Mafia, Messine et Mascarpone
L’attaquant italien Giuseppe Sculli, prêté cette saison à Messine par la Juventus Turin et ancien membre de la sélection des moins de 21ans, a été mis en examen la semaine dernière par l’infatigable procureur de Reggio de Calabre, pour association de malfaiteurs dans une affaire de fraude électorale.
Selon l’accusation, le joueur transalpin aurait gentiment menacé certains de ses concitoyens pour soutenir un candidat à la mairie d’une petite localité, Bruzzano Zeffiro.
L’incriminé a immédiatement réagi, s’empressant de faire savoir publiquement dans un communiqué qu’il se sent évidemment « totalement étranger aux faits » qui lui sont reprochés, ajoutant qu’il avait demandé à ses chiens de garde (avocats ou hommes de main ?!), de « prendre les mesures nécessaires pour protéger son image et sa respectabilité » .
Et il est vrai que dans la famille, question image et respectabilité, on s’y connaît !
Son oncle, Giuseppe Morabito, est un des parrains notoires de la mafia calabraise, la ‘Ndrangheta, une organisation internationale « invisible comme l’autre côté de la lune » , et accessoirement l’un des syndicats les plus puissants de la péninsule. Ce petit garnement de Morabito a bénéficié durant plus de 20 ans, et de manière complètement légale, d’une pension d’invalidité versée par l’Etat italien, bonne poire.
L’affaire est croustillante : c’est la femme du mafioso – âgé de 70 ans – qui se rendait depuis 1982 au bureau de poste pour percevoir l’allocation mensuelle de 520 euros. Alors que cette pension ne constituait qu’un petit bonus puisque sa vocation criminelle lui avait permis de pénétrer le cercle très privé des millionnaires. Les gens bien élevés, même riches, ne refusent pas les cadeaux, c’est bien connu, fut-on parrain ! Une arrestation qui a fait sensation au pays des (Fiat) Pandas. De là à penser qu’il a été balancé par le père de son coéquipier à Messine, Gaetano D’Agostino, repenti de la mafia, c’est un peu exagéré…
FS