Amazulu Nation of the Christ
L’équipe championne du Zimbabwe, Amazulu, vient d’être exclue de la ligue professionnelle pour avoir refusé de jouer un match un samedi.
Le club est en effet dévoué à l’église Adventiste du Septième Jour, fondée sur un improbable retour du Christ sur terre prévu pour…1844. Et les adhérents à cette communauté respectent l’observance du sabbat le samedi ou septième jour. De fait, cette obédience particulière a poussé l’équipe à refuser inflexiblement de jouer un jour sacré. Une conviction religieuse non négociable qui a poussé le comité de discipline de la ligue à décréter son exclusion immédiate du championnat pour une période indéfinie : « Le comportement d’Amazulu menace directement la survie de la ligue professionnelle. Cela ne fait qu’engendrer du chaos et nuit fermement à la capacité d’attraction du championnat, notamment vis-à-vis des sponsors potentiels. »
Depuis presque 10 ans, l’équipe évangélisée s’arrangeait donc plus ou moins à l’amiable avec ses frères (adversaires) pour décaler les matches programmés le jour saint, de façon à trouver une osmose parfaite entre leurs valeurs religieuses et leur passion. Mais le mois dernier, les impitoyables rivaux de Motor Action ont tout simplement refusé, en bons truands, de décaler le match qui devait les opposer.
L’entraîneur de l’équipe Adventiste, Felix Matsika, s’est aussitôt fendu d’une déclaration non équivoque sur la BBC Sports : « Si nous sommes obligés de choisir entre le Sabbat et le football, nous choisirons le Sabbat ; les lois du football sont rédigées par des hommes alors que le Sabbat est écrit par le doigt de Dieu. Nous ferons donc appel de cette décision injuste, mais si la volonté du Seigneur est telle, nous nous plierons à cette exclusion. »
Parallèlement à cette polémique, Constantine Murefu, pasteur d’une petite communauté pentecôtiste et qui a dirigé pendant trois saisons une équipe de 2ème division à Harare, a exprimé sa désolidarisation sur la question, peu sensible à la complainte de son congénère : « Nous avions demandé à l’époque que nos matchs soient décalés du dimanche au samedi, car chez nous, c’est le dimanche qui est destiné au Seigneur et au culte. Mais parfois, quand cela était impossible, nous étions bien obligés de jouer. Et même en tant que chrétiens, nous acceptions et nous conformions aux règles de la ligue. »
Sachant que le lundi, c’est ravioli, il faudrait peut-être envisager quelques aménagements futurs dans le calendrier pour éviter de se retrouver avec le lobby Buitoni sur le cul.
Quoiqu’il en soit, les officiels de la Ligue devraient se rencontrer très prochainement pour considérer les conséquences de cette exclusion, sachant qu’il reste encore cinq journées de championnat à disputer. Mais face au tollé général consécutif à cette décision plus que controversée, les dirigeants et supporters des autres clubs du pays, visiblement très choqués par cette décision abusive, ont manifesté publiquement leur soutien. Surtout qu’Amazulu est considéré comme l’une des équipes les plus attractives du championnat, avec à sa tête un président à la grosse côte de popularité, Delma Lupepe, sorte de Tapie zimbabwéen, mécène très généreux du club, et considéré comme un vrai bienfaiteur.
FS