Roland-Garros : Federer-Čilić, pour continuer à écrire l’histoire

2008, Huitièmes de Bercy – Federer-Čilić 6-3/6-4 : La grande première « Je me suis entraîné avec lui à Genève. Je ne voyais pas un autre Čilić, c’était le Čilić. » Roger Federer connaît par cœur son adversaire du jour, fruit de leurs nombreux bras de fer au fil des années, et s’en méfiait forcément dans la foulée de sa qualification contre Istomin. Leur premier duel remonte à 2008 et un simple huitième de finale entre un Croate de 20 piges qui dispute sa première vraie saison sur le circuit principal et le Suisse, déjà numéro 2 mondial. C’est là que les deux hommes ont fait connaissance, eux qui prendront ensuite la belle habitude de se retrouver sur des sommets bien plus élevés. Vainqueur du premier tournoi de sa carrière à New Haven quelques mois plus tôt, le tout jeune Marin Čilić ne fait pas le poids face au mastodonte Federer. Comme bien souvent par la suite. Forfait au tour suivant, « Rodgeur » verra finalement un petit Français continuer de se faire un nom en remportant le tournoi. Indice : son prénom c’est Jo-Wilfried.

2011, Huitièmes de Monte Carlo – Federer-Čilić 6-4/6-3 : La seule sur terre La terre battue, assez peu pour eux. Tout le monde ne s’appelle pas Rafael Nadal pour maîtriser l’ocre à la perfection, et certains préfèrent piétiner savamment le gazon. Pas spécialistes de la surface, les deux bonshommes ne s’y sont affrontés qu’une seule fois en dix confrontations. C’était sous le soleil de Monte Carlo en 2011, pour une rencontre une nouvelle fois dominée par maître Roger face à un Čilić plutôt dans le creux de la vague après un début de carrière bien prometteur. Dix ans plus tard tout pile et à bientôt 40 ans, Federer pourra-t-il encore s’en inspirer ? On l’espère pour lui, mais il faudra laisser aux oubliettes cette défaite aux mains d’un vulgaire Jürgen Melzer au tour suivant.

2014, Demi-finales de l’US Open – Čilić-Federer 6-3/6-4/6-4 : Marin au firmament Ça y est, il l’a fait ! Cette fois, c’est la bonne pour le grand Marin Čilić, qui fait enfin tomber Federer à sa sixième tentative. Le moment est parfaitement choisi. À savoir la demi-finale d’un Grand Chelem qu’il s’adjuge deux jours plus tard face à Kei Nishikori au terme d’une quinzaine merveilleuse. Fatigué après avoir renversé Gaël Monfils, Federer est rapidement dépassé et s’incline lourdement. En face, notre ami des Balkans, numéro 16 mondial à l’entame du tournoi, est au firmament de sa carrière et devient le deuxième joueur croate à remporter un tournoi du Grand Chelem. Le premier ? Son entraîneur du moment, Goran Ivanišević. Une sacrée passation de pouvoir.

2017 Finale de Wimbledon – Federer-Čilić 6-3/6-1/6-4 : Le gazon sacré Que tout le monde se rassure, les choses ne mettent pas longtemps à rentrer dans l’ordre, à savoir à tourner à nouveau en faveur du plus grand tennisman de tous les temps. Mais désormais, Čilić est un adversaire de très gros calibre, contre lequel Roger écrit l’histoire. Son histoire. Le 16 juillet 2017 tout d’abord, où pour sa onzième finale à Wimbledon (un record, pour ceux qui en doutaient), le Suisse roule sur un opposant diminué par une ampoule et qui ne tarde pas à perdre pied. Quelques chiffres : 1h41 de jeu seulement, aucun set perdu en sept matchs à 35 et 342 pour le vainqueur le plus âgé de l’histoire du Grand Chelem londonien, et surtout un huitième sacre au pays des polos blancs pour Roger (autre record, bien évidemment). Malgré un parcours remarquable, le pauvre Čilić en est une nouvelle fois rendu à observer son compère devenir une légende, sans rien y trouver à redire.

2018 Finale de l’Open d’Australie – Federer-Čilić 6-2/6-7/6-3/3-6/6-1 : La passe de 20 Vous avez dit écrire l’histoire du tennis ? Une habitude pour les deux hommes, qui croisent à nouveau le fer tout en haut de la pyramide quelques mois plus tard. Le décor se nomme cette fois Melbourne, mais la finalité reste la même. Dans ce qui reste certainement comme l’affrontement le plus disputé entre les deux joueurs, Federer ressort une nouvelle fois vainqueur en cinq sets de très haute voltige. Les chiffres font encore froid dans le dos : trentième finale jouée en Grand Chelem (record), sixième sacre à l’Open d’Australie (record égalé), une place de numéro 1 mondial conquise à nouveau quelques semaines plus tard, à 36 ans et des poussières. Mais surtout, un vingtième sacre en Grand Chelem, son dernier en date. Encore une fois, Marin Čilić aura eu beau jouer son meilleur tennis, pousser Rafael Nadal à l’abandon lors de la cinquième manche en quarts, il rend une nouvelle fois les armes. Trois années se sont désormais écoulées, et les deux joueurs ne sont plus au sommet pour ces grandes retrouvailles, dès ce deuxième tour de Roland-Garros. Mais encore une fois, le spectacle promet d’être grandiose entre deux grands champions.

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