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Au sud, c’était les colons

Par Maxime Brigand
4 minutes
Au sud, c’était les colons

C'était il y a plus d'un siècle. Sur une pelouse défoncée, un terrain en pente, le FC Barcelone disputait le premier match de son histoire, le 8 décembre 1899. Avec à sa tête un Suisse, des étrangers aventuriers dans l'équipe et face à une sélection d'expatriés anglais. L'Angleterre, déjà.

Le cliché reste figé dans le temps. Ils ont tous la même gueule, la même allure. La même moustache, la même raie sur le côté. Leur maillot ressemble à une chemise, une face bleue, l’autre grenat. Le short, lui, est tenu par une ceinture. Les noms des hommes sont historiques : Juan de Urruela, Josep Llobet, Walter Wild, Otto Künzli ou encore Eduardo Schilling. On trouve des Espagnols, des Anglais, des Allemands. Face à eux, ce 8 décembre 1899, des membres de la colonie anglaise de Barcelone, les frères Witty, les frères Parsons, Webb, Harris ou encore Walker. C’est un autre temps, on joue à dix contre dix faute de joueurs trouvés. Mais peu importe, c’est la naissance d’un mythe. Bien avant la gloire et les trophées, loin encore du quartier des Corts. Cette fin d’année 1899, neuf jours après une réunion au Gimnasio Solé actant sa fondation, le FC Barcelone est né. Sur le terrain défoncé du vélodrome de la Bonova.

L’annonce dans Los Deportes

Ce jour-là, le créateur du Barça n’est pas argentin. Il n’est pas non plus espagnol, ni brésilien, ni un Hollandais génial. C’est un expert-comptable suisse, Hans-Max Gamper, plus connu en Espagne sous le nom de Joan Gamper. Un homme qui jouait au rugby à XV du côté de Lyon dans son enfance, star à Zurich et qui affiche aussi de belles qualités de cycliste. Son truc à lui, c’est l’import-export et il se lie très vite d’amitié avec la colonie étrangère d’un Barcelone en plein essor industriel. On touche la fin du XIXe siècle, et Gamper rêve d’un club de foot dans la ville à l’image de ce qu’il a déjà mis en place avec le FC Zürich en 1896. Le football peine à atteindre la Catalogne, mais la présence massive d’étrangers dans la ville aide à son développement. Joan Gamper se tourne d’abord vers l’équipe du Gimnasio Tolosa qui refuse d’intégrer des étrangers dans son club. Alors Gamper va poser sa casquette pour prendre la main d’une annonce dans le quotidien Los Deportes : « Notre ami et partenaire, M. Hans Gamper, de la section football de la Sociedad Los Deportes et ancien champion suisse, souhaitant organiser quelques rencontres de football à Barcelone, demande à tous ceux qui aiment ce sport de le contacter en se présentant au bureau du journal les mardis et vendredis soir, entre 21h et 23h. »

Le Barça est né comme ça. Par une simple annonce débouchant sur une réunion quelques jours plus tard, le 29 novembre 1899, dirigée par Gamper et en présence de nombreux Anglais, Suisses et Allemands. Un certain Carlos Pujol est même posé autour de la table. La suite est connue, avec ce match du 8 décembre que le FC Barcelone va perdre (1-0) face aux expatriés anglais, penseurs du foot. À cette époque, le vélodrome de la Bonanova doit être partagé avec le club El Català. La pelouse est mal tracée, bourrée de pierres et explosées de trous. Le terrain est quant à lui, en pente et bouffé par de mauvaises herbes. Jusqu’à ce jour, la seule inconnue demeure dans le choix du maillot utilisé par le Barça ce jour-là, la couleur du maillot n’ayant été décidée que lors d’une réunion fixée au 13 décembre. Un détail de l’histoire.

De la diversité à l’identité

Le FC Barcelone n’est alors qu’à ses débuts, loin de son football total, de son catalanisme, de l’exigence de beauté qui a fait exploser le barcelonisme ou encore du lien quasi spirituel qui existe entre les Catalans et le Barça. L’émergence passe d’abord par la classe moyenne de la ville, par l’amour du style déjà présent, des premiers titres régionaux et des premières finales nationales avec la Coupe du Roi 1902 perdue contre le Club Vizcaya aka l’Athletic Bilbao. Dans son histoire, le FC Barcelone conservera quelques liens avec l’Angleterre, de Jack Greenwell à Bobby Robson en passant par Terry Venables. Quelques joueurs aussi, comme Lineker ou Hughes. Mais peu de lumière, à l’image d’une Espagne qui a inventé son football loin des fondamentaux et d’un club devenu « mes que un club » : une machine à broyer les plaisirs et à créer les fantasmes.

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Par Maxime Brigand

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