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Manchester United : la possibilité d’un retour

Par Romain Duchâteau
Manchester United : la possibilité d’un retour

En s’imposant dimanche contre le leader Arsenal (1-0), Manchester United est revenu à cinq points de son adversaire et a lancé sa saison. Après trois premiers mois très compliqués, si ce n’est catastrophiques, le Manchester United de David Moyes a renoué avec les bases qui ont fait le succès du club. Alors, simple sursaut d’orgueil ou réveil d'un champion blessé ?

« Les gens veulent nous voir échouer parce que nous avons remporté le championnat tant de fois. Tout le monde déteste les clubs qui gagnent, c’est aussi simple que ça. Mais on aime ce mépris, on apprécie de relever ce défi chaque week-end. Notre victoire contre Arsenal montre que lorsqu’on doute de nous, nous sommes capables de répondre présent et de prouver pourquoi nous avons terminé champions la saison dernière. » Phil Jones peut bomber le torse. Fanfaronner même. Car c’est une vérité à peine dissimulée en Angleterre. Avec huit couronnes nationales sur treize possibles depuis l’an 2000, Manchester United toise ses principaux concurrents. Et s’attire par la même occasion leur dédain. Alors quand, en ce début de saison, les Red Devils ramaient, certains ne cachaient pas une certaine satisfaction. Arsenal le premier, qui débarquait ce week-end à Old Trafford avec le statut de favori. Avant de s’apercevoir que celui-ci restait encore bel et bien son théâtre de désillusions et qu’une bête jusqu’ici blessée venait – peut-être – de lancer sa saison.

United renoue avec ses fondamentaux

Et si le retraité Sir Alex Ferguson avait vu juste ? Mi-octobre, le vieux briscard avançait publiquement que « Manchester United est le seul club du championnat capable de décrocher le titre en revenant de cette position. » À cette période, United pointe à une improbable huitième place et vient d’effectuer l’un des pires départs de son histoire. Mais Fergie, même s’il ne sévit plus sur son banc de touche, a décidément encore du flair. Quelques jours plus tard, le 26 octobre, des Red Devils vacillants reçoivent Stoke City pour ce qui constitue sans doute une victoire charnière. Mené 2 à 1 jusqu’à la 78e minute, Manchester United effectue un come-back comme seul le club sait le faire pour finalement s’imposer. Sans un jeu reluisant ni emballant. Mais avec les tripes et une pugnacité à toute épreuve, l’un des ressorts intangibles de sa réussite. Depuis, les poulains de David Moyes respirent un peu plus la quiétude (3 succès en championnat et 1 nul en C1 contre la Sociedad bien aidée par ses poteaux…). La victoire en patron, à défaut d’être éclatante, face à Arsenal, donne simplement un peu plus de crédit à cette bonne série. Tout en rappelant une évidence désormais : United n’est jamais mort.

Ce sursaut d’orgueil d’un champion en titre presque déjà condamné par beaucoup coïncide avec une prise de position marquante de Moyes. Réputé pour ses choix frileux, l’Écossais a enfin pris la mesure de son nouveau costume. Contre Stoke, mené au score, il remplace Smalling par Valencia, Cleverley par Chicharito et Nani au profit de Januzaj. Des choix offensifs osés, mais au final fructueux. Comme si l’ex-coach d’Everton s’était au fil des semaines imprégné de l’ADN du club. Cette volonté perpétuelle incarnée par le Fergie Time où, qu’importe le scénario d’une rencontre, Manchester cherche à l’emporter même dans les tout derniers instants. Une prise de position qui a fait écho auprès des joueurs et qui s’en ressent sur les près, à l’image de cette célébration faite d’embrassades et d’étreintes viriles après le but de Van Persie dimanche. Le manager mancunien espère que l’embellie entrevue sera confirmée dans le temps. « On progresse match après-match. On est encore loin de ce que je voudrais, mais je persiste à croire que le meilleur est à venir » , a-t-il martelé ce week-end, enchaînant un troisième succès d’affilée en Premier League.

Rooney de retour aux affaires
David Moyes peut aussi se targuer d’avoir retenu Wayne Rooney cet été, dont le supposé départ a longtemps effrayé les supporters. Car comment évoquer le retour au premier plan de United sans y associer l’international anglais ? Face aux Gunners, il s’est montré grandiose, omniprésent, inoxydable. Élu « Man of the match » , « Wazza » a retrouvé un niveau conforme à son talent pour se rendre indispensable. Mais celui-ci n’a pas attendu la dernière belle série pour s’illustrer. Dès le début de la saison, il s’est directement mis dans le grand bain, alors que ses coéquipiers peinaient à se mettre au niveau. Sans lui, les Red Devils ont perdu à Anfield. Et quand ils sombraient à City ou titubaient contre Crystal Palace et Stoke, l’attaquant a toujours tenu son rang. À nouveau aligné à son poste de prédilection derrière RVP, où il distille caviar et oriente le jeu, Rooney est redevenu le meilleur joueur de la formation. Le patron. Le boss. « Maintenant, nous voyons le vrai Wayne Rooney. Celui que j’aime et que j’apprécie. Avec sa forme, United va gagner la plupart de ses matchs » , concédait le mois dernier Ferguson lors de la présentation de son autobiographie. Affûté, revanchard et regonflé à bloc, le Mancunien de 28 piges accueille cette nouvelle ère à United comme un nouveau départ.

Il serait, toutefois, bien présomptueux de tirer des enseignements définitifs de ce regain de forme. « Le championnat est un marathon, pas un sprint » , rappelle Patrice Évra. Puis tous les voyants sont encore loin d’être au vert. La défense manque toujours de consistance, le milieu de terrain apparaît comme le grand chantier de Moyes et les ailes, éléments indissociables de l’animation offensive, viennent juste de retrouver un second souffle avec l’éclosion de Januzaj. Sans oublier que c’est une saison de transition où patience et indulgence sont les maître-mots. Le classement de United après les périodes de Noël indiquera ce à quoi il peut prétendre ou non. Car, comme l’a souvent répété Ferguson, si un titre ne se gagne pas au Boxing Day, il peut en revanche se perdre. Puis, jamais la Premier League n’a paru aussi ouverte que cette année. Actuellement, les huit premiers se tiennent dans une fourchette de six points. Et les concurrents au titre sont, eux aussi, coupables d’errements surprenants (City à Sunderland ce dimanche, Chelsea à Newcastle la semaine dernière). Manchester United ne possède sans doute pas cette saison l’insouciance d’Arsenal, la fraîcheur de Liverpool, les talents de Chelsea, ni la profondeur de banc de City. Mais a pour lui une histoire, souvent enviée et émaillée de succès, qui va peut-être une nouvelle fois le pousser à accomplir l’impossible.

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Par Romain Duchâteau

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