Trombetta, bête curieuse
A Rome, rien ne va plus. Après la déconvenue subie à Palerme (3-1) le week-end dernier en championnat, les Giallorossi qui ont rechuté à domicile mardi en Ligue des Champions face à Cluj (1-2), connaissent une crise latente. Humiliation suprême, les partenaires de Totti ont sombré à l’Olimpico, face à une formation coachée par un illustre inconnu – pour une partie d’entre eux –, italien de surcroît. Et c’est ça qui fait parler.
Car Maurizio Trombetta (46 ans), qui a remplacé début septembre au poste Ioan Andone (dont il était l’adjoint depuis juin dernier), est jusque-là passé au travers des sollicitations médiatiques, de l’autre côté des Alpes. Bien que recruté en qualité de second à l’Udinese, Naples, Pérouse, Bologne ou encore Ancône (quand même !), l’homme a surpris, et intrigue au premier plan l’ensemble de la classe footballistique transalpine.
Lui qui n’a jamais été joueur professionnel, et qui consacrait du temps aux équipes de jeunes dans son pays de naissance, ne manque pas d’interpeller aujourd’hui. Pourtant, tout auréolé de son retentissant succès dans la cité éternelle, le technicien qui dirige le club champion de Roumanie et vainqueur de la coupe nationale en titre(s), la joue modeste et profil bas. « Nous avons obtenu un résultat auquel personne ne s’attendait à la veille du match, et nous le méritions amplement,déclarait-il après l’exploit (Spalletti appréciera).D’un point de vue personnel, je suis très content, mais mon prédécesseur mérite aussi des félicitations. Personne ne croyait que nous prendrions trois points ici, mais maintenant, nous sommes deuxièmes du groupe, même s’il faut rester réalistes et viser la troisième place » .
Une personnalité et une attitude qui plaisent chez nos proches voisins ; une nation qui ne se prive d’ailleurs pas, désormais, de s’approprier chauvinement cette soudaine réussite, en revendiquant « l’esprit » et certaines « conceptions » bien « italiens » ! Ou quand le « made in Italy » semble s’exporter à merveille. Reste plus qu’à attendre le match retour (et la qualification ?) pour voir si le ressenti est toujours le même…
Laurent BRUN, avec Duccio MANTELLASSI