Boxing Day : le round pour Manchester United
Un Boxing day fidèle à la tradition avec ses matchs déséquilibrés, sa guirlande de buts et sa course poursuite d'après Noël. Dans l'affaire, Manchester United profite du nul d'Arsenal chez un très bon Portsmouth pour reprendre la tête du classement avec un point d'avance. On reprendra juste une petite part pour ce week-end.
Chelsea 4 – Aston Villa 4
Pour Chelsea (Shevchenko 45 et 50, Alex 66, Ballack 88)
Aston Villa (Maloney 14 et 44, Laursen 72, Harewood 90)
S’il fallait un acte de décès de l’ère Mourinho, le voilà. Un match dingue, à l’anglaise, direct et viril, avec des défenseurs qui marquent, des gardiens qui se trouent (Cech avait son casque mal ajusté sur sa Carlson amenant le deuxième but de Villa), un match qui oublie toute cérébralité et plan de jeu à l’occidentale. Un match anglais comme il en existait tous les samedis après-midi quand il y avait encore des managers britons autre part qu’à Derby ou Wigan. Depuis sa planque de Setubal, José aura même assisté au retour en grâce de Shevchenko, une passe décisive, deux buts (dont une frappe à 25mètres que l’on croyait perdue dans un DVD du Milanc AC). Même Ballack y est allé de son coup-franc pour permettre à Chelsea de mener un court instant 4 à 3 avant qu’une main de Cole sur sa ligne ne permette à Villa d’égaliser. José attaque sa deuxième bouteille de vinho verde et n’en démord pas : « Le lèche-boules à son président et la pleureuse allemande, je te mettrais tous ça sur Ebay » . Pour se consoler, il se repasse le tacle de Carvalho, ça lui rappelle le bon temps. Porto, les entraînements avec protège-tibias obligatoires et Jorge Costa qui se marre.
Sunderland 0 – Manchester United 4
Pour Manchester United (Rooney 20, Saha 30 et 86, Ronaldo 45)
Pour trouver le sommeil, Roy Keane peut toujours se dire que le jour où Ferguson lui lèguera le siège de manager de MU, ça sera lui qui ira gâcher le Noël de malheureux promus. L’Irlandais a la défaite mauvaise, même quand elle paraît inéluctable, gravée dans la logique de classe dominante. « Je n’arrive pas à croire que nous sommes l’une des trois plus mauvaises équipes du championnat…mais si nous progressons pas, il y a de bonnes chances pour que nous soyons en Premiership l’année prochaine » . On ne voit pas trop comment Sunderland pourrait progresser, la vaillance et l’engagement nécessaires pour la montée s’avèrent souvent des armes du pauvre une fois chez les riches de la Premier League. Parmi les promus de ces dernières années, seuls Wigan et Reading sont parvenus à se hisser au niveau. Hier, à son rythme, Manchester se sera contenté de pousser ses actions sur la fin de la première mi-temps pour renvoyer Sunderland à ses insuffisances techniques. Un Rooney omniprésent 8, 9, 10, 11 très Totti dans le texte, un Ronaldo qui commence à sérieusement ajuster la mire sur coup franc et un Saha intéressant : le Père Noël ne donne qu’aux riches.
Derby County 1 – Liverpool 2
Pour Derby (McEveley 67)
Liverpool (Torres 12, Gerrard 89)
Dans un championnat d’Europe officieux des cancres, Derby se tire la bourre avec notre glorieux FC Metz, Levante pour l’Espagne et Leiria au Portugal. Derby et sa différence de buts sibérienne (- 33) a pourtant failli faire perdre les dernières illusions de titre qu’il reste aux Reds. Pourtant, après 12 minutes et le grand pont de Torres sur le quasi-quintal de Moore (l’Angleterre et ses freaks), le goal-average de County menaçait d’en prendre encore un coup. Mais le Liverpool de Benitez ressemble parfois à l’Angleterre vue par Napoléon : boutiquier sur les bords. L’égalisation de County, plus morale que logique, viendra sanctionner ce service minimum. Et comme presque toujours, il faudra Steven Gerrard pour débrayer et entretenir l’illusion. Liverpool est quatrième, sous la menace de Manchester City, qui reçoit Blackburn.
Portsmouth 0 – Arsenal 0
Une théorie plus fumeuse que vraiment scientifique : opposez deux équipes dites “spectaculaires” et vous obtiendrez rarement l’orgie offensive espérée. Portsmouth – Arsenal étaye cette thèse, un bon 0 à 0 comme on dit par chez nous. Pour la première fois de la saison, les Gunners tirent à blanc, pas faute d’avoir une fois encore fait admirer leur circulation de balle, mais les Londoniens commencent à donner des signes de faiblesse dans la finition et Adebayor ne pourra peut-être pas évoluer constamment à son niveau du début de saison. Bon match mais 0 à 0, la faute aussi aux deux gardiens : un David James rassurant pour Portsmouth (oui !) et en face l’Espagnol Manuel Almunia, qui connaît un début de campagne de presse (voir le Guardian du jour) en vue de sa naturalisation anglaise. Ca serait une bonne idée de cadeau pour Capello.
Alexandre Pedro
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