L'amour dure quatre points
On ne saura jamais vraiment ce que le président avait derrière la tête, si ce n'est s'offrir quelques semaines de répit en prenant tout le monde de court, lorsqu'il a convaincu Raymond de s'offrir une pige chez les Jaune et Vert. Sur le terrain et en dehors, le contexte avait tout du traquenard, et même s'il était arrivé autrement que les mains dans les poches, le coach aurait eu tout le mal du monde à faire des merveilles. Mais les faits sont là, et ils font mal : en sept matchs, le presque septuagénaire n'a jamais vu la victoire, a rapporté quatre petits points (quatre nuls et trois revers), a vu son équipe chanceler jusqu'à la 18e place et la contestation des supporters envers la direction prendre une nouvelle dimension. Ces derniers ont d'ailleurs bien compris une chose, qu'ils affichaient dès le 31 décembre : « Le problème, c'est pas Der Zak', Baup, Rohr, Furlan, Gentili, Anziani, Chauvin, Girard, Conceição, Ranieri, Cardoso, Halilhodžić, Gourcuff, Domenech... Le problème, c'est la famille Kita. »Pendant cette parenthèse quelque peu hors du temps dans la cité des ducs de Bretagne, on a pu retrouver le Raymond à qui on ne la fait pas, taquin - c'est un euphémisme - en conférence de presse et toujours surprenant dans tout ce qu'il entreprend. Footballistiquement, on ne pourra pas dire qu'il a réussi grand-chose, mais malgré plusieurs sorties indigentes, il aura au moins procédé à quelques coups de poker plus ou mois pertinents : Andrei Girotto remonté d'un cran dans l'entrejeu, Kader Bamba progressivement placardisé, le lampadaire Kalifa Coulibaly relancé devant ou encore la mise en place d'un 4-1-4-1 joueur qui, avant de voler en éclats contre le leader lillois (0-2) et de certainement tomber aux oubliettes avec ce nouveau twist, avait permis à son équipe d'offrir un peu de football à Geoffroy-Guichard (1-1) : là aussi, une denrée rare. Ainsi se dessine le quinzième - et le plus prématuré - changement de technicien (hors intérims) depuis la prise de fonction de Waldemar Kita il y a treize ans et demi. Quelques mois avant cette arrivée, en 2006-2007, un FCN déjà à l'agonie avait également fait appel à un gros nom en pré-retraite pour tenter de faire bouger les choses à la mi-saison : il s'appelait Fabien Barthez et n'a pas non plus terminé la saison. À l'issue de cet exercice, c'est la descente qui attendait les Canaris.
Par Jérémie Baron
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