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Voici 10 histoires de petits ponts mythiques

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Le petit pont est de loin le dribble le plus kiffant du football. Et ce, depuis la nuit des temps. La preuve avec ces 10 anecdotes qui vous passeront entre les jambes.

#10 - George Best sur Johan Cruyff

Malgré son nom à faire des entrechats, Bill Elliott est journaliste. Ce 13 octobre 1976, avant une rencontre entre les Pays-Bas et l’Irlande du Nord comptant pour les éliminatoires du mondial 1978, il prend cinq minutes pour échanger avec George Best.
« George, que pensez-vous de Cruyff ?
– Génial.
– Meilleur que vous ?
– Vous plaisantez, c’est ça ? Je vais vous dire ce que je vais faire ce soir… Je vais mettre un petit pont à Cruyff dès que j’en ai l’occasion.
 »
Après cinq minutes de jeu, le Nord-Irlandais reçoit le ballon, élimine trois Bataves et file vers Cruyff plutôt que vers le but. Best met un petit pont au numéro 14, récupère le ballon et cavale les bras levés vers le ciel. Si la rencontre s’achève sur le score de 2-2, ce jour-là, Best a bien battu Cruyff. Le héros du jour en a même profité pour glisser le ballon entre les jambes de l’autre Johan, Neeskens. C’est donc ça, le paso doble ?

#9 - Diego Maradona sur Juan Domingo Cabrera

Toujours en octobre 1976, un gamin de 15 ans, Diego Armando Maradona, remplace Ruben Anibal Giacobetti à la pause d’un Argentinos Juniors-Club Atlético Talleres. Ses grands débuts professionnels. Premier adversaire à se frotter au Pelusa, Juan Domingo Cabrera encaisse un petit pont en guise de salutation. Pourtant, il faut attendre vingt-cinq ans pour que cette anecdote soit officialisée par un journaliste du Grafico. Découverte par hasard, une photo de Maradona en train de mettre un petit pont à un adversaire est envoyée par fax à Cuba, où vit alors l’Argentin. Qui se montre formel : « Oui, c’est la première touche de balle de ma carrière professionnelle. » Capitaine d’Argentinos à l’époque, Roberto Pellerano se rappelle les matchs qui ont suivi : « Juan Carlos Montes, notre coach, avait remarqué que Newell’s faisait un pressing très haut, tout de suite, et que Gallego ouvrait les jambes pour défendre. Pour désarticuler cette pression, il a demandé à Diego de mettre un petit pont dès le coup d’envoi à Gallego. En théorie, c’était un truc impossible à réaliser. Dans la pratique, l’arbitre a sifflé le coup d’envoi, Gallego est venu tout de suite sur Diego… Et il s’est mangé son petit pont. Puis Diego a dribblé trois autres joueurs, et la balle est sortie en corner. » La légende était en marche.

#8 - Juan Roman Riquelme sur Mario Yepes

Quart de finale retour de Copa Libertadores entre Boca Juniors et River Plate, 24 mai 2000. Lancé le long de la ligne de touche, Juan Roman Riquelme contrôle le ballon, revient en retrait puis glisse le ballon vers l’arrière entre les jambes de Mario Yepes. Habitué des tacles glissés, le Colombien reste zen, à la plus grande surprise du numéro 10 de Boca, interviewé par La Nacion : « Yepes a plus de mérite que moi sur cette action. À sa place, n’importe quel joueur m’aurait mis un énorme tacle. Lui, il m’a suivi jusqu’au poteau de corner et rien ne s’est passé. » Le journaliste et écrivain argentin Martin Caparros s’en souvient comme si c’était hier. « Si tu demandes à n’importe quel hincha de Boca, comme je le suis, quel est le plus grand moment footballistique de sa vie, la plupart te répondront comme moi, pas par un titre ou un match, mais par le petit pont de Riquelme sur Yepes. » Pour l’histoire, Riquelme marque lors de cette victoire 3-0 et emmène son équipe sur le toit de l’Amérique du Sud quelques semaines plus tard.

#7 - Aurélien Chedjou sur Zlatan Ibrahimović

Zlatan Ibrahimović a beau partir à la chasse avec Papus Camara, il lui arrive parfois d’être le gibier. Ce 27 janvier 2013, Laurent Blanc n’est pas encore sur le banc du PSG, mais un autre défenseur central expert en petit pont a décidé de sévir. Pressé par Ibra à la suite d’un contrôle un peu long, Aurélien Chedjou glisse le ballon de la semelle entre les jambes d’un Suédois dont le sourire jusqu’aux oreilles en dit long. Interrogé en conférence de presse après que son geste eut fait le tour du monde sans escale via YouTube, le Camerounais profite : « C’était spontané ! J’ai été formé au milieu et j’ai ce genre de gestes. Mais je ne me suis jamais dit avant le match que j’allais le faire ! Ce qui m’a fait plaisir, c’est qu’un grand joueur comme Lisandro me dise avant un match à Lyon : « T’as pas intérêt à me faire un petit pont. » Le lendemain de celui sur Ibra, j’avais une tonne de messages ! Je suis allé voir sur YouTube trois jours après : 800 000 visites ! » Sympa, le mec qui a publié la vidéo a coupé le CSC de Chedjou au montage. Un CSC qui a offert la victoire au PSG (1-0)…

#6 - Pelé sur Eusébio

Ils sont officiellement 70 000 chanceux présents à l’Estádio da Luz pour assister à un moment d’histoire du football. Ce 11 septembre 1962, Benfica reçoit Santos en finale retour de la Coupe intercontinentale et Pelé croise pour la première fois la route d’un certain Eusébio sur le Vieux Continent. Défaits 3-2 au Maracanã, les coéquipiers d’Eusébio prennent un vilain bouillon à la maison et sont menés 5-0 après 77 minutes avec un triplé de Pelé. Pas rassasié, le Brésilien profite d’un ballon au milieu du terrain pour mystifier Eusébio d’un incroyable enchaînement grand pont, petit pont. Un épisode qui a banalisé le petit pont à l’échelle mondiale. La Panthère est morte, vive le Roi.

#5 - Tomas Felipe Carlovich sur Pancho Sa

Le chef étoilé du petit pont est un romantique. Joueur argentin des années 1970, inconnu du grand public, Tomas Felipe Carlovich, aka « El trinche » , est pourtant considéré par le trio Bielsa-Pékerman-Menotti comme le meilleur joueur que le pays ait connu. Et avec le chef Carlovich, le petit pont se cuisinait aller-retour. Comme le raconte Rafael Bielsa, frère de Marcelo, dans son ouvrage Le meilleur joueur que j’aie vu de ma vie. « El Trinche reçoit un ballon d’Aimar. Pancho Sa se plante devant lui comme s’il pensait que son physique de vendeur à domicile allait lui suffire, et Carlovich lui met un petit pont. Il l’attend, et lui en met un autre, avec la même élégance. (…) Il réalisait ce geste quand un supporter l’en implorait, et ça, dans la ville, tout le monde le sait. » Tout le monde sauf Carlovich : « Je mettais beaucoup de petits ponts, c’est vrai, mais pas pour me moquer de l’adversaire. Pour éliminer le rival et aller de l’avant. » Une légende trop courte – son CV n’affiche que trois matchs en première division – et peu documentée, qui la rend encore plus belle.

#4 - Jonathan Zebina sur Zinédine Zidane

Le 22 février 2005, le Real Madrid accueille la Juventus pour un huitième de finale aller de Ligue des champions. Sur le papier, il y a de quoi prendre du plaisir : Nedvěd, Del Piero, Ibrahimović, Figo, Ronaldo, Zidane, Roberto Carlos, Cannavaro, Casillas, Buffon. Les héros du match sont pourtant inattendus. Ivan Helguera, d’abord, qui marque à la 31e minute. Puis Jonathan Zebina, qui sort LE geste de la rencontre. En un contre un face à Zizou, le latéral droit aperçoit un joueur seul derrière le meneur de jeu français du Real. La suite : « Je vois l’ouverture, il m’a anticipé, il a eu le temps de réagir, mais c’était le bon geste. Zizou ferme les jambes, mais le ballon passe juste où il faut. » En gros, il s’agit d’une passe entre les jambes du Ballon d’or. Suffisant pour que le journal Marca propose la candidature de Zebina dans le classement des plus beaux petits ponts des dernières années. Aux côtés de Riquelme, Ronaldinho, Ortega, Redondo, Xavi, Iniesta, Mata, Neymar, Cristiano Ronaldo…

#3 - Javier Pastore sur Philippe Lebresne

Il y a des rencontres qui changent une vie. Jusqu’au 18 août 2011, celle de Philippe Lebresne, modeste défenseur du FC Differdange 03, était plutôt ordinaire. La suite, c’est l’histoire connue, mais toujours délicieuse de l’homme qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment. C’est-à-dire face à Javier Pastore, juste après son arrivée à Paris, pour un barrage de ligue Europa. Le début de la fin : « En vingt minutes, il m’a collé deux petits ponts. Je l’ai regardé et je lui ai dit : « Du calme, on s’arrête là. » Il m’a souri et ne m’en a plus fait un du match. » Sympa. À tel point que Philippe garde même un bon souvenir du supplice : « Ça ne fait jamais plaisir de se prendre un petit pont, mais quand ça vient de Pastore, j’exagère à peine en disant que c’est une fierté. » D’autant qu’il n’a été que le premier d’une longue liste de victimes.

#2 - Livio Prieto sur Sebastian Battaglia

Qui est Livio Armando Prieto ? Un milieu de terrain argentin, au talent prometteur, mais à la carrière finalement anecdotique dont l’histoire retient un coup d’éclat. Le 6 novembre 2000, son Independiente affronte le Boca Juniors de Sebastian Battaglia. « Le plus beau petit pont que j’aie vu, c’est celui-là. Il a mis Battaglia à terre en une seconde. Tout ce que Prieto avait imaginé dans sa tête s’est réalisé » , explique Norberto Alonso, ancien joueur de l’OM et de River Plate, lui-même réputé pour ses petits ponts. Le cul sur la pelouse, Battaglia est victime d’une rupture des ligaments croisés, tandis que Livio Prieto continue son action. Battaglia tiendra sa revanche en soulevant une vingtaine de trophées avec Boca pendant douze ans. Son bourreau, lui, a sombré peu à peu dans l’anonymat.

#1 - Vikash Dhorasoo sur Didier Deschamps

Il y a les règles du jeu, et les lois tacites. « Faire un petit pont est souvent vécu comme une offense. Il y a entre les joueurs des accords à respecter. Si le petit pont n’est utilisé que pour le geste et pas comme un acte productif, il arrive qu’il soit mal perçu » , théorise le sociologue argentin Diego Murzi. C’est ce qu’il s’est passé en août 1999, à l’occasion d’un rassemblement de l’équipe de France avant un match face à Andorre. À l’entraînement, Vikash Dhorasoo a la mauvaise idée de rentrer un petit pont au capitaine champion du monde, Didier Deschamps. Interrogé à ce sujet par Libération, Marcel Desailly abonde dans le sens de Murzi : « Le petit pont de Vikash sur Didier ? Je dirais que la qualité des entraînements de Vikash et son implication ne lui autorisaient pas vraiment ce genre de geste. »

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