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La Metz n’est pas encore dite

Par Mathieu Rollinger
4 minutes
La Metz n’est pas encore dite

Avec 31 points, le FC Metz est actuellement l'heureux occupant de la place de barragiste. Heureux ? Et comment ! Les Grenats, qui semblaient condamnés il y a encore trois journées, se sont retapés in extremis pour enfin défendre leur peau en Ligue 1. Tout se jouera samedi prochain contre le Paris Saint-Germain, déjà champion.

Ne les cherchez pas sur le tapis rouge. Ce dimanche, aucun Messin n’aura besoin de sortir son costard et passer une tête aux trophées UNFP du côté du Pavillon Gabriel de Paris. Quand on pointe à la 18e place de Ligue 1 à la mi-mai, en général, on a peu de distinctions individuelles à réclamer. En revanche, justement parce qu’ils sont ce matin 18es et donc virtuellement barragistes, les Lorrains auront l’obligation de sortir le grand jeu samedi prochain, toujours dans la capitale. Tout ça à la faveur d’une série de deux victoires à domicile, dont la dernière ce samedi contre Angers (1-0) qui leur permet de repasser devant Saint-Étienne à la différence de but. Eux qui n’avaient plus réalisé cette « performance » depuis octobre 2020. Eux qui n’avaient jusque-là empoché cette saison qu’une victoire à Saint-Symphorien, un après-midi de décembre contre Lorient (4-1). Mais voilà, alors qu’ils pensaient avoir touché le fond il y a trois semaines contre Brest (0-1), être condamné à remonter dans ce foutu ascenseur pour la treizième fois en vingt ans, la bande d’Antonetti est toujours en vie. « C’était inespéré, soufflait Nicolas de Préville au micro de Prime Video. On va jouer notre survie à Paris, c’est incroyable. La victoire contre Lyon dimanche dernier (3-2) nous a redonné espoir… Il se passe des choses incroyables dans le foot. »

Feu sacré et Génération Zé

Le foot. C’est bien parce que Metz a enfin décidé de remettre le foot au milieu de son projet qu’il s’est donné le droit de croire au maintien, lui qui ne compte que 31 points, alors que la légende urbaine veut qu’il en faut 10 de plus pour se sauver. Oui, le foot et tout ce qu’il comporte. À savoir, proposer un schéma qui consiste en autre chose qu’à empiler les défenseurs ; profiter enfin des qualités de ces bons attaquants que sont Didier Lamkel Zé et Nicolas de Préville ; refaire confiance aux cadres de l’an passé que sont Farid Boulaya, Kiki Kouyaté, Thomas Delaine et Pape Matar Sarr ; miser sur la jeunesse de William Mikelbrencis, Sikou Niakaté ou Lenny Lacroix ; s’appuyer sur le calme de Marc-Aurèle Caillard plutôt que sur les pétages de plomb d’Alexandre Oukidja ; réactiver le soutien de tribunes jusqu’alors sevrées d’émotions positives. Tant de choses dont s’était passé trop longtemps Frédéric Antonetti — lui aussi de retour sur le banc après sept matchs au frigo —, s’entêtant dans ses doutes et ses coups de sang. Tant de choses qui ont finalement permis aux siens de rallumer le feu sacré et combler un retard de sept points sur des rivaux qui faisaient du surplace.

Le Corse, qui n’a jamais connu la descente de toute sa carrière, avait publiquement mis genou à terre avant la réception de l’OL, comme s’il ne pouvait plus rien espérer de cette « saison noire », durant laquelle il a occupé pendant neuf journées la place de lanterne rouge. « Je ne veux pas chercher d’excuses. Notre chance, on l’a eue, regrettait-il. C’est comme ça. On a réussi à se maintenir pendant deux saisons, mais on n’a pas réussi cette année. » A-t-il parlé trop vite ? Il est encore trop tôt pour le dire. Mais en tout cas, ses joueurs ont rempli l’objectif qu’il avait fixé avant d’affronter le SCO, celui de « donner une bonne image et montrer avoir[leur]place en Ligue 1 ». Le chemin pour y rester l’an prochain est encore long. Il faudra faire au moins aussi bien que Saint-Étienne (en déplacement à Nantes), mais sur la pelouse du Parc des Princes, quitte à gâcher la cérémonie du sacre des Parisiens. « Tout est possible, on aime bien jouer contre les gros », prévient Nicolas de Préville, lui qui sera malheureusement suspendu pour cette rencontre. C’est donc sur les larges épaules et le gros tempérament de son nouveau compère d’attaque que tous les regards seront suspendus : Didier Lamkel Zé. Le Camerounais, débarqué début avril en Moselle en provenance d’Anvers, a apporté sa fraîcheur à un groupe au moral miné, son caractère bien trempé et aussi son sens du but. Avec trois pions au compteur, le gus a la gueule de l’emploi pour reprendre le rôle de Ronny Rodelin, qui avait sauvé le Stade Malherbe de la relégation, au Parc, en 2017, d’un but dans les arrêts de jeu. Et puisqu’il ne faut pas compter sur Antonetti pour mettre le champagne au frais avant le match, il n’y a plus qu’à espérer que les Parisiens ont prévu du rab, histoire de marquer le coup si un tel scénario se répète.

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