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Virgil van Dijk, le très bon gros géant

Par Quentin Ballue
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Virgil van Dijk, le très bon gros géant

À Liverpool, aucun remaniement n'a pu remettre en question le ministre de la Défense, Virgil van Dijk, 30 ans, revenu de blessure l'été dernier et qui a aidé Jürgen Klopp à enfin jouer de la manière qu'il souhaitait, mais aussi à retrouver le chemin des trophées.

« Imaginez si nous avions dû acheter ce garçon maintenant. Dieu merci, nous avons seulement dû lui donner un nouveau contrat ! » Les mots sont de Jürgen Klopp et ils concernent évidemment Virgil van Dijk. Prolongé l’été dernier et désormais sous contrat jusqu’en 2025, le colosse voit son avenir en rouge. Personne ne s’en plaindra du côté d’Anfield, tant le Hollandais a bouleversé Liverpool dans le meilleur sens du terme, en ramenant au club anglais une tranquillité défensive qui lui faisait cruellement défaut la saison dernière. Les statistiques sont éloquentes. Les Reds se sont passés de lui à 12 reprises cette saison et ont encaissé 15 buts. Une moyenne de 1,25 but par match, donc, qui chute à 0,64 but quand Van Dijk est sur le terrain (32 pions pris en 50 rencontres). Et encore : ces chiffres ne traduisent pas la totalité de l’apport du joueur. Immense, comme lui.

99% Superman

Le cœur de toute la partie rouge du Merseyside s’est arrêté net le 17 octobre 2020 lorsque Jordan Pickford a découpé la jambe de l’international néerlandais, incapable de se relever. Le verdict tant craint s’est vérifié, et la saison du numéro 4 a pris brutalement fin dès l’automne. Celle de son équipe aussi, pourrait-on dire, tant Liverpool a ensuite traîné sa peine. L’absence de Van Dijk s’est terriblement fait sentir, dans tous les compartiments. Les Reds ont fini le championnat à 68 buts marqués, leur plus faible total depuis 2015-2016, et le manque du géant n’y est certainement pas étranger, malgré son poste reculé. Il est directement impliqué dans huit buts cette saison, sans parler de ses ouvertures vers les flèches Salah et Mané, redoutables pour déséquilibrer les blocs adverses.

« Ne pas presser Virgil, c’est une mauvaise idée, car ça lui permet de jouer », soulignait l’adjoint Pep Lijnders auprès de The Coaches’ Voice, en rappelant que le staff des Reds veut « que chaque joueur soit capable de donner la dernière passe ». Mikel Arteta l’a notamment payé plein pot avec Arsenal et il n’est pas le seul. « Nous avons essayé de les mettre sous pression autant que possible, mais Van Dijk envoie une passe de 60 mètres à Mohamed Salah et ils s’en sortent », décrivait-il, un brin fataliste, après la défaite 3-1 de ses Gunners à Anfield en septembre 2020. Maillon essentiel de la construction et de la relance, le Néerlandais est le deuxième joueur de Premier League au nombre de passes réussies à moyenne distance et le quatrième pour les passes longues. James Milner esquissait une comparaison en septembre : «  Nous pensons tous que Virgil van Dijk est Superman et il l’est, 99 fois sur 100. » What else ?

Pêche à la ligne

Dépourvu de son phare en 2020-2021, Liverpool a aussi essuyé de gros dégâts défensivement (42 buts encaissés en Premier League). Parce que Virgil est le patron de l’arrière-garde, celui qui donne le ton et les consignes. Celui qui, en plaçant sa ligne haute, contribue à faire de Liverpool une redoutable machine à piéger les attaquants. La défense des Reds a provoqué 144 hors-jeu cette saison. Aucune autre équipe des cinq grands championnats ne fait mieux. Ça ne marche pas à tous les coups, certes, en témoigne le but encaissé à Selhurst Park en janvier, où l’intéressé a pris la mauvaise décision en tentant de mettre Jean-Philippe Mateta hors jeu au lieu de le suivre. La stratégie comprend une prise de risques puisqu’elle laisse des espaces dans le dos de la défense. Si elle tient, c’est donc en grande partie parce que la défense rouge a la vitesse nécessaire pour compenser une brèche éventuelle. Une vitesse apportée par les latéraux Trent Alexander-Arnold et Andy Robertson, mais aussi par Virgil himself. Le déploiement de ses cannes l’avait poussé à 34,5 km/h au Camp Nou… et à la 91e minute, s’il vous plaît. Sans oublier les qualités du pied d’Alisson, qui peut sans problème anticiper en sortant de sa surface pour récupérer un ballon un peu trop long joué derrière ses vigiles.

Liverpool peut ainsi se permettre de jouer avec une ligne défensive haute. Un indispensable préalable au contre-pressing que demande Klopp, car elle permet à l’équipe d’être compacte. Moins d’espace pour l’adversaire, mis davantage sous pression, ce qui augmente les chances de récupérer la possession haute sur le terrain. « L’arrivée de Virgil a changé beaucoup de choses pour nous parce qu’en ajoutant Joel (Matip), Dejan (Lovren) et Joey (Gómez), nous pouvions tout à coup défendre d’une manière différente, rendre le terrain plus petit pour l’adversaire », rappelait Klopp en décembre. Et qui dit ligne haute, dit mécaniquement que l’adversaire a plus de chemin à parcourir pour s’approcher de la cage d’Alisson. Pep Lijnders s’en était justement félicité après la récente démonstration contre Manchester United : « Ce n’est pas facile de contrôler la vitesse de Rashford et Greenwood, la vitesse et l’esprit de Bruno Fernandes et la létalité de Cristiano Ronaldo dans la surface. Cela n’a été possible que parce que nous sommes restés loin du but pendant de longs, longs moments, aussi haut que possible. » Résultat : aujourd’hui, Liverpool est la deuxième équipe qui concède le moins de tirs en Europe (7,95 par match) derrière Manchester City.

Ministre de la Défense

Éloigné des terrains pendant 285 jours, Virgil van Dijk n’a pas voulu précipiter son retour, renonçant même à l’Euro. Histoire de revenir au bon moment, et aussi fort, voire plus encore. Le scénario de cette saison lui donne entièrement raison. Le bonhomme s’est pourtant fait à cette manière de défendre tardivement, soit au moment de sa rencontre avec Claude Puel à Southampton. « Il avait été habitué à évoluer dans des équipes qui défendaient dans leur surface, dans des blocs bas ou qui jouaient le contre, contextualise le Français. Il ne bougeait pas de l’axe, il n’aimait pas défendre avec de grands espaces dans son dos. On a discuté, et j’ai fait faire des vidéos pour lui montrer comment les grands défenseurs coupaient sur les côtés, comment ils couvraient leurs latéraux, comment certains défendaient à 50 mètres de leur but… Les 4-5 mois qui ont suivi, il a été énorme. Ce qu’il fait aujourd’hui, c’est ce qu’il a fait chez nous sur la fin. »

En se révélant également comme un défenseur difficile à bouger dans les duels, le gaillard de 1,93m tire son épingle du jeu, notamment dans les airs, où il affiche 82,6% de réussite en C1. Précieux quand on sait que l’adversaire est tenté de jouer long pour se sortir du contre-pressing rouge. Ronaldinho lui-même a adoubé le bonhomme, estimant qu’il joue « avec élégance et commande la défense avec brio », après la victoire contre Palace en début d’année. Un remarquable joueur et un leader qui s’était vu confier le brassard par ses coéquipiers en 2018, à un moment où ni Jordan Henderson ni James Milner n’étaient disponibles. « Calm as you like, he’s Virgil van Dijk. »

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Par Quentin Ballue

Tous propos de Claude Puel recueillis par MB.

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