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On était au Parc, en latérale
Canal+ n’en a pas parlé quand les autres médias en ont dit n’importe quoi, mais hier soir, Pastore n’était pas le seul à faire l’animation au Parc des Princes. Plus d’un millier d’anciens abonnés s’était donné rendez-vous en tribunes latérales. Une opération organisée par certaines anciennes associations de supporters aujourd’hui bannies du Parc des Princes. Au menu, chant constant et contestataires.
D’anciens des Lutece Falco, de la K-Soce Team, des Microbes, de la Brigade Paris, des Karsud, de Liberté pour les abonnés (LPA), du Kop of Boulogne, abonnés d’Auteuil et de Boulogne se sont retrouvés aux abords du stade puis sont partis peupler, à l’exception des Karsud, les tribunes latérales H et E lors de ce PSG-Brest. Des têtes connues qui ne s’étaient pas croisées depuis longtemps. Pour certains même, le premier retour au Parc depuis le fameux PSG-Montpellier, dernier match d’une funeste saison 2009-2010 pour les tribunes parisiennes. Et la boule au ventre avant de découvrir, ce qu’est devenu ce « stade de légende« .
Un dispositif minuté est lancé au service d’une action de contestation. Poussée pour une entrée massive en H rouge en chantant, regroupement à plusieurs en bas de tribunes et jusqu’au milieu des rangées, alors que le Parc des Princes s’agite à l’entrée des joueurs, la tribune H brandit des ballons noirs en signe de protestation: « En mémoire de l’ancien Parc: Silence« , annonce une banderole déployée en bas de travée. Suivie de 15 minutes de grèves des chants. Malgré la difficulté de la coordination et des capos qui lancent tant bien que mal les directives à la voix, la consigne est respectée. Pour marquer le coup, et se différencier du public actuel des virages. Quinze longues minutes où les visages se tendent en attendant de pouvoir enfin chanter de nouveau.
14 minutes 30, gonflage de ballons rouge et bleu, sortie de papelitos et d’une banderole « QSI-Leo, un seul transfert n’a pas de prix: le 12ème homme« . Le premier chant des supporters historiques résonne dans un Parc des Princes morne: « Rendez-nous nos abonnements!« . Les regards se tournent vers cette tribune H, d’habitude si calme. Même les commentateurs de Canal+ relèvent le retentissement « d’une tribune qui commence à se réveiller« , sans même expliquer pourquoi une latérale se met à chanter plus fort que tout le reste du stade… « Paris c’est nous, Paris c’est nous« , hurlent ceux qui suivent le PSG partout depuis 5, 10 ou 20 ans.
Les instigateurs du plan Leproux, Bruno Skropeta et Philippe Boindrieux en tête, en prennent pour leur grade, de même que les supporters qui peuplent les virages, appelés de façon péjorative « Lynx » (en référence à la mascotte de Robin Leproux, Germain le Lynx). Ces derniers sont coupables, selon les anciens abonnés, de jouer la politique du plan Leproux. En fait, beaucoup de frustration et de colère s’expriment de la part des supporters historiques à la vue d’un virage Auteuil plein, mais sans eux. D’où l’alternance, jusqu’à la fin, entre des chants d’encouragements pour l’équipe et de contestation à sa direction.
Un échange s’établit même entre la tribune H, peuplée d’anciens abonnés d’Auteuil en majorité, et la tribune E où ont pris place les pensionnaires du Kop of Boulogne (KOB) sur « Paris est magique » où chaque tribune s’applaudit après chacune des poussées. Des rengaines qu’on n’avait pas entendu au Parc des Princes depuis longtemps: « Boulogne est magique, Auteuil est magique« .
Même la fin du match ne calme pas totalement l’enthousiasme des bannis du Parc, le virage Auteuil et la tribune Boulogne sont déjà vides depuis un moment quand les ultras entonnent « Et il est mort le Parc des Princes« . Comme une étrange prémonition?
AC