André-Frank Zambo Anguissa, serial dribbleur

FulhamEverton

le 22/11/2020 à 13:00

Premier League

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C’est l’histoire d’un drôle de soldat, débarqué sur la pointe des pieds dans le paysage OM un soir de septembre 2015, à Groningue, entre Alaixys Romao et Lucas Silva, et reparti avec l’étiquette « énorme affaire financière » scotchée sur le front il y a maintenant un peu plus de deux ans. Que retenir du passage d’André-Frank Zambo Anguissa à Marseille ? Une image multiple : celle d’un combattant, gentil, maladroit puis fiable, injustement réduit à un contrôle raté sur une passe foireuse de Steve Mandanda en finale de la Ligue Europa 2018, mais dont la progression a été plus qu’indiscutable.

« L’exemple parfait du numéro 10 recalé un cran plus bas »

Arrivé au club lors de l’été 2015 après avoir été poussé dehors à Reims sur décision d’Olivier Guégan, le Camerounais a tout connu à Marseille. Un : les claques, comme lorsque Míchel décida de le sacrifier après une mauvaise performance au Vélodrome face à Angers et de lui offrir l’humiliation suprême du footballeur : le remplacement à la mi-temps. Deux : les joies, quand Franck Passi a cru en son « petit » et a décidé de le relancer… à Angers, au printemps 2016. Pour le meilleur. « Ce jour-là, je l’ai mis en 6 et il a fait un énorme match, resitue Passi. Je voulais en faire ma sentinelle parce qu’il a tout : une capacité physique énorme, des qualités pour ratisser, un volume de jeu qui lui permet d’être important dans la construction. À mes yeux, c’est un profil parfait pour faire le lien entre son but et les 25 derniers mètres adverses. C’est l’exemple parfait du numéro 10 recalé un cran plus bas. Et comme il a pris de la bouteille… » Progressivement, il s’est affirmé et est devenu un personnage central du tableau marseillais jusqu’à son départ en août 2018 à Fulham contre un chèque d’une trentaine de millions d’euros.

Jean-Philippe Durand, qui a repéré le joueur lors d’un tournoi organisé à Yaoundé en 2014 et qui a poussé pour son recrutement à l’OM, est aujourd’hui clair : « Zambo, c’est l’une des meilleures histoires modernes de l’OM. Il a réussi à se développer dans un contexte qui n’était pas évident. Il a grandement apporté au club sur certaines périodes. Et financièrement, finalement, y a pas meilleure affaire. Sauf qu’en France, on mettait surtout en avant sa capacité à récupérer des ballons. Mais c’est aussi autre chose. » À savoir : un mec qui dribble.

Le puzzle complet

André-Frank Zambo Anguissa fêtait cette semaine ses 25 ans et est aujourd’hui le joueur qui a réussi le plus de dribbles après huit journées de Premier League. Une surprise ? « Ce n’est pas la qualité que je garde en premier chez lui, mais il savait le faire, sourit Passi. Il fallait juste savoir quand dribbler, une qualité qu’avait un joueur comme Romao. Le souci, c’est qu’aujourd’hui, on donne des qualités et des défauts à qui on veut dans le foot. Et André-Frank, on a voulu l’enfermer dans une case, sauf que c’est un milieu complet. » Ce que l’international camerounais a déjà prouvé la saison dernière à Villarreal, où l’ancien Marseillais, prêté, a bouclé l’exercice juste derrière Lionel Messi et Nabil Fekir au rayon des meilleurs dribbleurs de Liga.

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« J’ai retrouvé et je retrouve cette saison le Zambo que j’avais vu à Yaoundé en 2014, analyse Durand. Il a cette qualité pour se sortir du pressing, pour sortir un dribble de relance… Son défaut à l’époque, c’était son engagement à la perte du ballon. C’est bizarre, hein ? Aujourd’hui, il a réussi à assembler toutes les qualités, c’est un joli puzzle parce que c’est quelqu’un qui sait enregistrer et prendre les remarques. » Quelqu’un qui a surtout gagné en lucidité, en précision et en réflexion, mais qui était déjà l’un des meilleurs dribbleurs de l’OM lors de sa dernière saison en Ligue 1. Et si tout ceci était simplement normal ?