Problème majeur : trois victoires au total. Là, ça craint vraiment. Mais ce Bordeaux, parfois séduisant, et parfois casse-couilles, a-t-il les moyens de faire différemment ? Ou est-il finalement un opportuniste malin, un habile imposteur, voire un braqueur de choc ? Carlos Henrique, lui, a une idée précise de la chose. « Je pense que l'on pouvait faire mieux, notamment au cours des deux matchs face à Nice et Ajaccio (1-1 et 2-2, à domicile, ndlr), qui nous restent en travers de la gorge. Si l'on en avait au moins gagné un, on serait bien mieux en haut du classement, indique le rugueux défenseur. Mais bon, dans l'ensemble, je pense aussi qu'on est à notre place, ajoute-t-il, honnête, surtout si l'on fait la comparaison avec la saison dernière. Il faut donc continuer pour maintenir le cap… Le plus important, ce n'est pas de bien la commencer, mais de maintenir un bon rythme pour bien la finir. »
Modeste meilleur buteur mais prêté
L'objectif avoué par les dirigeants, en début d'exercice, était… le maintien ! Sans déconner, à la Guy Roux, quoi ! Ok, mais personne n'est dupe. Ceci étant, quand on repense au « boring Bordeaux » de 2011-2012, et à son rang de relégable potentiel atteint par trois fois, c'est sûr, on comprend mieux. L'autre objectif (parce qu'il y en avait deux, si, si), c'était de franchir l'écueil d'un préliminaire en Europa Ligue. C'est fait. Et bien fait, même, puisque l'escouade girondine a épinglé la phase de poules à son scapulaire, en explosant in extremis une accrocheuse formation de l'Étoile rouge Belgrade. Puis, après avoir atomisé le F.C. Bruges et s'être fait latter à Newcastle, elle occupe désormais la deuxième place du groupe D. Quoi qu'il en soit, si l'on se réfère aux prévisions, l'objectif est dans la poche. Mouais. Mais qu'attendre donc, au final, après cette entame d'automne ? « Si l'on reste dans les cinq premiers jusqu'au bout, on pourra lutter pour espérer terminer en Ligue des champions » , répond Henrique.
C'est ça : l'appétit vient en mangeant. Logique pour un club de ce standing. Mais pour y parvenir, il va vite falloir sortir la boîte à buts, parce qu'avec 10 réalisations en L1 – et la 12e attaque ex-æquo du plateau –, ce n'est pas gagné ! Car il faut le rappeler, ce sont Diabaté, Gouffran, Obraniak et Saivet les meilleurs buteurs du club, avec… 2 buts chacun ! Sinon, en réalité, tout le monde sait que c'est Anthony Modeste le plus prolifique (4 buts)… Mais il joue pour Bastia (prêté) ! Alors, d'où vient le mal ? « Je pense que nos attaquants font beaucoup d'efforts pour aider la défense. Donc, il est possible que, quand ils arrivent dans la surface adverse, ils n'aient plus assez de fraîcheur pour être décisifs, même si on a vu certains matchs dans lesquels on a eu beaucoup d'occasions, explique le Brésilien, qui a la particularité d'avoir marqué en championnat et mis un autogoal en C3. À Brest (1-1), on n'a pas réussi à marquer (sic). Par conséquent, je crois que l'on peut progresser dans ce domaine-là, ainsi que dans d'autres, afin de pouvoir réaliser un bon championnat. » CQFD. Les Girondins savent donc ce qu'il leur reste à faire…
Par Laurent Brun, à Bordeaux
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