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Tottenham, bascule sur un plongeoir

Par Maxime Brigand
4 minutes
Tottenham, bascule sur un plongeoir

Héroïque à l'aller à Turin (2-2), la bande de Mauricio Pochettino a une occasion historique de faire sauter la Juventus dès les huitièmes de finale de la C1 mercredi soir, à Wembley.

Un tête-à-tête avec la laideur, rien de plus. Puis la lumière qui s’allume dans un silence mortel. Massimiliano Allegri, maître queux de la Juventus, raconte : « Le football est vicieux. Lors de la Supercoupe, en août, on s’était arrachés pour revenir à 2-2 et nous avions perdu à la dernière minute face à cette Lazio. Ce soir, c’était notre tour. J’avais dit aux gars qu’un seul incident ferait basculer cette rencontre et j’avais raison. » Sinon, pas grand-chose : pas de jeu, pas d’occasions, peu d’envie. La Juventus, quoi. Samedi, à Rome, la Vieille Dame est venue avec son cynisme et est repartie avec trois points précieux (1-0) dans la course qui l’oppose depuis le début de saison à un Naples séché dans la soirée face à la Roma (2-4).

Comment ? En refusant de soulever sa jupe, en offrant un ensemble approximatif, en voyant certains cadres (Mandžukić, Khedira, notamment) errer sur la pelouse du Stadio Olimpico, mais en laissant, surtout, un Paulo Dybala au bord de la rupture physique se dépouiller au bout du temps additionnel pour boucler l’essentiel. Brutal, non ? Réponse de Daniele Rugani, sur la chaîne officielle du club dimanche : « Nous sommes redevenus la vraie défense de la Juve, c’est tout. La solidité a toujours été notre force et cela ne dépend pas seulement des défenseurs. Quand il y a de tels progrès, c’est le fruit du travail de toute l’équipe, à commencer par celui des attaquants. Au-delà de la stratégie, c’est l’attitude et l’envie de sacrifice qui comptent. » Et les faits : depuis le nul concédé à l’aller face à Tottenham (2-2), la Juventus a enchaîné trois succès, trois 1-0.

Le rêveur et les habitués

Pour les habitués des routes de C1, l’affaire ne fait pas de doute : à Londres, mercredi soir, la bande d’Allegri va étouffer l’histoire, comme toujours. Des absents ? Oui, Mandžukić, Cuadrado, et alors ? Même pas peur. C’est une question d’approche, d’expérience, et ces types savent où ils vont. La Juventus a du caractère, et Tottenham n’est pas le Bayern, monstre d’expérience qui avait réussi à résister à la rébellion de la Vieille Dame en mars 2016. Trop grande cette mission pour les Spurs, donc ? Non, justement, c’est la nuance : elle est à la taille de ce Tottenham, brillant à l’aller, admiré par l’Angleterre du foot depuis plusieurs années et qui a dégueulé avec brio sur l’Europe cette saison, battant notamment le Real (3-1) et le Borussia Dortmund (3-1) en poules. En conférence de presse mardi, Mauricio Pochettino a tapé dans ce sens : « Nous savons que ce sera un grand défi contre l’une des équipes les plus fortes du monde, mais nous sommes courageux, nous avons une attitude positive et nous savons que nous pouvons gagner. Le résultat final sera la conséquence de notre attitude. Je ne me mets pas de limites, parce que je suis un rêveur. Dans la vie, nous devons exploiter toutes les opportunités et vivre le moment présent. »

« On court plus intelligemment »

Ce Tottenham n’est plus une surprise, c’est une confirmation : ce qu’on vit actuellement est le résultat de plusieurs années de boulot, sur comme en dehors du terrain. Revenir de 0-2 à 2-2 à Turin n’est pas rien et la dernière fois qu’une équipe anglaise a réussi à le faire, elle avait remporté la C1 (Manchester United, en 1999, qui s’était même tapé le luxe de gagner 3-2 au Stadio delle Alpi, ndlr). Elle n’a rien à voir avec celle qui avait sauté l’AC Milan en 2011 (1-0, 0-0) et qui avait ensuite été roustée par le Real (0-4, 0-1). Elle est au-dessus, plus aboutie, et ce, même si elle n’a rien gagné : aujourd’hui, en cas de qualification, qui peut prétendre arriver en pantoufles face à ces Spurs ? Personne. Car Pochettino a réussi à rassembler autour de sa personne, de ses idées, de son approche, ce qu’il résume simplement : « Les gens ont l’impression qu’on court plus que les autres, mais on court surtout plus intelligemment. » L’Argentin est une référence de son style, du pressing tout terrain, de l’effort collectif pour la contre-attaque rapide. Il sait qu’il devra, comme à Turin, rendre la copie parfaite, un truc semblable au Guardiola version 2010 à l’Emirates lorsque le Barça était venu chercher un nul précieux (2-2) en broyant les Gunners dans leur propre camp pendant 45 minutes. Tottenham en est capable et l’a déjà prouvé. Le foot est vicieux, mais il a une justice : il y a de pire soirée pour faire basculer l’histoire.

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