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Arribagé-Montanier : un match, deux destins

Par Alexandre Doskov
4 minutes
Arribagé-Montanier : un match, deux destins

Potes au milieu des années 90 en tant que gardien et défenseur du TFC, Philippe Montanier et Dominique Arribagé se retrouvent ce soir comme adversaires, coachs de Rennes et de Toulouse. Entre-temps, Arri' a lui aussi traîné ses basques à Rennes, et Monty' a vadrouillé un peu partout. Récit d'un chassé-croisé.

C’est l’histoire de deux joueurs 100% made in France qui ont roulé leur bosse aux quatre coins de l’Hexagone, avant de reposer leurs jambes sur les bancs de touche. De deux équipes de Ligue 1, est-il besoin de le préciser. Des trajectoires qui se sont à un moment croisées, un jour de 1994, lorsque Philippe Montanier décide de poser ses valises dans la ville rose. Dominique Arribagé, de sept ans son cadet, est lui déjà une tête connue au Téfécé. Solide défenseur d’1m87 formé au club, Arribagé entame sa troisième saison avec les pros à seulement 23 ans. « Monty’ » , lui, présente un CV un peu plus rock’n’ roll. Car enfiler des gants de gardien, c’est accepter un deal : trouver l’osmose avec un club et s’offrir le luxe de la stabilité, ou bien être ballotté au gré des mises en concurrence, des caprices d’entraîneurs, des doublures ambitieuses et des départs forcés quand la place de numéro 1 n’est plus assurée. Taulier de Caen, Montanier a loupé son passage au niveau supérieur avec sa pige ratée à Nantes, et s’est fait chiper sa place dans les bois du stade D’Ornano à son retour au bercail. Pour retrouver le terrain, il doit donc revoir ses ambitions à la baisse et accepter de rejoindre la Ligue 2, où squattent alors les Toulousains.

Les relations à distance

Plus de vingt ans plus tard, et alors qu’ils n’ont joué ensemble que trois saisons au TFC, les deux hommes se considèrent encore comme des amis. En 2014, alors membre de la cellule recrutement des Toulousains, Arribagé affirmait à 20 Minutes en parlant de Montanier, devenu coach de Rennes : « C’est un pote, on est toujours restés en relation. » Assis sur la touche toulousaine depuis mars dernier, Arribagé affrontait son ancien gardien pour la première fois en août. L’occasion d’entendre le même son de cloche chez Montanier, interrogé par le site du TFC avant le match : « C’est un ami.(…)On est restés toujours en contact, avec sa famille également, dès qu’on peut se voir. L’année dernière, il est venu voir un ou deux matchs, on avait passé la soirée ensemble. C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup.(…)On va découvrir l’entraîneur ! » Le tableau d’affichage exhibera finalement un 3-1 pour les Rennais. Juste avant la rencontre, au quotidien La Dépêche, Arribagé confiait pourtant sa joie de retrouver ce qui était encore le stade de la route de Lorient : « J’y reviens avec plaisir. Je connais encore beaucoup de monde là-bas, ce sera donc un petit clin d’œil de retrouver cette pelouse. » Car ce maillot rennais, seul club qu’il ait connu avec Toulouse, il l’a tout de même porté six saisons entre 1998 et 2004. Avec quelques funny facts ramenés dans la besace. Son premier but avec les Bretons, c’est face au TFC qu’il l’a inscrit. Pour offrir un 1-0 à sa nouvelle équipe, forcément. Et en rouge et noir, il jouait aux côtés d’Étienne Didot, qu’il dirige aujourd’hui à Toulouse. Et Montanier pendant ce temps-là ? Il terminait plus ou moins vaillamment sa carrière de joueur, avant de découvrir l’aventure du coaching.

Le jumeau maléfique

Si certains parallèles peuvent être faits entre les deux amigos – ils n’ont joué qu’en France, sont très attachés à leur club formateur, peuvent même être considérés comme emblématiques, sont devenus entraîneurs -, Montanier est clairement la partie instable du mélange. Après trois saisons à Toulouse et alors que le TFC vient d’arracher sa montée en L1, il n’obtient pas de prolongation. Ça sera donc un nouveau ticket pour la L2 avec Gueugnon, puis le clap de fin en 2000 après une saison presque blanche à Saint-Étienne. Dans son uniforme d’entraîneur, la même tendance à l’ondoiement, magnifiée par Arribagé dans La Dépêche : « Je lui tire mon chapeau parce qu’il a su partir de très bas en tant qu’entraîneur.(…)Il récolte les fruits de son travail, il a su gravir les échelons petit à petit. » À la barre à Boulogne-sur-mer, il fait passer le club de la CFA à la Ligue 2 en trois ans, puis lève les voiles en 2009 juste après la qualification en Ligue 1. Même affaire à la Real Sociedad, où il qualifie Griezmann et ses potes pour les barrages de C1 en 2013, puis s’en va sans avoir « accepté l’offre de prolongation » qui lui était faite selon le site du club. Comme ces hommes politiques fanatiques de la conquête du pouvoir, mais beaucoup moins de son exercice. À Rennes, il semble avoir trouvé une certaine stabilité, et surtout la confiance de ses dirigeants pour bâtir sur le long terme. Arribagé, homme de constance qui avait retrouvé son vaisseau mère toulousain après Rennes pour y finir sa carrière de joueur, et qui a poussé le vice jusqu’à épouser la députée du coin, ne peut qu’espérer durer à la tête de son club de cœur. Avec les coupes pour sauver la saison, lui qui est actuel 19e de Ligue 1, quand Montanier a entendu son stade réclamer sa démission au début du mois. Ce dernier avait alors balancé en conférence de presse : « Ma situation personnelle n’est pas ce qui m’importe le plus. » Gageons qu’après le match, vautrés dans un bar de la rue Saint-Michel à Rennes, il apprendra à son ami toulousain comment durer dans sa nouvelle vie.

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Par Alexandre Doskov

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