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  • La Malédiction de l'Atlas
  • Episode 3

Atlas, ton univers impitoyable

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Atlas, ton univers impitoyable

Troisième épisode de notre feuilleton des mésaventures de l'Atlas. Et ça ne s'arrange pas pour les Rojinegros : avec un point pris sur 24, le club le plus lose du pays vient de réaliser la pire entame de son histoire. Ex-international et ex-icône du club, Miguel Zepeda nous en dit plus sur les maux des Zorros.

L’Atlas fait partie de ces clubs où tant que l’on a pas touché le fond, on ambitionne un retour vers les premiers rôles. Cf PSG, Rennes, Atletico, Schalke… Mais cette fois, l’Atlas se trouve presque au sous-sol, concrètement tout près de retrouver la Liga de Ascenso (deuxième division), pas fréquentée depuis 1979. Le moment d’envisager de profonds changements… ou de péter les plombs. Ainsi le directeur sportif Rafael Lebrija et l’ex-défenseur guingampais Fabricio Fuentes auraient été à deux doigts d’en venir aux mains, selon divers témoignages. En cause, une réflexion du dirigeant envers le capitaine rojinegro lors d’une séance vidéo.

Au-delà des étincelles, les maux de l’Atlas, tout sauf conjoncturels, sont profondément enracinés dans ses particularismes. Arrivé à 14 ans au club, Miguel Zepeda en sait quelque chose. Viré l’an dernier alors qu’il était le meilleur buteur rojinegro, il a dédié, au total, six ans de sa carrière aux Zorros. Parti se retaper en Liga de Ascenso avec les Leones Negros de l’Université de Guadalajara, l’ex-international de 34 ans livre son diagnostic.

Miguel, selon toi, quelle est la principale raison de l’enlisement de l’Atlas ?

La structuration du club n’est tout simplement pas adéquate. Des élections se déroulent tous les deux ans pour élire un nouveau président, et cela empêche de développer un véritable projet (nda : le directoire est choisi par l’assemblée des 120 socios). Chaque président a son idée, installe son équipe, et ne pense qu’à court terme. Puis un autre le remplace, et on repart de zéro.

On parle aussi d’un vestiaire divisé entre produits de la cantera et étrangers…

Oui, et ça ne date pas d’hier. Je l’ai vécu. A l’Atlas, l’étranger arrive avec un certain passé, il a été ou est une idole, et il se retrouve dans un vestiaire peuplé par de nombreux jeunes. Il pense donc pouvoir imposer sa loi, et la direction le laisse faire, mais cela crée des tensions. Personnellement, j’ai joué dans beaucoup d’autres clubs (Toluca, Santos, Cruz Aul, America…) et là-bas c’est à l’étranger de s’accoupler à l’équipe. On exige même davantage de l’étranger que du Mexicain, car c’est un renfort, et qu’il coûte davantage au club que les locaux. A l’Atlas, c’est l’inverse.

As-tu aussi été victime des retards de paiement, qui touchent encore l’équipe cette saison ?

Oui et cela affecte beaucoup les joueurs. Car, comme tout le monde, on a des familles à faire vivre. A ma connaissance, l’Atlas est une des équipes qui paient le moins au Mexique, donc si en plus tu ne reçois pas ton salaire à la fin du mois, ça peut évidemment avoir des conséquences sur le rendement des joueurs. Le problème, c’est que l’Atlas n’a jamais eu un sponsor fort sur lequel s’adosser.

Récemment, Rafael Marquez a pourtant parlé de l’Atlas comme d’une « mine d’or que les dirigeants ne voulaient pas lâcher » …

Oui, c’est même la poule aux œufs d’or, clairement. La politique du club est de produire des joueurs et de les vendre. Le problème, c’est qu’ils oublient d’investir pour faire de nouveau frissonner les supporters. Tout récemment, ils ont vendu Torres Nilo (seul international mexicain du club) et quelques autres, et on se demande simplement où est parti cet argent ? Pour les dirigeants, l’Atlas est une bonne affaire.

Il y aussi ces décisions étonnantes, comme de t’avoir écarté de l’équipe l’an dernier…

C’est unique au monde, je crois. Après huit matches, j’avais marqué sept buts, et ont m’a viré de l’équipe. Dans quel club se prive-t-on de son goleador ? Au fond, je crois que Carlos Ischia (entraîneur de l’Atlas de janvier au 22 août 2010) ne nous appréciait pas car que nous étions étiquetés comme « hommes de Ricardo Lavolpe » , son compatriote et prédécesseur. Comme les dirigeants se devaient de l’appuyer, ils ont laissé faire.

Sous la direction de Lavople justement, tu as fait partie de la dernière équipe à avoir atteint la finale du championnat, en compagnie de Rafa Marquez notamment. Quelle fut la recette de cette réussite ?

D’abord une très bonne génération de jeunes, et un entraîneur très exigeant qui voulait des titres. Lavolpe se montrait intransigeant sur un point : interdiction pour la direction de vendre un joueur. Outre la finale, on a aussi atteint deux demi-finales, et un quart de finale de Libertadores. C’était la belle époque.

En 2009, Lavolpe a été rappelé au chevet d’un Atlas déjà bien malade. Le tentative de revival tourna au bide, et les belles heures rojinegras appartiennent toujours au siècle passé. Dans l’immédiat, la direction a appelé à l’union sacrée et songe à contracter un crédit de 120 millions de pesos. Elle pourrait aussi en finir avec l’une des particularités de l’Atlas, en mettant au placard son statut d’association civile pour devenir une société anonyme comme une autre. A mi-championnat d’ouverture (17 journées au total), la direction s’est aussi décidée à baisser les prix des places du Stade Jalisco pour faire stade comble face à Puebla. « La Fiel » devrait répondre présente. Pour le moment, elle peut se revendiquer comme la seule base solide de l’Atlas.

Prochain épisode : Le derby Chivas-Atlas (2 octobre), vu côté supporters rojinegros.

Thomas Goubin, à Guadalajara

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