Après le cas Kakuta, l’affaire Hélan
Kakuta, Pogba, le prochain sur la liste ? Jérémy Hélan, peut-être. Recruté, ou presque, par Manchester United, l'été dernier, alors qu'il s'était engagé avec le Stade Rennais, et aujourd'hui à... Manchester City.
Le nouveau Patrice Evra. Voilà, pour la réputation. Quelques matches comme capitaine de l’Equipe de France des moins de 16 ans, et Manchester United qui renifle l’affaire. Reçu par Ferguson dans son bureau, prêt à débourser des centaines de milliers de livres pour mettre bien le joueur et sa famille, l’espoir français oublie tous ses engagements. Sa rentrée des classes était programmée au Stade Rennais, depuis ses 13 ans. Un contrat signé à l’entame de sa pré-formation à Clairefontaine, la fabrique à internationaux.
Finalement, plutôt qu’à Carrington, Jérémy Hélan débute sa saison à… Saint-Denis. Chez ses parents, bloqué par l’intransigeance du Stade Rennais et suspendu d’équipe nationale par le DTN Gérard Houllier, l’homme qui avait kidnappé Pongolle et Le Tallec pour les emmener dans les cales d’un ferry vers Liverpool. On a la politique de ses intérêts… Finalement, Hélan sera réintégré en sélection, mais n’intégrera jamais l’effectif Rouge et Noir. Commission de conciliation de la Ligue, CNOSF, appel, contre-appel, les décisions tombent, toutes favorables au Stade Rennais. Sauf qu’Hélan se refuse toujours à mettre les pieds en Bretagne.
« Nous contestons la validité d’un contrat signé trois ans avant qu’il devienne effectif, expliquait en septembre dernier Me Jean-Jacques Bertrand, avocat de la famille Hélan, un contrat signé (ndlr : par un parent) à l’âge où un mineur n’a pas la maturité d’esprit pour décider » . Pour faire simple, selon le camp Hélan, le règlement de la Ligue ne serait pas conforme au Droit du Travail. Au final, MU s’est refusé à kidnapper un joueur de 15 ans que Rennes se refusait à vendre. Et l’espoir français d’atterrir à… City. Deux trahisons avant même d’avoir signé un contrat pro, Hélan est paré pour mener carrière.
« Nous n’espérons pas une décision définitive de la FIFA avant peut-être plusieurs années » . Voilà ce que nous déclarait Pierre Dréossi, le directeur sportif rennais, au début de l’été. Dréossi, à l’espoir aujourd’hui revigoré par le verdict de l’affaire Kakuta : « Manchester City doit aujourd’hui se rendre compte des conséquences que pourrait avoir son attitude, d’autant plus que le cas Hélan est encore plus grave, car il avait signé un contrat avec nous, pas seulement un accord de non sollicitation comme Kakuta » . Après Chelsea, City condamné ? Cela dépend encore de la décision du TAS. Mais pour Dréossi, l’essentiel est ailleurs : « Nous voulions faire reconnaître nos droits, que la formation française soit protégée » . Plus de crainte de pillage. La peur a changé de camp.
Par