- Ligue Europa
- 16èmes
La Ligue Europa, pourquoi pas ?
Place aujourd'hui à la petite sœur européenne. Pas d'énormes affiches mais un plateau qui se relève enfin, après quelques années de torpeur footballistique. Marseille et Lille sont bien entourés mais peuvent s'en sortir, au moins pour ces 16èmes de finale. Ensuite, on verra. Lyon a bien montré la voie, non ?
Michel Platini avait annoncé la couleur en mai dernier : « Nos changements vont bonifier cette compétition historique, très importante pour l’UEFA et pour le football européen, puisqu’elle va concerner plus de fans, plus de joueurs et plus de clubs. Je suis convaincu que ce nouveau format donnera à l’UEFA Europa League un nouvel élan de succès » .
A y regarder de plus près, on peut presque être en mesure de dire que le bedonnant avait vu juste. Si 14 pays étaient représentés en février 2009 à ce même stade de la compétition, on en compte ce soir 16, l’Israël (Hapoël Tel-Aviv), l’Autriche (Red Bull Salzbourg) et la Roumanie (Unirea Urziceni) étant les nouveaux heureux élus.
Pourtant, les affiches de ces 16èmes de Ligue Europa, et c’est bien là le paradoxe, ont un peu plus de gueule que la saison dernière. Sept équipes avaient participé il y a un an aux huitièmes de finale de la grande sœur Champion’s League, Liverpool, la Juve et la Roma faisant figure de réels épouvantails pour le début de cette session finale. Quelques seconds couteaux du plateau européen complètent le tableau : l’Atletico Madrid, Villarreal, et les deux finalistes de l’année dernière, le Shakhtar Donetsk et le Werder Brême.
La dotation financière doit y être pour quelque chose. Pour cette nouvelle édition, l’UEFA a enfin eu la bonne idée de donner un peu plus de blé aux participants, multipliant les primes par 4 et redistribuant les droits télé dès les 16èmes et non plus à partir des quarts. Dans un climat économique difficile pour les grands clubs, comme Liverpool, la perspective de renflouer les caisses par l’ex renégate des coupes européennes est donc une motivation supplémentaire. Non, il n’y a pas de petits profits. Ben alors, on te pensait blasé du foot-business Michel ? Oui, mais pour faire plaisir à tout le monde, il fallait bien un compromis : donner plus de place aux petits, idée acceptée par des rentrées financières potentielles plus importantes pour les grands échoués en C3. Ah, le compromis, leitmotiv de Platoche, qui préfère l’arbitrage à 5, plutôt que de tester la vidéo dans ce laboratoire qu’est la Ligue Europa…
Et les clubs français dans tout ça ? Marseille, reversé de la C1 vers la Ligue Europa, compte bien faire de cette coupe un nouvel objectif et peut nourrir de réelles ambitions, s’il ne se montre pas aussi naïf qu’en Ligue des Champions. Cela commence par le rustre Copenhague. Lille est de son côté le seul club français à être sorti d’une poule pourtant pas donnée avec Valence et la Samp’, le seul aussi à l’avoir prise suffisamment au sérieux, au contraire de Toulouse, éliminé dans un groupe qui ne présentait que Donetsk comme réel concurrent. La tâche sera néanmoins plus difficile que pour les Phocéens, Fenerbahçe n’étant pas le meilleur des tirages pour la bande à Garcia.
Quoi qu’il en soit, la route pour le stade Volksparkstadion d’Hambourg est encore longue. Entre les équipes en quête de rédemption comme Liverpool, qui sera pour ce printemps enfin au complet, ou la Juve, qui semble sortir de son marasme, et les autres, les prétendants sont beaucoup plus sérieux que les saisons précédentes. Pour enfin, espérons-le, voir une vraie finale.
La mère Michel n’en serait alors que plus contente, et aurait enfin retrouvé son chat, la Coupe UEFA.
Ronan Boscher
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