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Sans Phil Collins au Parc des Princes, le PSG perd une part de son identité

Par Nicolas Kssis-Martov
3 minutes
Sans Phil Collins au Parc des Princes, le PSG perd une part de son identité

L’annonce a réussi à éclipser l’absence de Lionel Messi pour ce qui aurait pu être sa première au Parc des Princes. Le PSG n’utilisera plus le titre Who Said I Would de Phil Collins pour l’entrée de ses joueurs avant un match. Derrière ce choix qui peut sembler anecdotique aux yeux et aux oreilles des profanes, un nouveau signe que le culte du marketing l’emporte sur le respect de l’histoire et de la mémoire collective des supporters, surtout accumulée in situ dans les tribunes. Un choix qui peut finalement coûter cher.

Aimer son club, c’est parfois, voire souvent, supporter et finalement s’approprier la musique discutable, pour rester courtois, qu’on entend dans son stade préféré. Le Vélodrome résonne au son de Jump de Van Halen (et on se souvient de la faute de goût du DJ Breakbot qui l’avait passé dans l’antre parisien en 2013). Le Parc des Princes vibrait depuis 1992 (c’est long à l’échelle d’une vie de supporter) avec Who Said I Would de Phil Collins quand les équipes y pénétraient avant les 90 minutes fatidiques (sans oublier aussi le Go West version Pet Shop Boys). Seulement, le mois dernier, lors de la réception de Strasbourg, le public avait été surpris d’entendre retentir un titre de DJ Snake après une si longue absence. Rebelote ce samedi après-midi au moment de voir les copains de Julian Draxler entrer sur la pelouse aux côtés des Clermontois. Surprise : il faudra maintenant s’y habituer.

Fabien Allègre, directeur de la diversification du club (drôle de fonction) parle d’une évolution normale, à l’image du maillot. Si le responsable « clientèle » du PSG se vante de dialoguer, y compris avec les ultras (qui hier après-midi n’ont pas réagi), et se dit prêt à revenir en arrière en cas d’échec auprès de la part de marché, il paraît convaincu que son audace sera payante. Surtout, il inscrit ce projet dans une nouvelle approche mondialisée et strictement commerciale du foot pro, qui en s’appuyant sur l’aura de la capitale et de sa créativité, lui octroie une mission quasi culturelle : « On est tout autant capable de mettre en lumière des grandes marques internationales, de jeunes talents dans l’art ou la mode, que de participer à l’expression des talents musicaux du Grand Paris. »

Marketing amnésique

Le drame se situe ici. Sans utiliser les termes « wokisme », « cancel culture » ou « fachos », totalement déconnectés du sujet, nous sommes basiquement confrontés à une stratégie aveugle de commercialisation de la passion du football, sûrement par de brillants esprits formés en école de commerce. Aveugle quand elle piétine le passé et surtout la relation des fans, supporters et ultras avec les 50 ans d’existence de ce club, qui se cristallisent aussi autour de ce type de marqueur, en l’occurrence un titre peut-être daté, mais de référence. (Personnellement je préférerais « Blood and Fire » de Niney, mais on doit savoir se résigner parfois…) Le PSG version QSI paraissait l’avoir compris, avoir saisi que pour vendre cette « marque » , il avait besoin de tirer malgré tout le fil avec son patrimoine. Le retour des ultras s’inscrivait dans cette approche. La relégation de Phil Collins lors de l’échauffement constitue bel et bien une offense qui gifle bien au-delà des nostalgiques et des plus fidèles.

Encadrement aveugle

Aveugle aussi quand ces brillants costards cravates, avec leur business plan concocté une oreille sur Deezer et un œil sur la PS4, imagine que le PSG va profiter de la « richesse » des cultures artistiques et urbaines de la région parisienne en invitant aussi grossièrement ses acteurs ou actrices à participer à ce genre de mascarade. Les riffs de guitare de Sherwood Pogo ou le soutien de NTM maillot sur scène, surtout Kool Sheen, sans oublier l’amour d’un DJ Mehdi, dont nous pleurons les dix ans de la disparition, ont davantage contribué à créer l’attachement ou rallier le peuple parisien autour du PSG que n’importe quel volontarisme ou instrumentalisation balancés sous forme de communication sur les réseaux sociaux. Les artistes qui supportent Paris n’ont pas besoin de remplacer Phil Collins au Parc. Ils servent bien mieux leurs couleurs de l’extérieur. Alors que le virage Auteuil a rendu, avec beaucoup de dignité, hommage à Jean-Paul Belmondo et Jean-Pierre Adams, il serait bienvenu que la direction s’en inspire en retour et retrouve ses esprits.

Dans cet article :
Les notes de Koh-Lanta : la tribu maudite
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