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Aladin 135 : « L’amour du foot, c’est comme l’amour du rap »

Propos recueillis par Lhadi Messaouden
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Rappeur et leader du groupe Panama Bende, Aladin 135 est en train de se faire un nom sur la scène parisienne. Dans un style à mi-chemin entre le rap conscient et hardcore, Aladin a sorti en mai dernier sa nouvelle mixtape, Addictions. Rencontre avec ce jeune artiste accroc au ballon rond.

Ton nom de scène est donc Aladin 135. Est-ce un hommage à Aladin Isaković qui évolue en Bosnie au NK Vitez ?

Aladin, c’est mon troisième prénom. Et on m’appelle comme ça depuis que je suis tout petit. Cela me semblait normal de le garder et de ne pas choisir un nom de scène différent. Pour ce qui est du 135, c’est symbolique. Le 13, c’est l’arrondissement parisien dans lequel j’habite et le chiffre cinq a beaucoup d’importance dans ma famille. Après, il y a d’autres explications. Le trois et le cinq sont les deux premiers chiffres premiers, divisibles seulement par un et par eux-mêmes. Cela représente l’unité et le fait que mis à part toi et Dieu, personne ne peut t’arrêter. Ces chiffres ont beaucoup d’importance pour moi, ils me suivent et me portent chance aussi. On ne va pas se le cacher, mais en termes de référencement sur Internet, les gens me trouvent plus facilement. C’est un tout qui fait partie de ma vie et de ma carrière.

Restons un peu sur la signification des noms. Ta dernière mixtape se nomme Addictions et tu apparais sur la pochette, l’air grave et les mains menottées. Tu peux nous en dire plus sur ces choix et tes propres addictions ?

Le but était de montrer que nous vivons dans un monde d’addictions, que nous sommes menottés à ces dernières et qu’il est très difficile de s’en défaire. La mixtape représente cette période de jeunesse et d’addictions. Évidemment, parmi mes addictions, il y a celle au football. Dès l’âge de 13-14 ans, j’allais énormément au Parc des Princes. C’étaient des moments forts, car j’y ai vécu des ambiances uniques. Et je retrouve un peu de ça dans le rap : cette folie, cette adrénaline que je pouvais ressentir au Parc. Je suis un grand fan de foot et bien sûr du Paris Saint-Germain. Je suis le championnat anglais avec Manchester United. J’ai beaucoup aimé l’époque d’Éric Cantona avec un jeu très physique et agressif. J’aime bien le Calcio et notamment le Milan AC. Je me souviens qu’à chaque fois que je voyais Inzaghi marquer un but et se transcender pour son maillot, sa passion, je trouvais ça beau. L’amour du foot, c’est un peu comme moi et l’amour du rap.

T’as passé pas mal de temps au Parc des Princes. Que penses-tu de l’ambiance qui règne désormais dans l’enceinte du PSG ?

Je suis déçu. La beauté du foot, selon moi, c’est le délire du rassemblement. Le fait que toutes les classes sociales puissent se retrouver, se mélanger, dans la joie d’un match et fêter ça. C’est ce qu’on avait au Parc avant. Il y avait des gens de toutes ethnies, de toutes classes sociales. T’avais un avocat à ta gauche, t’avais limite un clochard à ta droite et c’était magnifique. Tu passais des bêtes de moments. Aujourd’hui, quand tu vas au stade, c’est davantage privatisé. C’est un peu stressant, tu ne peux même pas te placer avec tes potes alors que c’est la base. Quand tu vas voir du foot, c’est pour profiter en « famille » . C’est malheureux, car c’est une majorité qui paye pour les bêtises d’une minorité. Résultat, je ne vais plus au Parc des Princes. J’y retournerais si l’ambiance se réchauffe, mais pour le moment, c’est trop space pour moi.

Dans ton clip Déjà, on te voit arborant un ancien survêtement du PSG. Quand est-ce que tu t’es pris de passion pour le club de la capitale ?

J’ai grandi à Paris, c’est ma ville, donc mon équipe, et ce, depuis que je suis gamin. Pourtant, ma famille n’a pas trop la culture du foot, mais moi, ça m’a pris quand j’étais tout petit. Je n’étais pas fait pour l’école, l’atmosphère scolaire me contrariait, me mettait de mauvaise humeur. Toutes les passions d’à côté, comme la musique et le football, me permettaient d’extérioriser. Du coup, je suis devenu très vite un grand passionné. Et j’avais aussi ces rêves, l’envie de réaliser de grandes choses, de ne pas tomber dans la banalité. Être un footballeur de haut niveau, c’est un rêve. Tout comme être rappeur de haut niveau. Les deux se rejoignent. Malgré l’argent qui circule, le football est avant tout un délire sportif. C’est une pratique que je valorise et j’invite tout le monde à faire du sport. S’inscrire dans un club, c’est la garantie de passer des bêtes de moments.

T’as évolué en club quand t’étais plus jeune ?

Ouais, j’ai un peu joué en club. Ma première équipe était le Stade olympique de Paris. Bon, j’ai fait que deux ans en club. Après, je continue de taper dans le ballon avec des potes quand on a un peu de temps. C’est la base. On passe des bons moments. Et bon, ça fait du bien de faire du sport. Quand t’es un rappeur, des fois, t’as un mode de vie pas assez strict (Rires). Enfin, chacun gère comme il veut, mais voilà, ça fait du bien de faire du sport, de se lâcher. Jouer, ça permet de se remémorer les vraies choses, sans penser au rap et aux conneries.

Et balle au pied, t’es plutôt Javier Pastore ou ce cher Bernard Mendy ?

Je suis droitier et je suis plutôt Javier Pastore. Mais il n’y a pas de ballon pour que je le montre (Rires). Mais je suis meilleur dans le rap. Sinon, je serais footballeur professionnel.

Propos recueillis par Lhadi Messaouden

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