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Big Fernand

Par Maxime Brigand
Big Fernand

Il est le porteur de l'équilibre. Avec lui, City a gagné un cerveau, un lecteur parfait du jeu dans une conquête européenne. Débarqué en Angleterre en 2013, première recrue de Manuel Pellegrini, Fernandinho est devenu le relais tactique de l'entraîneur chilien sur le pré. Avec sa grosse tête, toujours.

Serge Aurier a les bras en croix. Au fond, peut-être qu’il n’aurait pas dû être là. Il le sait aussi, mais, ce soir-là, c’est une carte que son entraîneur à la touillette a choisi d’abattre. Au plus important des moments, dans ce qui ressemble au virage d’un projet taillé sur mesure, mais peu importe. C’est une histoire de choix. Les conséquences et les images, elles, ont plus d’importance. Car elles restent dans la mémoire collective, elles marquent les esprits et lors de quarts de finale aller de C1 entre le PSG et Manchester City (2-2), c’est celle-ci que l’on retiendra : on y voit le latéral au sol, son capitaine, Thiago Silva, les mains sur les genoux, cherchant le regard de son partenaire, et, derrière eux, un homme en fluo le poing serré. Le visage fatigué aussi, au cœur de la bataille, Fernando Luiz Roza, le « petit Fernand » , vient de marcher sur les premiers espoirs parisiens et d’égaliser à un peu plus d’un quart d’heure de la fin. Le casseur de lignes brésilien a la tête haute, le sourire en coin, et sait que ce ballon poussé dans une forêt de jambes va peser lourd dans la balance. Une semaine plus tard, après un succès confortant la qualification (1-0) de son City, Fernandinho affirmera que « l’intelligence » a gagné. Le cerveau a triomphé. Sa grosse tête, au-dessus de toutes les autres.

Le premier homme

C’est le mojo de Big Fernand. Depuis toujours. Au cœur de son milieu, il s’amuse à ventiler le jeu de son équipe, il l’éclaire, le fait rayonner alors que ses potes (Yaya Touré, Fernando) ont longtemps affiché cette saison une forme en deçà quand les fils ne se sont pas décrochés à l’image de son alter-ego brésilien contre le PSG.

Pellegrini est comme un père. C’est lui qui m’a fait venir ici. J’ai appris beaucoup de choses avec lui.

Voilà où en est Fernandinho. C’est une caution, l’assurance de l’équilibre de la balance du jeu des Citizens, mais aussi le relais tactique de Manuel Pellegrini. C’est simple : cette saison, le Brésilien est le joueur de champ qui a passé le plus de temps sur le terrain (2 491 minutes). Invité de BBC Football Focus en février dernier, le joueur n’a pas hésité à parler de Pellegrini comme « d’un père. C’est lui qui m’a fait venir ici. J’étais l’une de ses premières recrues. J’ai appris beaucoup de choses avec lui. » C’était à l’été 2013 pour 40 millions d’euros après huit ans à tabasser les pelouses ukrainiennes. Fernandinho venait alors d’être élu meilleur Brésilien de l’histoire du Shakhtar Donestk devant la touffe de Willian et laissait définitivement derrière lui son enfance à Londrina, au Brésil, où il « jouait au foot pieds nus sans un véritable ballon » .

Reste qu’à City, Fernandinho a explosé aux côtés de Fernando, arrivé de Porto en 2014. De quoi faciliter l’adaptation des deux hommes au sale temps de Manchester : « Le plus important, pour nous, c’est notre amitié. Grâce à ça, on arrive parfaitement à jouer ensemble, on se fait confiance et on sait qu’on peut compter l’un sur l’autre. Fernandinho est comme un frère pour moi » , détaillait celui qui se fait appeler l’Octopus à FourFourTwo il y a quelques mois.

Avec City, on parle toujours des individualités. Mais on est surtout une équipe.

Reste que son « frère » est une meilleure copie. Un tout plus complet, plus fort dans l’impact, plus à l’aise dans la création et surtout, un multi-poumons plus efficace (14 buts depuis son arrivée en Angleterre). Un milieu moderne, inventif, et surtout costaud lorsqu’il s’agit de partir au combat. Ce que Pellegrini cherche à installer dans sa quête de l’Europe où il a plusieurs fois évoqué sa volonté « de trouver des hommes » dans son effectif. Fernandinho a définitivement explosé lors du quart contre Paris où il a parfaitement comblé l’absence de Yaya Touré. Ce qu’il devra probablement faire contre le Real dans le dernier carré. Fernandinho : « Reste que notre force est plus qu’un simple individu. Avec City, on parle toujours des individualités. Mais on est surtout une équipe. »

Le dernier câlin

Alors, le trentenaire s’est fixé un dernier objectif avant d’ouvrir la page Guardiola à City : gratter un trophée pour Pellegrini. Déjà buteur en finale de League Cup 2016 face à Liverpool (finale remportée aux tirs au but), Fernandinho sait que l’idée de ramener le plus beau de tous, la C1, est envisageable. Qui sait ? C’est le but final de ce Manchester City, et Fernandinho assurait il y a peu au Guardian qu’il ne vivait que pour l’Europe. Ce groupe n’a plus que ça à jouer, et le championnat est devenu une simple session d’entraînement face à des sparring-partners sous-motivés. La rencontre face à Stoke (4-0), samedi, l’a prouvé.

Et ce n’est pas pour rien que l’entraîneur chilien a laissé son cadre brésilien au repos contre les Potters. Histoire de le retrouver en forme en Europe, d’abord, et parce que Fernandinho souhaite, aussi, gérer sa fin de saison en prévision de la Copa América américaine qui débutera le 3 juin prochain. Depuis quelques mois, au fil de sa montée en puissance, le chauve a gratté une place dans le cœur de Dunga. La C1 pourrait lui tamponner son billet. Le rêve américain après le graal européen.

Par Maxime Brigand

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