie suivante, avec une promotion en D3 en 1983, puis en D2 deux ans plus tard en 1985. Une année tragique pour le football britannique, avec un événement que surpassera seulement quatre ans plus tard le drame d’Hillsborough.

56 morts dans un climat surréaliste

Car à Bradford, il y aura toujours un avant et un après 11 mai 1985. Ce jour-là, pourtant, c’était la fête à Valley Parade, l’antique stade des Bantams. L’équipe fêtait avec ses supporters l’accession en deuxième division acquise de haute lutte, et le match au programme contre Lincoln City n’avait d’autre enjeu que de dire au revoir à la D3 et de saluer les héros de cette promotion. Mais alors que la partie se joue, diffusée en direct à la télévision, un incendie se déclenche dans la tribune principale, la faute à une cigarette mal éteinte atterrissant sur un tas de prospectus. D’abord limité, le feu prend très rapidement de l’ampleur et oblige les spectateurs qui le peuvent à se ruer sur la pelouse. Les minutes qui suivent sont confuses, pour ne pas dire surréalistes, avec un nombre non négligeable de fans qui, inconscients du drame qui se produit sous leurs yeux, fêtent la montée de leur favori comme si de rien n’était. Pourtant, bien vite, c’est la catastrophe : le plancher en bois sec de la tribune s’enflamme et le toit en goudron sert de combustible à un feu qui devient dès lors incontrôlable et mange l’ensemble de la structure de manière hyper spectaculaire. Le bilan est terrible : 56 morts, dont un ancien président du club. Les Bantams joueront 19 mois à l’extérieur par la suite, le temps d’effectuer les travaux de Valley Parade.

Si le club a finalement survécu à cette tragédie, il a en revanche bien failli ne pas se remettre de sa remontée en élite au tournant du millénaire. En 1999, grâce notamment aux 24 buts inscrits par l’obscur Lee Mills, les Bantams montent en Premier League, un stade qu’ils n’avaient plus atteint depuis le début des années 20. Une réussite sportive qui monte à la tête de la direction, laquelle est prise de folie des grandeurs et fait n’importe quoi sur le marché des transferts. Si l’équipe se maintient un peu miraculeusement à l’issue de la première saison, c’est ensuite pour vivre un calvaire la seconde, ponctuée par une dernière place, la faute à un effectif vieillissant et à des paris de joueurs ratés : Dan Petrescu, Benito Carbone, Lee Sharpe, Stan Collymore, Dean Saunders… La maison de retraite de Bradford plombe les finances. La machine infernale est enclenchée, avec des dettes d’abord modestes qui prennent de l’ampleur avec les non-paiements et les intérêts. Les dirigeants doivent vendre sans pouvoir acheter et l’équipe plonge jusqu’en League Two (la D4), dont elle n’est sortie qu’en 2013, année de remontée en League One et d’une improbable finale de League Cup (0-5 contre Swansea en finale après avoir sorti notamment Arsenal en quart). C’est donc cet increvable Bradford City, revenu de tous les déboires humains, financiers et sportifs, actuel huitième de son championnat, qui se retrouve le nouveau petit poucet de cette FA Cup 2014/2015, en ayant éliminé Chelsea en quart (victoire 4-2 à Stamford Bridge après avoir été mené de deux buts !) et Sunderland à la maison (2-0). Alors autant dire qu’affronter Reading ne fait pas peur à ces petits coqs du Yorkshire.

Par Régis Delanoë

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