- Ligue 2 – Ajaccio
Socrier : « On est un club qui dérange »
Après avoir quitté Brest cet été, Richard Socrier a posé ses valises du côté d'Ajaccio. Et autant dire qu'il a eu du nez puisqu'à la surprise générale, l'ACA est en course pour monter en Ligue 1. Entretien avec une groupie de Nolan Roux, avant la réception capitale de Sedan à François-Coty.
En cas de victoire face à Sedan, on voit mal ce qui pourrait empêcher Ajaccio d’accéder en L1…
Le chemin est encore long. C’est quand même sûr qu’une victoire contre Sedan nous permettrait d’avoir cinq points d’avance sur eux à cinq journées de la fin. Il faudrait qu’ils nous reprennent un point par journée, c’est quand même compliqué. Le championnat est vraiment serré. On n’est pas encore en Ligue 1.
Dans quels domaines Sedan peut-il vous poser des problèmes ?
Tout simplement dans le jeu. Au match aller on avait quand même pris une petite leçon (défaite 4-1, ndlr). On n’avait encore pas l’expérience du top 3 à l’époque. Maintenant, on a déjà joué pas mal de matchs à pression, on gère ça un peu mieux. Il va falloir être présent et surtout exercer un gros pressing sur eux.
Si l’on t’avait dit en début de saison que vous joueriez la montée, tu l’aurais cru ?
Non, pas du tout. On partait vraiment dans l’inconnu. Il y a eu beaucoup d’arrivées à l’intersaison. Lors des matchs amicaux le contenu était bon mais les résultats ne suivaient pas. On avait hâte que le championnat commence pour se situer car on ne savait pas du tout où on en était. Puis la confiance est venue au fur et à mesure, certains jeunes ont explosé…
Ajaccio est-il vraiment prêt pour la Ligue 1 ?
Au début, le club avait un petit objectif. Mais dans la tête du président, l’objectif de monter en Ligue 1 trottait. Mais seulement dans deux ou trois ans. En plus, le club a déjà connu l’élite donc on n’arriverait pas dans l’inconnu. Après, c’est sûr que c’est un championnat compliqué. Quand on voit des gros clubs comme Lens, qui ont un gros passé, et que c’est dur pour eux… En cas de montée le club fera les efforts nécessaires. Tout sera mis en œuvre pour réussir. Après on est un club qui dérange donc c’est toujours plus compliqué.
Tu penses qu’Ajaccio dérange vraiment ?
Oui, je le pense. On est toujours plus sévère avec nous dans certaines sanctions… Il y a toujours une légende autour des clubs corses. Après on n’est pas des victimes non plus mais bon… Il faut qu’on reste concentré et qu’on ne se prenne pas la tête avec tout ça.
Quels sont tes favoris pour la montée ?
J’espère déjà nous ! Après il y a 4-5 équipes qui peuvent finir dans le trio de tête. Je vois bien Le Mans et Evian, mais Dijon, que l’on vient de jouer, est vraiment une grosse équipe. De toute façon le championnat est vraiment très homogène.
Aller en Ligue 1 avec Ajaccio serait une revanche pour toi qui n’est pas resté à Brest cet été ?
Pas du tout. La page est vraiment tournée. C’était vraiment une super aventure. Un nouveau cycle devait commencer à Brest. Et moi j’avais des envies d’ailleurs.
Quel regard portes-tu sur leur saison ?
Je les suis et je les supporte. Ce sont mes potes qui jouent. Ça fait plaisir de voir que ce club a grandi. Je suis vraiment super content. Brest devrait être un exemple pour tous les clubs qui montent en Ligue 1. Ce sont les joueurs qui ont obtenu la montée qui jouent encore en Ligue 1 et c’est une très bonne chose.
Tu es surpris par leur réussite ?
Non, je ne suis vraiment pas surpris. Ils ont gardé les mêmes valeurs que l’année dernière. En plus ils ont fait un bon recrutement. Ils ont eu une période difficile qui a coïncidé avec l’absence de Nolan Roux. Mais ils ont gardé les mêmes principes de jeu et depuis le retour de Nolan cela va mieux.
Justement, toi qui as côtoyé Nolan Roux, que penses-tu de lui ?
Avant son arrivée à Brest l’année dernière, je ne le connaissais pas. C’est un attaquant qui aime prendre la profondeur, qui a un cœur énorme. En plus il a une excellente frappe de balle. Tous ses tirs sont quasiment cadrés, ce qui est assez exceptionnel. S’il y a un point qu’il devrait améliorer ce serait son jeu de tête, mais il a déjà une très bonne détente. En plus c’est un garçon intelligent et à l’écoute. Avec un coach comme Alex Dupont, il peut vraiment beaucoup apprendre.
Au point de rejoindre l’équipe de France ?
Franchement c’est faisable. Même si à Brest c’est difficile d’être sélectionné. Le plus dur pour lui sera de confirmer dans un plus grand club. En tout cas, il a les qualités pour. Et il a la tête sur les épaules. Il a déjà prouvé avec les espoirs qu’il pouvait réussir. Je pense vraiment qu’il peut aller en équipe de France.
En parlant d’équipe de France, tu as joué avec Ribéry à Metz. Comment était-il ?
Comme on l’imagine : très chambreur. Il s’est très vite adapté au club. Il était enthousiaste à l’idée de jouer sa première saison en Ligue 1. Sur le terrain, on a tout de suite vu qu’il était au-dessus du lot. En ce moment il a l’air de revenir à son niveau, malgré la mauvaise période qu’il a traversé, notamment dans sa vie privée.
Vous êtes toujours en contact ?
Non plus vraiment. Quand il est sur Paris et que je m’y trouve aussi, on essaye juste de venir se dire un petit bonjour.
La Corse ça doit quand même te changer de Châteauroux ou Brest non?
Oui c’est clair que ça change. J’avais besoin de dépaysement. Je suis un îlien puisque je suis originaire de Guadeloupe. Donc pour moi l’adaptation en Corse se passe bien.
Tu ressens de l’effervescence autour de la possible montée du club ?
Oui, petit à petit ça vient. Il y a de plus en plus de monde au stade, l’ambiance est de mieux en mieux. J’espère que les supporters seront là contre Sedan pour nous pousser, comme l’on fait les supporters dijonnais avec leur équipe la semaine dernière.
Propos recueillis par Alexandre Alain
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