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Top 10 : le Stade Malherbe de Marseille

Par Matthieu Rostac
6 minutes
Top 10 : le Stade Malherbe de Marseille

Plus de mille kilomètres séparent Caen de Marseille. Et pourtant, leurs deux clubs de football ont toujours une forte tendance à se passer des joueurs. Alors que l'OM se déplace au Stade Malherbe pour la 9e journée de Ligue 1, top 10 des Marseillo-Caennais. Entre la bande de bourlingueurs et les espoirs déchus.

1. Franck Dumas

De nos jours, Franck Dumas, c’est un bon quintal sur la balance et un verbe fleuri qui nous font penser que l’entraîneur du Maghreb de Fès n’a pas plus de classe que de beurre au cul. Mais il y a encore quelques années, Franck Dumas était ce défenseur rugueux, mais correct de Ligue 1, qui a vu pas mal de pays depuis son Calvados natal et sa formation au SM Caen : Monaco, Lens, Newcastle. Une réputation mise à mal quand il signe à l’OM en 2000. Recruté par Robert Louis-Dreyfus pour compenser le départ du « Président » Laurent Blanc, Dumas se révélera n’être qu’un vulgaire secrétaire d’État. Et encore. Le 25 mars, le Normand claque un but contre son camp, puis commet une énorme bourde, permettant à Strasbourg de s’imposer 3-1 face à l’OM, à La Meinau. Maintenant c’est sûr : Francky visait une place de député au Parlement européen.

2. Xavier Gravelaine

Avant de figurer parmi les meilleurs punchlineurs du consultant-game, Gravelaine aura excellé dans un autre domaine : le turn-over de clubs. Seize en seize ans. Pourtant, s’il y a bien deux clubs qui récoltent les faveurs du Tourangeau, ce sont le Stade Malherbe – trois ans – et l’Olympique de Marseille – deux ans. Le premier lui offrira ses premières sélections en équipe de France au début des années 90, tandis que le second lui permettra de briller à nouveau dans un effectif taillé pour le maintien. L’attaquant se permettra même un petit rappel du côté d’Ornano durant la saison 2001-2002 en plantant 15 buts en 33 matchs. Une dizaine d’années plus tard, Gravelaine fait toujours partie des murs en tant que directeur général du club. Son club de cœur. Le seul, l’unique.

3. David Sommeil

Avant de devenir le grand Sommeil – si cher à Howard Hawks – aux Girondins entre 2000 et 2003, David, jeune défenseur, a dû faire face aux Goliaths de la Ligue 1. À Caen, notamment, qui le révèle après avoir été le chercher en National à 60 bornes de là, à Saint-Lô. Quelques années plus tard, il sera l’objet d’un échange entre Manchester City et l’OM, José Anigo le préférant au Belge Van Buyten. Mauvaise pioche : Sommeil ne restera que cinq mois au club pour treize matchs joués. De son côté, Van Buyten se tire en Bundesliga où il devient l’un des meilleurs défenseurs du championnat. José Anigaud, donc.

4. Pascal Nouma

Après s’être masturbé devant les fans du Fenerbahçe, ce coquin de Pascal Nouma, viré par le Beşiktaş, revient en France la queue entre les jambes. À l’OM, plus précisément, où, c’est bien connu, les branleurs sont légion. Malheureusement pour lui, la mayonnaise ne prendra jamais. Un an, onze matchs et un minuscule but plus tard, l’attaquant retourne au Beşiktaş au mercato 2002. Soit presque dix ans après s’être familiarisé avec le football professionnel et la crème fraîche, sous les ordres du – petit – Suisse Daniel Jandupeux. Un passage qui laissera des traces pour Nouma puisqu’il finira meilleur buteur du club avec 7 buts avec, à la clé, un retour du côté du grand PSG des nineties.

5. Ronald Zubar

Comme David Sommeil, Ronald Zubar est natif des Abymes. Comme David Sommeil, Ronald Zubar a émergé au Stade Malherbe. Comme David Sommeil, Ronald Zubar s’est rétamé à l’OM. Sauf que pour l’actuel joueur d’Ajaccio, ça aura pris plus de temps. Trois ans exactement. Malgré une première année convaincante au poste de milieu défensif, Éric Gerets le replace en défense centrale. Patatras ! Tout droitier qu’il est, Zubar est complètement gauche et fait montre de ses limites tactiques les deux années qui suivent. Pourtant, tu y as cru jusqu’au bout, toi qui connaissais si bien Football Manager 2006 et qui avait vu Ronald finir dans l’équipe type de Ligue 2 aux Trophées UNFP la même année…

6. Florian Raspentino

Raspentino et l’OM, ça aurait dû être une véritable histoire d’amour. Minot de Marignane, le joueur devient vite un habitué du Virage Nord. Il sera même encarté pendant cinq ans chez les Yankees. De fait, ce dernier est aux anges lorsque Labrune arrive avec un contrat de quatre ans sous le bras pour lui. Malheureusement, entre 2012 et 2014, le milieu offensif sera plus habitué aux bancs et aux prêts qu’aux ultras scandant son nom au Vélodrome. Tricard du système Bielsa, Raspentino trouve cet été un point de chute au SM Caen. Pour un mec qui peut jouer attaquant et qui a appris le football à l’AS Gignac, c’est con, quand même…

7. Elliot Grandin

Grosse saveur en équipe de jeunes, Elliot Grandin ne parviendra jamais à convertir les espoirs placés en lui une fois sa majorité en poche, et ce, malgré un contexte idéal au Stade Malherbe, son club et sa ville de toujours. Ce qui n’empêchera pas l’OM de signer la bête à l’hiver 2008, convaincu du potentiel du Franco-Congolais. Ou presque : Éric Gerets, lui, n’y croit pas. Au bout d’un an et de vingt-deux matchs, Grandin résilie son contrat à l’amiable avec le club phocéen. Décidément, le Lion de Rekem n’aime vraiment pas la Normandie…

8. Benoît Cauet

Formé en partie à l’Olympique de Marseille, Benoît Cauet arrivera malheureusement à la pire période du club quand on est une jeune pousse qui veut s’imposer en équipe première. Résultat : en 1990, le natif de Châtellerault se barre du 13 pour aller dans le 14, direction le Stade Malherbe. Durant ces quatre ans dans l’entrejeu normand, Cauet fera notamment partie de la team qui battra le Real Saragosse à domicile pendant la saison 92-93, seul occurrence européenne des Rouge et Bleu. La suite, on la connaît… Cauet gagne le championnat en 1995 avec Nantes, passe vite fait par le PSG, file à l’italienne à l’Inter, puis est élu joueur de l’année par les supporters nerazzurri en 1999. Le tout, sans passer par la case équipe de France. Prends ça, Youri !

9. Jean-François Domergue

Croisement entre Pierre Niney et Sacha Bourdo, Jean-François Domergue a été avant tout un honnête libéro de Division 1 dans les années 80 salué pour sa qualité de placement. Bon timing toujours : sélectionné de dernière minute, « Jeff » remportera également l’Euro 84, plantant deux buts en demi-finale. Deux ans plus tard, il signe à Marseille qui entre alors dans l’ère Tapie, afin d’encadrer les jeunes et de découvrir la Coupe des coupes. En 1988, Domergue pense se finir tranquillement en Basse-Normandie, mais se heurte à ce sale troll de Robert Nouzaret, qui le pousse à la retraite. Quelques jours plus tard, Nouzaret est débarqué du Stade Malherbe. Bon timing, on avait dit ?

10. William Gallas

L’homme qui zozotte plus vite que son ombre s’est signalé très vite en reprenant la place laissée vacante par Hippolyte Dangbeto, parti à Perpignan, en même temps qu’il aidait le Stade Malherbe à remonter en Ligue 1 en 1996. Marseille sent le bon coup et signe le défenseur, d’abord en licence amateur faute de place dans l’équipe pro. Quatre ans plus tard, le mec signe à Chelsea avec en poche une place de finaliste de la Coupe UEFA et de second en championnat en 1999. Bien décidé à rédiger un petit précis de la traîtrise dans le football, il signera ensuite chez les rivaux Arsenal et Tottenham. Avant de déclarer en 2013 au Bonhomme Libre, au sujet d’un possible retour à Caen : « On peut y penser car j’ai vécu des moments forts ici. Mais aujourd’hui, ma vie est entre l’Angleterre et le Sud de la France. Il faut y réfléchir… » Quelques mois plus tard, Gallas signe à Perth Glory, en Australie. Très au Sud de la France, donc.

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