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Toulalan, le dernier des Mohicans

Swann Borsellino
Toulalan, le dernier des Mohicans

Entre l’affaire Knysna et son exil andalou, c’est peu dire que Jérémy Toulalan avait disparu du paysage footballistique français. Mais plus de deux ans après le Mondial, « La Toul’ » régale en Espagne et frappe à nouveau à la porte des Bleus. Un come-back à la hauteur de l’homme : discret et épatant.

Patrice Evra est revenu. Sans quelques notions de marquage élémentaires, mais il est revenu. Franck Ribéry aussi, a fait son retour. Un retour en forme, d’ailleurs. Éric Abidal a également eu l’occasion de retrouver la tunique bleue avant sa greffe de foie. Au final, à part Keyser Anelka, qui traîne la jambe du côté de Turin, tous les protagonistes du Usual Suspects version sud-africaine ont revu l’équipe de France. Tous sauf Jérémy Toulalan. Exilé à Malaga depuis la saison 2011-2012, l’ancien Lyonnais arbore le teint hâlé du retraité parti chercher le soleil en Andalousie mais la forme physique du travailleur saisonnier, parti cueillir les ballons sur les champs Navarre et d’ailleurs. Étincelant lors du quart de finale aller de Ligue des Champions face à Dortmund (0-0), le natif de Nantes à rappelé à ceux qui n’aiment pas la Liga que là-bas, à l’extrême sud de l’Espagne, vivait le dernier des mutins. Un sacré footballeur.

Une histoire de musique

De ses années passées aux côtés de Hatem Ben Arfa, Jérémy Toulalan a gardé un peu de Nietzsche. Pour le milieu de terrain andalou, « la vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil » . A Malaga, où il joue depuis 2011 sans avoir porté les couleurs de l’équipe de France, Jérémy, amateur de La Marseillaise, a pu pousser une autre chansonnette. « J’ai pu retrouver la petite musique de la Ligue des Champions, c’est déjà ça » déclarait-il à Eurosport, au sortir de rencontre face à Dortmund, la semaine passée. Un match que Jérémy a éclairé à sa façon, c’est-à-dire plus à la lampe frontale qu’au néon flashy. Une seule faute en 90 minutes, 33 passes réussies sur 37 tentées, une infinité de ballons grattés et deux frappes cadrées – de quoi filer un infarctus aux supporters de l’OL. Une belle partition donc, mais un récital relativement commun pour Jérémy, qui a pris l’habitude de se produire et de rarement décevoir devant les supporters de la Rosaleda qu’il aime tant. « Je suis très heureux ici, je pourrais difficilement l’être plus. » confiait-il d’ailleurs à L’Équipe. Ce petit plus, justement, ce serait très certainement des retrouvailles avec l’équipe de France. « Même pour un match, même pour dépanner en cas d’hécatombe » .

Un profil atypique

Ça tombe bien puisque hécatombe bleue il y a. Pour le prochain match de sa sélection en septembre face à la Géorgie, Didier Deschamps devra se passer de Blaise Matuidi, Paul Pogba et Yohan Cabaye. Et alors que l’on entendait certains réclamer Clément Chantôme, Étienne Capoue ou s’imaginer que c’était peut-être l’heure de parler de Benoît Cheyrou ou de guérir Abou Diaby, il ne faut pas s’y tromper : septembre 2013 doit être l’heure de Jérémy Toulalan. Logique quand on voit ses performances actuelles, triste quand on se rend compte qu’il y a besoin que trois membres du milieu de terrain des Bleus soient absents pour qu’on puisse, éventuellement – car Didier Deschamps ne s’est jamais vraiment exprimé à ce sujet – penser à Jérémy Toulalan. Mais ça, l’ancien Nantais s’en fout comme de sa dernière parka Aigle. Lui qui, à l’instar du sélectionneur national, se revendique comme « un ouvrier du football » , mène sa vie comme il joue au football. Discrètement et sans trop en faire. C’est peut-être pour ça qu’il place tranquillement son argent dans l’immobilier et que sa seule vraie folie, une montre Bell&Ross, soit le fruit d’un pari perdu avec Kim Kallström. Non, ce n’est pas une Rolex. Mais malgré ses tempes grisonnantes, Jérémy Toulalan n’a pas encore cinquante berges. Et quand bien même il les aurait, il se fout de Séguéla. Pas de Malaga. Les Bleus attendront.

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