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« À quoi ça sert de vouloir plaire à tout le monde ? »

Propos recueillis par Gad Messika
«<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>À quoi ça sert de vouloir plaire à tout le monde ?<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Caen-Monaco, c'est l'occasion d'aller prendre des nouvelles de celui qui, aujourd'hui en Russie, a porté les deux tuniques : Yohan Mollo.

Le championnat russe est en pause. Du coup, tu fais quoi en ce moment ?Là, je suis en Espagne, nous sommes actuellement en préparation. On reprend le championnat la semaine prochaine et on fait les dernières mises au point. Ça se passe bien. Je suis heureux de reprendre le chemin des terrains. Je me sens en forme.

Comment ça s’est fait ce départ en Russie, l’été dernier ? Je fais toute ma préparation avec les Verts, tout se passe bien et je pensais que j’allais rester. Pour la première rencontre, un match de Coupe d’Europe, je suis remplaçant. Pour le premier match de championnat, aussi. Là, je n’ai pas envie que l’histoire se répète, à faire des allers-retours sur le banc. Mais j’accepte, ça ne sert à rien de faire du bruit. J’attendais ma chance, en espérant un changement. Sauf que les jours d’après, je suis encore sur le banc. Moi, je voulais finir ma préparation avant de décider de quoi que ce soit. Et là, on m’a fait comprendre que je n’étais pas une priorité. Alors, quand le Krylia, qui me suivait depuis le début du mercato, m’appelle et me dit qu’ils ont besoin de moi, et bien j’y vais ! Et d’ailleurs, je suis très content d’y être.

Elle ressemble à quoi ta vie en Russie ?Comme partout. Je suis casanier, je travaille dur. En tout cas, ce pays me plaît, il ne me juge pas. Franky Vercauteren me fait confiance, et je la lui rends sur le terrain. C’est un super coach avec un super staff qui m’apprend plein de choses. Je prends des cours de russe aussi. Je suis quelqu’un qui aime bien les langues. Je parle espagnol, anglais et français. Là, le russe, c’est une nouvelle expérience qui me plaît bien. Je sais dire les choses de la vie courante. Comment ça va, c’est « kak dila » , merci c’est « spassiba » . Je suis là quand même non ?!

Et t’es «  » aussi avec les femmes russes ? Ce sont de très belles femmes, mais honnêtement, en France, on a mieux quand même ! Les femmes russes ont de plus beaux visages, mais elles sont toutes à la mode mannequin. Elles sont toutes maigres et je n’aime pas trop.

Je détestais le foot au début. À la place, je faisais du karaté, du tennis et tout ce que tu veux.

Tu voulais faire un autre métier, avant de devenir footballeur ?Mes parents tenaient un bar et travaillaient très dur. Ils faisaient le maximum pour subvenir aux besoins de ma famille. Je me disais : « Si je dois le faire, je le ferai. » Tenir le bar était une éventualité que j’avais envisagée. Après, au fil des années, le foot est devenu un objectif.

Quand as-tu commencé à kiffer le foot ? Je détestais le foot au début. À la place, je faisais du karaté, du tennis et tout ce que tu veux. Ma mère payait les abonnements à l’année, mais je n’étais pas très assidu. Et puis un jour, mon père regarde l’OM à la télé et moi, je suis allé toucher l’écran, lui disant que je voudrais jouer là-bas. Il était content et il m’a inscrit à l’OM. Puis il m’a transmis sa passion et je la sentais dès mes premiers entraînements.

Tu es né à Martigues. C’était quoi l’enfance de Yohan Mollo ?Je n’aurais pas pu rêver mieux ! J’avais les meilleurs parents du monde, toujours à l’écoute, ils m’ont toujours accompagné. Peu suffisait pour être heureux. Quand je sortais de l’entraînement, mon papa m’achetait mon petit paquet de bonbons, et ma maman m’attendait, j’étais heureux. J’avais des gens positifs autour de moi. Mon père a été mon premier formateur. Il me disait que si je travaillais bien, il allait m’acheter une Gameboy. En fait, j’ai toujours fonctionné à la carotte. Je suis quelqu’un qui a besoin de défis. Ce sont les meilleures années de ma vie. Tu n’es responsable de rien, tu es innocent, tu es tranquille. Ce ne sont que des moments d’amour.

Et à l’école, ça se passait comment ?Je me faisais toujours remarquer. J’en avais besoin. Je manquais peut-être de confiance en moi, peut-être parce que j’étais trop nul à l’école. J’ai toujours eu du mal à faire des choses pour lesquelles je n’avais aucune motivation. Je faisais les efforts pour ma maman. Quand on me demandait ce que je voulais faire plus grand, je répondais footballeur, même si on me disait que c’était pas un travail. Mais je ne pouvais pas dire autre chose que ça. Le foot prenait à cette époque déjà une grande place dans ma vie.

Tu as donc commencé à l’OM, mais tu signes ton premier contrat à Monaco. Pourquoi avoir changé ?J’étais protégé et souvent surclassé dans les catégories à Marseille. Mais j’avais du mal à m’épanouir. La formation n’était pas une priorité pour le club à cette époque. Mais j’ai kiffé l’OM. J’y ai joué pendant 7-8 ans. De la première à la dernière année, il n’y a jamais eu de problème. Mais je ne me sentais pas à ma place, alors j’ai décidé de partir à Aubagne. Ensuite, j’ai eu des propositions, et j’ai préféré aller à Monaco, à 14 ans, mais je ne sais pas trop pourquoi. Pas pour les strass et les paillettes en tout cas. Je pensais à mon avenir, à ma formation, et Monaco me faisait kiffer, c’est tout.

Elle se passe comment, cette formation monégasque ?Quand tu as tendance à être protégé par tes parents, quand tu découvres le monde tout seul, tu as forcément des complications, pas les bonnes réactions ou bons mots. Tu perds tes repères et ça m’a porté préjudice, car j’ai un peu perdu mon football. Je n’étais pas bien dans ma tête ni dans ma peau. Mes parents me manquaient, j’étais malheureux, j’avais du mal à répondre aux problèmes de la vie. Je n’arrivais pas à m’affirmer. Certains étaient déjà mature, mais moi, j’étais encore un enfant. Mais aujourd’hui, je peux leur dire merci, car c’est grâce à eux que je suis devenu un homme. Ça m’a permis de mieux cerner ce qu’on attendait de moi. Monaco fait partie des meilleurs centres de formation en France. Honnêtement, si c’était à refaire, je le referais. J’ai rencontré de grands formateurs, de grands entraîneurs, et ça m’a permis de réaliser mon rêve. Je leur serai éternellement reconnaissant.

Quand, en 2007, tu gagnes le championnat de France des réserves à 18 ans, tu te dis que ça sent bon pour ta carrière ou pas ?C’était du pipeau pour moi tout ça. La Gambardella ou le championnat des réserves, ce sont des choses que tu vis sur l’instant, mais ça ne va pas peser sur la balance. Je vis avec du concret, je ne suis pas quelqu’un qui vit avec de l’espoir. J’ai eu une ascension un peu compliquée, jamais été le joueur qu’on mettait en avant ou qu’on a poussé. Je suis toujours resté dans l’ombre des autres et c’est bien plus tard que je me suis affirmé. Je me sentais quand même fier, je goûtais à mon rêve. Tous les matins, tu te lèves avec la banane et ça, ça vaut tous les sacrifices du monde.

À Caen, j’ai joué pendant 300 jours à Call of Duty ! J’étais trop chaud, tu es fou ! Je jouais qu’à Call of. J’avais le micro, je disais n’importe quoi, j’insultais des gars, je pétais un câble tout seul chez moi. J’y ai tellement joué que je n’ai plus touché à une Playstation depuis.

Ton rêve se joue un an plus tard, dans un derby contre Nice. Tu t’es senti comment ?Avant toute chose, c’était une fierté pour mon père et pour moi. Il a toujours cru en moi et il m’a toujours donné les clefs pour m’exprimer dans la vie. Dans ma famille, on n’était pas du genre à se dire les choses, à parler pendant 8 ans pour savoir si c’est bien ou pas. On parlait avec nos yeux. L’éducation, c’est quelque chose d’essentiel. C’est ce qui permet d’avoir une certaine stabilité. Pour ce premier match, j’étais plus excité qu’effrayé. J’avais besoin de cette adrénaline. Je prenais ce match comme une occasion d’exister. Depuis que tu es tout petit, tu vis pour ce genre d’événements : entrer dans les vestiaires, voir ton nom sur un maillot, jouer ton premier match, sentir ton premier ballon. J’avais pensé 100 fois à ces choses. Je me souviens que, pour mon premier ballon, je rentre un petit pont, direct.

Tu te souviens de ton premier but, quelques mois après, contre Lorient ?Comme si c’était hier ! Au moment de l’action, je regarde deux, trois fois au centre. À aucun moment, je voulais prendre la frappe. Je voulais la donner. Mais je m’approche des buts, on ne m’attaque pas, et là, je me dis : « Yohan, pourquoi pas ? » Au moment du tir, je ferme les yeux et je voulais tirer à droite. Quand je les ai rouverts, le ballon était au fond. C’était un truc de ouf ! Alexandre Licata arrive à côté de moi, et je lui dis : « Frérot, j’ai marqué en Ligue 1 ! » Là, pour le coup, je me sentais super fier !

En 2009-2010, tu te blesses et tu ne signes pas ton contrat avec Monaco. Il s’est passé quoi ?Rien de très spécial : je me blesse durant la fin de saison et on me dit que je n’étais pas assez bon pour jouer à ce niveau. Mais si je peux donner un petit conseil à certains joueurs, c’est : choisissez bien vos agents. Il y en a de bons comme de mauvais, mais je dis juste que ces gens viennent te chercher car tu les intéresses, avec ta valeur marchande derrière toi. Il n’y a pas de valeurs sentimentales. Même si certains se considèrent comme un membre de la famille, ce sont des mensonges.

Donc tu pars vers Caen, en 2010-2011. Nouveau club, nouvelle vie.Là-bas, au niveau de la vie, je peux juste te dire que j’ai joué pendant 300 jours à Call of Duty ! Depuis, je ne peux plus toucher une manette de Playstation ! (rires) J’y ai tellement joué que, maintenant, ça me dégoûte. Je n’arrive plus à jouer. Pourtant à l’époque, j’étais trop chaud, tu es fou ! Je jouais qu’à Call of. Je suis un mec qui vit les choses à 100%, alors j’avais le micro, je disais n’importe quoi, j’insultais des gars, je pétais un câble tout seul chez moi.

Question foot, tu t’intègres bien à Caen ?On m’a super bien accueilli, mais je me blesse assez rapidement pour une courte période. Ensuite, je reviens, et l’équipe, collectivement, pique du nez. Après la trêve, on arrive à redresser la barre et je marque quelques buts importants. Les supporters et le stade étaient top, et on arrive à se maintenir. J’ai vraiment aimé ma période là-bas.

En février 2011, tu marques contre Monaco, ton club formateur sur coup franc . Comment tu t’es senti après ce but ? Tu avais fait une grosse sortie médiatique juste après.Honnêtement, mon intention n’était même pas de marquer. Je frappe le coup franc, tout le monde s’efface et ça rentre dans le but. J’étais jeune et j’étais frustré par mon expérience à Monaco. Je n’avais pas apprécié comment ça c’était passé. Je partais d’un monde où j’étais accepté, je commençais à exister. Et puis d’un coup, pour des raisons qui me dépassent, je ne jouais plus et j’en souffrais, car je ne le méritais pas. Je pensais faire les choses biens. Ce but, c’était que de la frustration. Quand tu es jeune, tu ne dis rien, tu encaisses. Mais quand des personnes te descendent gratuitement, tu ne peux pas faire abstraction. Ça fait partie de mes erreurs de jeunesse. C’est peut-être le seul moment que je regrette dans ma carrière. Même si je les pensais, ces mots, eh bien ils ne doivent pas exister dans ce monde-là, qui n’est pas fait pour entendre ce genre de choses. Ça ne sert à rien d’être négatif et de livrer ça aux gens. Je n’ai pris aucun plaisir à marquer ce but, ni à le célébrer. Que de la frustration…

Tu t’entendais bien avec Franck Dumas ?Mes relations étaient celles d’un entraîneur et de son joueur, tout à fait normales. Il m’a donné l’occasion de jouer si j’étais bon. On n’était pas plus amis que ça, mais il m’a dit une chose : « Si tu viens dans mon équipe, le meilleur jouera. » C’est pour ça que je n’ai pas réfléchi et que j’y suis allé avec le sourire. Avec ce genre de discours, je savais que je pouvais avoir mes chances. Le mérite, c’est la plus belle des choses. C’est pour ça que c’était motivant au quotidien. Mais, le mérite, c’est une valeur qui se perd aujourd’hui. Et ça, les gens ne le voient pas. T’as d’autres paramètres qui entrent en compte, comme les agents, etc.

Tu retournes à Monaco en juin 2011 pour aider le club à remonter en Ligue 1. Mais quelque temps après, tu décides de te barrer pour Grenade sans prévenir. Qu’est-ce qui s’est passé ?Le club avait besoin d’argent, et Grenade est arrivé. C’était triste pour moi de quitter Monaco. Quand tu pars de la maison, tu ne peux pas être content. J’y ai passé ma jeunesse. Et je sais que je n’y reviendrai plus. C’était vraiment un choix compliqué, mais il me restait un an de contrat et je ne voulais pas partir libre. J’ai ramené un peu d’argent au club. Grenade, c’était une équipe ambitieuse, ça m’intéressait. Mais la Liga, un championnat que j’aime bien, si tu ne joues pas dans les cinq grands clubs espagnols, ce n’est pas fantastique. Et j’avais fait l’erreur de n’avoir parlé qu’avec le directeur sportif et pas avec le coach. Je me croyais désiré, mais en réalité, personne ne me connaissait. Le coach ne savait pas qui j’étais. Du coup, je partais avec un gros handicap. Mais cette expérience m’a encore appris pour la suite.

Je ne suis toujours pas casé parce que je me pose la question que tous les footballeurs se posent : « Pourquoi elle est là ? »

Tu as croisé en Liga un de tes modèles : Cristiano Ronaldo. Tu as d’autres modèles ?J’ai toujours aimé les joueurs prenant leurs responsabilités, dans le bon sens du terme, sans faire n’importe quoi. J’ai toujours aimé ces joueurs qui font la différence. CR7 ou Messi, ce sont des légendes. Et si tu ne t’inspires pas des légendes, de qui tu veux t’inspirer ? Ce sont des joueurs qui, au quotidien, subissent une grosse pression. Mais ils ont cette force de caractère qui leurs permettent d’enlever cette pression et de réussir.

Vu que tu ne joues pas beaucoup à Grenade, tu es prêté à Nancy. Tu joues tes matchs là-bas, tu reprends confiance, mais finalement ça coince avec le coach, Jean Fernandez, et avec André Luiz. Il s’est passé quoi ?Quand j’arrive, avant toute chose, je demande à Fernandez : « Si je suis bon, je vais jouer n’est-ce pas ? » Il me répond positivement. Mais dans la vie, il peut y avoir des désaccords. C’est tout con. Dans le football, quand tout va bien, c’est super. Mais quand ça va moins bien, on met toujours la faute sur les autres. Avec le recul que j’ai aujourd’hui, je ne peux pas dire que Fernandez est un mauvais coach, mais ce n’est pas le meilleur non plus. Mais quand tu es joueur, le coach aura toujours raison. Comme je te disais, j’ai appris de mes erreurs, et cracher sur les gens ne sert strictement à rien. À partir de ce moment-là, pourquoi parler ? Pourquoi envenimer les choses ? Quand tu es jeune, c’est la période où il faut se taire et faire son travail. Il faut retenir que le positif des choses. Ce métier, ce n’est que du positif. Alors, à toi de bien faire les choses, de dégager une bonne image, de devenir un meilleur joueur et rendre fière la famille. Le reste, c’est que du vent.

En 2013, tu décides de rejoindre Saint-Étienne. Comment se passe ton prêt vers le Forez ?Quand l’un des cinq meilleurs clubs de France t’appelle, qu’est-ce que tu fais ? Bah moi, j’y vais direct ! Dans la vie, il faut savoir saisir les opportunités, et ce n’est pas parce qu’on part, qu’on ne respecte pas le club où l’on était avant. Nancy voulait faire des économies au niveau salarial. C’était bien pour moi, c’était bien pour le club. Tout le monde y trouvait son compte. À Sainté, même après mon premier match, je n’y croyais toujours pas. C’était comme un rêve de gosse, et mon père était un grand fan de cette équipe. J’ai découvert l’un des meilleurs publics de France, des joueurs du top niveau. Je vivais à la campagne dans une maison, j’étais tranquille. Je suis quelqu’un d’assez casanier. Les choses se méritent dans la vie. Quand on gagne et que tout se passe bien, je peux me laisser aller et sortir un peu, voir du monde. Sauf que je ne bois pas, je ne fume pas et je ne suis pas un fêtard. Après, j’aime les femmes, mais je n’ai pas besoin d’aller en boîte pour en voir, hein !

Tu n’es pas encore casé ?Quand t’es footballeur, les relations avec les femmes changent totalement. Je ne suis toujours pas casé parce que je me pose la question que tous les footballeurs se posent : « Pourquoi elle est là ? » J’ai toujours tout donné dans mon travail, sans jamais vraiment avoir de relations sérieuses. J’ai qu’une priorité dans la vie, et une carrière de footballeur dure peu de temps. Dans certains couples, ils se poussent mutuellement vers le haut pour devenir de meilleures personnes. Moi, je n’ai besoin que de ma famille. Je fais ce qu’il faut pour bien faire mon travail et mettre bien ma famille. Avec l’âge, évidemment, je rêve de fonder une famille, mais ça viendra naturellement.

Tu quittes dans un premier temps Sainté, pour revenir à Nancy, et finalement, tu reviens définitivement à l’ASSE. Tu savais que tu allais y retourner ?Non, pas du tout. C’était le flou. J’ai attendu. Pendant un temps, il y avait l’OM, mais ils se sont rétractés au dernier moment. Il y avait aussi un club allemand, mais j’étais surtout super content de revenir à Saint-Étienne. La saison se passe super bien, je marque quelques buts, je fais des passes décisives et on gagne un titre (Coupe de la Ligue 2013, ndlr). À Sainté, je me suis élevé, car j’évoluais avec des joueurs de top niveau. Quand tu joues avec les meilleurs, tu deviens toi-même meilleur.

Là, tu es loin de la France. Tu suis l’actualité française un peu ?Toujours ! Je regarde ce qu’il se passe, mais je ne suis pas là, à regarder chaque information. Je suis un gars du sport. La politique, ce n’est pas mon domaine par exemple. Je préfère rester à ma place, je ne suis pas président ! (Rires)

Tu avouais dans une interview que tu avais énormément de tristesse en toi. Tu peux expliquer s’il te plaît ?Tout le monde pense que les footballeurs ont la vie facile, qu’ils ont un peu d’argent et que tout ce qu’ils vivent est positif. Jamais ces personnes-là ne vont penser aux sacrifices que tu peux faire tout au long de ta vie, aux choix que tu es amené à faire et à l’adversité que tu peux rencontrer. Ça demande un grand travail sur soi-même. Je ne vais pas te dire qu’au quotidien, je suis toujours heureux, ça serait mentir. Bien sûr, je suis heureux de faire ce que je fais aujourd’hui, mais chacun a son histoire. Dans mon histoire, je sais que ma destinée est de travailler très dur, parce que sans ce travail acharné, je n’aurais jamais réussi. Je suis la personne la plus exigeante avec moi-même. Je ne viserais jamais une personne pour lui dire que c’est de sa faute. Si je fais une connerie, c’est pour moi. Je me donne les moyens de réussir. Et avant de regarder les autres, je me regarde.

Je pense que 95% de ce que j’ai vécu, peu de gens auraient pu le faire.

Tu es assez croyant, allant souvent à l’église. Quel genre de rapports tu entretiens avec Dieu ?Durant ma formation, j’ai perdu des personnes importantes dans ma famille. Je suis quelqu’un qui a énormément la foi, donc ça fait partie de mon caractère, de ne jamais rien lâcher. Pour moi, ce n’est qu’une question de fierté. J’essaie d’être le meilleur possible. Je ne me signe jamais avant un match, ce n’est pas mon truc. Mais la foi est toujours près de moi. Si tu as des rêves et que tu comptes les réaliser, prépare-toi à souffrir. La vie est remplie d’épreuves. Tout dépend comment tu vas interpréter ces épreuves. Mais dis-toi qu’il y a toujours une justice pour les justes. On voit la ténacité d’un homme quand il est au plus bas. Quand il est capable de supporter ce que personne ne peut supporter. C’est la seule clef de la vie, d’endurer les choses et de faire face. Je pense que 95% de ce que j’ai vécu, peu de gens auraient pu le faire. J’ai toujours imposé mon style et mes qualités. J’ai toujours été le premier arrivé et le dernier à partir. Quand tu es face à un mur, tu le frappes, tu le frappes, et, à un moment donné, il s’effrite. C’est un travail sur soi-même, il faut te poser les bonnes questions, ce que tu veux et ce que tu es prêt à réaliser pour ce vœu.

Il te vient d’où, ce gros caractère ?En fait, toute ma vie, beaucoup de personnes ne voulaient pas me voir réussir. J’ai toujours voulu rendre l’amour que ma famille m’a donné. Je n’ai jamais conçu de rentrer chez moi et de me dire que j’étais nul et d’accepter mon sort. C’est pour ça que je dévoue ma vie à mon métier parce que je ne sais faire que ça dans la vie. Je sais la chance que j’ai de le faire. J’étais conscient très tôt du travail et des efforts à accomplir.

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Une photo publiée par @mollooffficial le 26 Févr. 2016 à 1h57 PST

On a dit beaucoup de choses sur toi, mais la vraie question c’est : qui est le vrai Yohan Mollo ?Je pense que dans tous les clubs où je suis passé, on a donné une image de moi complètement erronée. À chaque fois, tu entendras une autre version de moi. Il suffit que tu rigoles à la télé, que tu fasses un geste pour qu’on te juge. Je peux te dire que je suis un mec comme toi, avec la même simplicité. J’ai juste un peu plus de moyens et je sais jouer au football. Après ma carrière, je n’en souffrirai pas, mais tous les choix que j’ai pu faire avait pour but de me rendre heureux. Je veux juste être heureux. Mes principaux mots sont humilité et respect. Après, tout le reste, c’est du vent, ça ne m’intéresse pas. On est dans un monde où les gens se regardent et se jalousent. Tu ne pourras jamais faire l’unanimité. Et puis de toute façon, à quoi ça sert de vouloir plaire à tout le monde ?

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Propos recueillis par Gad Messika

À voir : l'extraordinaire compte Instagram de Yohan Mollo

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