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Abou de souffle

Par Maxime Renaudet
Abou de souffle

Deux ans et demi après son dernier match sous les couleurs de Marseille, Abou Diaby a dû se rendre à l’évidence. À trente-deux ans et après une carrière minée par un nombre de blessures indécent, le gamin d’Aubervilliers tire officiellement sa révérence.

Diaby ! WhoahWe bought him from Auxerre
He’s every fucking whereDiaby !
WhoahDiaby
Whoever you maybeYou eat frogs in your country
But it couldn’t be worse than a scouseWho eats rat in their council house…

Hélas pour eux, les supporters d’Arsenal n’auront eu que trop peu l’occasion de fredonner cette chanson dédiée au grand Abou. Pourtant, ses 180 matchs officiels sous le maillot des Gunners ont été chaque fois l’occasion de découvrir un milieu généreux et précieux qui aurait dû faire un bien fou aux Bleus. À la place, Diaby a passé sa vie de footballeur à l’infirmerie, soignant un corps qui ne l’aura jamais laissé tranquille. Tellement frustrant…

Smith et Wesson

« J’ai de la compassion pour lui, cela n’a pas été facile, il a connu beaucoup de blessures depuis.[…]Si cela a été un obstacle dans sa carrière, évidemment que je lui présente mes excuses, mais il ne faut pas oublier qu’il y a des gens moins chanceux que lui. » Ces mots sont ceux de Dan Smith, responsable de la première grosse blessure de Diaby dans sa carrière. C’était le 1er mai 2006 contre Sunderland et ce jour-là, pour son troisième et dernier match de Premier League de sa carrière, Smith défonce la cheville du milieu français à la suite d’un tacle glissé. Résultat : trois opérations, huit mois de convalescence, une finale de Ligue des champions face au Barça ratée et un Euro espoirs manqué durant l’été, la note est salée.

Point de non-retour d’une carrière constamment interrompue par des passages répétés à l’infirmerie, cette blessure intervient seulement quatre mois après que le Français a rejoint Arsenal en provenance de l’AJ Auxerre. Surtout, elle trône en haut d’une liste bien trop longue pour être énumérée. Au total, Diaby aura passé plus de 1500 jours hors des terrains, soit la moitié de ses années à Londres. Mais s’attarder trop longtemps sur sa fragilité, c’est oublier des qualités monstrueuses qui auraient dû faire de lui le big boss des box-to-box.

Le monarque du milieu

C’est lors de la saison 2008-2009 que Diaby reprend la pleine possession de ses moyens en participant à 28 matchs toutes compétitions confondues, laissant éclater des qualités impressionnantes qui font alors de lui un des milieux de terrain les plus complets de Premier League. Sa saison la plus aboutie interviendra l’année qui suit avec 40 matchs disputés, un record pour le joueur formé à l’INF Clairefontaine puis au PSG. Avec Denilson et Fàbregas à ses côtés, le Français prend enfin la pleine mesure de son talent. À l’issue de cette saison pleine, (Abou) Vassiriki – le monarque en grec – s’envole avec les Bleus de Domenech pour l’Afrique du Sud où il participe à sa première Coupe du monde alors qu’il ne compte que six petites sélections. Plutôt bon lors des 240 minutes qu’il dispute, le jeune Gunner ne peut empêcher l’élimination précoce de l’équipe de France et le fiasco qui en découle.

À l’époque, ses prestations convaincantes, mais rares sous le maillot des Bleus forcent encore davantage l’éternelle comparaison avec Patrick Vieira. En Premier League, Diaby était devenu le roi des ballons grattés puis portés, cassant les lignes adverses à chaque récupération. Joueur de devoir au volume de jeu gargantuesque quand son physique le lui permettait, Abou régalait et enchaînait les gestes de classe : roulette, crochets, double contact et passements de jambes sont venus garnir sa trousse à outils déjà bien remplie. Surtout, formé au poste d’attaquant quand il se frittait avec Ben Arfa à Clairefontaine, Diaby n’était pas intimidé à l’idée de se projeter dans la surface adverse. En neuf saisons passées sous les ordres de Tonton Arsène, il aura marqué 19 buts dont un merveilleux lob le lendemain de Noël 2008 contre Aston Villa après une talonnade somptueuse et un une-deux grandeur nature avec Emmanuel Eboué.

À l’orée de sa dixième saison à Londres, le Français est libéré par Arsenal le 10 juin 2015. Un peu plus d’un mois plus tard, il signe son retour en France en s’engageant avec l’Olympique de Marseille. Dans l’Hexagone, tout le monde croit alors à l’éternel retour du phénix blessé. Mais après un an et six petits matchs marseillais (sa dernière apparition date du 21 août 2016 à Roudourou), Abou quitte la Canebière lassé d’attendre la panacée. Ce lundi, en mettant officiellement un terme à sa carrière, il a également mis fin aux espoirs de nombreux fans qui espéraient un dernier come back bien mérité. Ciao l’artiste.

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