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Aurier, le symbole qui veut tout dire

Par Mathieu Faure
Aurier, le symbole qui veut tout dire

Une erreur de marquage sur le sixième but du FC Barcelone, la scène tragico-comique des chaussettes à Lorient, en moins de quatre jours, Serge Aurier a représenté l’échec sportif et structurel du Paris-SG au grand public. Un an après sa sortie sur Périscope, le cas du latéral ivoirien confirme que le club de la capitale peine encore à s’ériger au-dessus de ses propres joueurs. Contre Lyon, Serge Aurier devrait être titulaire...

Il y a un postulat de départ qui se doit d’être précisé. Non, le PSG n’a pas été éliminé de la Ligue des champions à cause de Serge Aurier. Idem, le latéral droit ivoirien ne représente pas à lui seul tous les maux du club de la capitale. En gros, il n’est pas responsable, de près ou de loin, de la saison difficile du club le plus riche de France et du cinquième budget européen. En fait, Serge Aurier est juste l’exemple parfait de la gestion quotidienne du club et de ses dérives. Peu de temps après le couac catalan, Unai Emery était revenu sur une notion importante au sein du club parisien : le respect. « Le PSG a besoin de plus de respect en Europe, a lâché l’ancien entraîneur du FC Séville. Il en a déjà beaucoup, mais il a besoin de plus. Beaucoup de choses qui se sont passées mercredi ne sont pas normales. »

Entre les lignes, le Basque faisait référence à l’arbitrage et donc à la place occupée par le PSG sur l’échiquier européen. Trop petit pour peser sur le destin en quelque sorte. Ce respect, il passe par des résultats, mais aussi par l’image. Beaucoup par l’image en fait. Quatre jours après le fiasco du Nou Camp où Serge Aurier oublie complètement Sergi Roberto sur le sixième but – celui de l’élimination – une scène incroyable se déroule à Lorient. Présent sur le banc, Aurier n’a ni short ni chaussettes au moment où son entraîneur souhaite le faire entrer en jeu. Il aura fallu plus de huit minutes pour que le numéro 19 s’habille et entre enfin en jeu, pointant encore une fois aux yeux de tous l’absence de cadre strict au PSG. C’est encore tombé sur Serge Aurier. Le hasard sans doute.

Remettre le club au-dessus de tout

Mais pour le bien du club de la capitale, et surtout à ce moment de la saison, il aurait fallu qu’Aurier ne soit pas autorisé à entrer. Marquinhos aurait très bien pu se décaler à droite et Kimpembe entrer dans l’axe. En matière d’image, sanctionner Aurier aurait permis au club d’en sortir grandi. Surtout en l’absence de Nasser Al-Khelaïfi, à Doha, et pour le match suivant la plus grosse gifle de l’histoire du club. Le respect passe surtout par soi-même. En gros, il serait temps que le club de la capitale balaie devant sa porte. Février 2016, Serge Aurier dérape sur Périscope et repeint la moitié de l’effectif parisien, de Laurent Blanc à Van der Wiel sans oublier Sirigu. Dans la foulée, le joueur est puni, sanctionné financièrement et amené à jouer avec la CFA. À ce moment, le PSG a tout bon. La sanction est exemplaire et Laurent Blanc a repris la main. On évoque même un licenciement pour faute grave, ce qui ne serait pas ubuesque après tout.

Mais tout va s’effondrer dans la gestion du retour d’Aurier dans le groupe professionnel. Entre la visite de Nasser Al-Khelaïfi au match de CFA où Aurier débute (seul match de la réserve où le boss parisien s’est déplacé en personne en cinq ans) et sa titularisation sur la double confrontation ratée contre Manchester City, tout s’est évaporé. Qui dirige ? Qui commande ? Où est le respect ? Sous couvert d’une valeur marchande certaine et d’un poste sinistré en Europe, Serge Aurier continue l’aventure avec le PSG. Parce que refourguer gratuitement un joueur prometteur à un concurrent est plus préjudiciable que le respect de l’institution. Son statut de titulaire n’est même pas remis en cause à l’intersaison avec l’arrivée d’Unai Emery.

Grandir et peser

Un an plus tard, revoilà Serge Aurier sur le devant de la scène médiatique et l’image du club en a encore pris un coup. Alors que le club devrait faire passer l’institution au-dessus des joueurs, c’est encore l’inverse qui se produit. Ce dimanche soir, dans un match d’une importance capitale pour le PSG, Serge Aurier sera titulaire en l’absence de Thomas Meunier et la suspension de Presnel Kimpembe. À travers le prisme de l’Ivoirien, qui ne fait que profiter de l’absence de cadre strict au club, c’est tout le projet parisien qui est jugé. Celui d’un club qui tente de défendre l’hygiène de vie de ses joueurs majeurs face à l’indéfendable.

Installés dans leur confort, les joueurs parisiens en ont oublié l’essentiel : le rapport au club, le professionnalisme, l’image. Pour grandir et peser, le PSG doit devenir plus grand que son effectif. Le respect passe par là. Le Paris Saint-Germain est donc au pied de son plus grand chantier depuis un moment, car il devra faire des choix forts et ne plus ériger en intouchables ses joueurs les plus talentueux, surtout quand ils sont les premiers à sortir du rang tout en étant constamment câlinés par leur direction. Un défi compliqué, mais vital. Alors, comme aimait le répéter l’un des ennemis de Liam Neeson dans Taken : « Bonne chance » .

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Par Mathieu Faure

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