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Vincenzo Rennella : « À Miami, le risque, c’est de se croire en vacances »

Propos recueillis par Valentin Pauluzzi
Vincenzo Rennella : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>À Miami, le risque, c&rsquo;est de se croire en vacances<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

À vingt-huit ans, cet attaquant franco-italien a décidé de rejoindre le FC Miami, pensionnaire de la NASL ayant pour ambition d‘intégrer rapidement la MLS. Pour ce faire, le club floridien a embauché Nesta et Maldini, rien que ça.

Bonjour Vincenzo, alors, mettons-nous d’accord : Français ? Italien ? Franco-Italien ?Je suis né à La Réunion, mon père est italien, du quartier Secondigliano de Naples, tandis que ma mère est française. Ayant grandi en France, je me sens plus français… Mais j’ai quand même une mentalité très italienne. Niveau ballon, j’ai été formé à Guingamp et je suis passé par l’AS Cannes avant de filer en Suisse.
Tu as bien bourlingué en Europe entre la Suisse (Lugano, Grasshoppers), l’Italie (Cesena) et l’Espagne (Betis, Lugo, Córdoba, Valladolid). Où est-ce que tu t’es senti le mieux ?La Suisse, c’était l’opportunité de jouer à bon niveau dès l’âge de dix-huit ans, disputer notamment la Ligue Europa plutôt que de vivoter en CFA. L’Italie, je n’ai pas spécialement aimé, entre les entraînements et les mises au vert. Mon préféré, ça reste l’Espagne, on travaille toujours avec le ballon, très peu de physique. Si le match est à 16h, c’est rendez-vous une heure avant, c’est plus détendu. J’ai connu la remontée avec le Betis, un club pas comme les autres, il y avait 42 000 abonnés en D2.
Comment arrives-tu en NASL l’été dernier ? J’ai été contacté par des agents italiens, au début je n’étais pas trop chaud, à part si ça suivait financièrement, et c’est ce qui s’est passé. C’était aussi le bon moment parce que j’étais à Valladolid depuis six mois et tous les meilleurs joueurs avaient été vendus à la fin de saison. Je n’avais pas très envie de rester, mais mon contrat me bloquait un peu pour trouver un club du même niveau. Néanmoins, sachant que je ne savais pas du tout où je mettais les pieds et que je n’étais pas à la rue avec encore trois ans de contrat dans un club de D2 espagnol, j’ai donc pris un billet d’avion et suis parti à Miami deux jours. J’ai vu les installations, j’ai parlé un peu avec le coach, je me suis dit qu’à vingt-huit ans et après dix passés en Europe, c’était une aventure à tenter.

Et s’il n’y avait pas eu Nesta et Maldini, tu y serais allé quand même ?J’avais peur de m’en lasser au bout de trois ou quatre mois, ou que ce ne soit pas assez pro, mais les deux sont une garantie de sérieux. Par exemple, quand on a des longs déplacements, on part deux jours avant, mais bon ils ne peuvent pas non plus chambouler la mentalité américaine, disons que ça a fait un bon mix.
Tu es en prêt ? C’était un prêt de 18 mois à la base, mais ils ont déjà décidé de me racheter avec un contrat de cinq ans à la clé, donc nickel.

Nous, on veut développer un beau foot, mais les coéquipiers ne suivent pas tout le temps. En Espagne, si tu fais le bon mouvement, on te donne le ballon une fois sur deux. Ici, ils ne voient même pas l’appel.

La NASL est vue et vécue comme une D2 ou une D1 parallèle ? Un peu comme une D2, même s’il n’y a pas de montées et de descentes. L’avantage par rapport à la MLS, c’est qu’il n’y a pas de salary cap où seuls trois joueurs peuvent être bien payés. En NASL, c’est no limit, il y a juste la règle de sept étrangers maximum par équipe. L’objectif du club est, je pense, d’acheter une franchise MLS. C’est un passage obligatoire pour y accéder ? Je ne pense pas, non, mais disons que c’est mieux de se faire connaître deux, trois ans en NASL avant de poser un chèque de cent millions de dollars pour acheter sa franchise MLS.
C’est frustrant de savoir qu’il n’y a pas la possibilité de monter ? Ça change, oui. En Italie avec de telles règles, les matchs seraient vendus à la pelle (rires). Mais là-bas, ils n’ont pas du tout cette culture, ils se donnent à fond jusqu’au dernier match, il n’y a aucun accord. Vous étiez douze équipes l’an passé, dont une qui s’est ajoutée à la mi-saison. Il en reste huit, deux sont passés en USL où on trouve les réserves des équipes de MLS, c’est à n’y rien comprendre… J’avoue, il y a des équipes qui ont fait une bonne saison en NASL et ont acheté la franchise USL, il y en a une qui est passée en MLS. À un moment, ça parlait même de ne pas faire reprendre la NASL et de reverser toutes les équipes en USL…
C’est quel niveau la NASL ? Techniquement inférieur à l’Europe, mais physiquement faut tenir. Ça court, ça se bat. Nous, on veut développer un beau foot, mais les coéquipiers ne suivent pas tout le temps. En Espagne, si tu fais le bon mouvement, on te donne le ballon une fois sur deux. Ici, ils ne voient même pas l’appel. Je pensais tout de même que ça allait être pire.

Tu es aussi venu dans le but te faire repérer par une équipe de MLS ? J’aimerais bien y accéder avec Miami en fait, parce que je suis là depuis le début, mais si demain un club de MLS m’appelle….

C’est chaud avec les Américains, la tactique c’est du chinois pour eux.

Nesta entraîneur, ça donne quoi ?Il a toujours la gagne, l’envie, c’est un compétiteur. Parfois, il participe même aux matchs d’opposition avec nous. Il est encore footballeur dans l’âme, mais il a les idées claires, il peut faire une belle carrière d’entraîneur. Son style, c’est l’arbre de Noël à la Ancelotti, même s’il a tenté la défense à trois en fin de saison. Mais c’est chaud avec les Américains, la tactique c’est du chinois pour eux. Puis ce club a été créé il y a un an, ils ont débuté avec vingt-deux joueurs nouveaux, ils n’ont d’ailleurs gagné qu’un match sur huit au début, mais on a bien redressé la barre à la fin. Le plus délicat, c’est vraiment d’inculquer cette mentalité de gagnant, car les Américains jouent presque pour le fun. Qu’ils gagnent, perdent ou fassent match nul, ça ne change pas grand-chose pour eux.

Et tu as quel rapport avec lui ?On se chambre souvent sur la rivalité France-Italie, les finales d’Euro et de Coupe du monde. Puis il compte aussi sur les éléments qui ont joué en Europe afin de donner un coup de main sur le plan tactique.
Maldini est vice-président, tu le vois beaucoup ?Non, je l’ai juste vu quand je suis passé par Milan récemment. Le président est Riccardo Silva, qui va à tous les matchs, mais je ne sais pas quel est le rôle précis de Maldini.

Ça gère niveau infrastructures ?On s’entraîne au sein d’un campus, on a un terrain à nous, le stade est celui de l’équipe de football américain de l’université. Bon, le point noir, c’est le synthétique comme la plupart des terrains. Les mollets et les genoux morflent. C’est des premières générations en plus, ils sont durs comme la pierre.
Il y a du public aux matchs ? Pas mal oui, on a fait une fois 10 000, sinon c’est aux alentours de 4000 ou 6000. Parfois, il y a un concert gratuit après les matchs.
Et le salaire suit ? C’est plus que ce que je gagnais en Europe, mais il n’y avait pas de gros contrat à part Cvitanich ou Palacio, sinon les autres ce n’est pas énorme. Je ne serais jamais parti là-bas pour un salaire basique de NASL.

Jouer au foot à Miami, c’est un peu le rêve de tout le monde, non ? C’est tentant même, après l’entraînement c’est plage, alors qu’avant c’était sieste. Au début, tout est nouveau, tu as envie de tout faire. J’ai essayé les restos, les beaux endroits, mais j’ai fait le tour et là j’ai vraiment envie de faire une belle saison, gagner le championnat. Je sais pourquoi je suis ici et je veux m’investir.

Robert Baggio, c’est un Américain d’origine albanaise qui est venu à l’université. Niveau ballon, ça taquine, il a un bon pied gauche, mais il n’a pas joué un match depuis qu’il est arrivé.

Disons qu’il y a comme un côté dilettante. Oui, voilà, le risque, c’est de se croire en vacances. Mais Nesta te fait bien comprendre que ce n’est pas le cas !
Il y a un Robert Baggio dans votre effectif, il sort d’où ?C’est un Américain d’origine albanaise qui est venu à l’université. Niveau ballon, ça taquine, il a un bon pied gauche, mais il n’a pas joué un match depuis qu’il est arrivé.
Tu as affronté les NY Cosmos, équipe mythique s’il en est.Oui, même si on ne peut pas dire qu’on ressentait le poids de l’histoire de Pelè et Beckenbauer. On a pris 4-0, ils étaient leaders du championnat, c’était le match attendu, d’autant qu’on était en forme quand on est allés là-bas. Ils avaient le même coach depuis quatre ans, ils jouaient bien, on s’est bien fait ouvrir en deux !
C’est un derby quand vous rencontrez le Puerto Rico FC ? En tout cas c’est un des matchs où on a eu la meilleure affluence. On est allé en déplacement là-bas aussi, ça faisait un joli voyage, c’est l’équipe de Carmelo Anthony (franchise player des Knicks de New-York en NBA) en fait. Le foot commence à bien se développer là-bas, comme à Cuba. Tu as l’air d’être bien à Miami, l’Europe, c’est fini pour toi ? Si je vais au bout de mon contrat de cinq ans, j’en aurais trente-trois quand il sera terminé. Le but de ma venue ici était aussi de m’ouvrir les portes d’un nouveau marché.
Dans une vidéo sur la chaîne officielle du club, tu dis que si tu devais choisir un dernier repas, ce serait un MacDo. On peut dire que tu es parfaitement intégré…Je ne savais pas quoi leur répondre, je leur ai dit ça pour leur faire plaisir, vu que ce sont des Américains. Mon dernier repas sera bien évidemment une bonne pizza napolitaine !

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Propos recueillis par Valentin Pauluzzi

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