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  • Arrivée de Laurent Blanc au PSG

Top 10 : Jamais sans mon adjoint

Par Fabien Gauvin, Benjamin Jeanjean et Clément Chaillou
8 minutes
Top 10 : Jamais sans mon adjoint

C'est officiel, Laurent Blanc entraînera le PSG la saison prochaine. Mais le « Président » ne s'assiéra pas seul sur le banc du Parc. Dans ses valises, à côté d'une photo de Barthez et de l'intégrale de Gourcuff 2008-2009, se trouve également Jean-Louis Gasset, son fidèle bras droit. Comme lui, ils sont plusieurs à avoir suivi leur maître, ou leur ami, dans les bons moments. Dans les mauvais, aussi.

Jean-Louis Gasset

Alors que Blanc entame tout juste, au milieu des années 1980, une carrière qui se révélera fructueuse, Gasset termine la sienne un peu dans l’anonymat. Mais le contact est noué entre les deux coéquipiers montpelliérains. Et quand le champion du monde 1998 s’apprête à prendre les commandes des Girondins plus de vingt ans après, c’est à Jean-Louis Gasset qu’il pense. Bonne pioche, puisque le courant passe rapidement entre Blanc le taiseux et Gasset le tempétueux. « Il prend du recul, il observe, et moi, j’essaie de faire passer ses idées à travers les séances. Quand il accueille des joueurs, il leur présente notre couple :« Attention, avec Jean-Louis, vous allez en entendre, des réflexions un peu gratinées ! »Il aime que j’anime, que je pique les joueurs » , expliquait le fidèle lieutenant à L’Équipe. Et ça marche. En trois saisons à Bordeaux, ils accrochent un titre de champion et un quart de finale de C1. Du coup, les deux remettent ça en équipe de France, pour les résultats (mitigés) que l’on connaît. Après un an de chômage commun, le duo va donc remettre ça à Paris. Pour le meilleur et pour le pire.

Jean-Marie De Zerbi

Entre De Zerbi et Antonetti, l’amour dure bien plus de trois ans. Entraîneur de l’équipe 3 du SC Bastia au début des années 1990, Antonetti prend les rênes du centre de formation corse et passe le relais à De Zerbi. Fin 1994, Frédo arrive aux commandes d’un Bastia mal en point en Ligue 1, et décide de s’appuyer sur le Bastiais d’origine. « Je n’oublierai jamais qu’il est venu me chercher alors que j’étais en retrait du monde professionnel. On s’est revu à Clairefontaine où l’on passait un diplôme et on a sympathisé. Frédéric Antonetti m’a accordé sa confiance, et je lui en serai toujours reconnaissant » , déclarait ainsi De Zerbi à propos de cette collaboration à long terme. Bon, il n’ira pas jusqu’à suivre le boss dans son aventure d’un an au Japon, en 1998-99. Mais De Zerbi retrouve avec plaisir Antonetti à Bastia en 1999. Et les deux hommes ne se quitteront plus. Deux nouvelles saisons au Sporting, trois à Saint-Étienne, quatre à Nice et quatre également à Rennes, le duo est inséparable. Et quel que soit le prochain club du bouillant technicien, il y a fort à parier que De Zerbi sera dans les parages.

Toni Grande

Toni Grande et Del Bosque, c’est avant tout l’histoire de deux purs produits de la Castilla. Jeunes espoirs du Real à la fin des années 1960, les deux Espagnols sympathisent malgré les trois ans de plus de Grande. Mais séparés par leurs carrières respectives, ils ne se retrouveront qu’en 1999, pour la deuxième expérience de Del Bosque sur le banc du Real. Quatre années chez les Merengue couronnées de succès (deux C1, deux titres de champion notamment) qui scellent définitivement leur amitié. Du coup, quand Vincent De la Forêt part à Beşiktaş, Toni Grande le suit. Sans grand succès, mais qu’importe : l’apothéose arrive. Del Bosque prend la suite d’Aragonès à la tête de la Roja, et Grande est forcément dans ses bagages. Là, le duo gagne tout ce qu’il est possible de gagner, et n’est toujours pas rassasié. Dans l’ombre, Toni Grande remplit consciencieusement sa mission en attendant la révérence du patron. « Le jour où Vicente se retirera, je suivrai ses pas. »

Helmut Schön

« Helmut Schön était une personne incroyable, c’était un père pour nous tous » , disait de lui Franz Beckenbauer. Mais avant de devenir l’un des plus grands entraîneurs allemands, Helmut Schön a lui aussi été adjoint. D’un autre des plus grands techniciens allemands, tant qu’à faire. De 1956 à 1964, il a été le second de Sepp Herberger, l’homme du « miracle de Berne » de 1954. Pas les meilleures années pour la Mannschaft, puisque de leur collaboration ne naîtra aucun titre. Mais un apprentissage studieux auprès du maître, que l’élève dépassera ensuite en devenant le premier entraîneur à remporter Coupe du monde (1974) et Euro (1972).

Dominique Cuperly

L’homme à tout faire de Guy Roux. Entraîneur adjoint, entraîneur des gardiens, passeur de messages, passeur de savons, Dominique Cuperly a épaulé le gros bonhomme de l’AJA 15 années durant, entre 1985 et 2000. Plus âgé que son poulain, Guy Roux a d’abord connu Cuperly comme joueur, avant de l’engager comme second quand il a raccroché les crampons. « Je n’avais jamais eu d’adjoint avant lui, explique le monsieur de la pub Cristalline. Je travaillais seul. Je l’ai choisi à l’époque parce que c’est un travailleur, quelqu’un de très sérieux, de discret aussi. Comme moi, il ne vit que pour le foot. C’est un très bon technicien, et plus jeune que moi, ce qui le rapprochait des joueurs. Entre nous, c’était un ballet bien réglé. » Mais toute danse a sa fin. Quand le Guy s’en est allé du banc icaunais une première fois en 2000, Dominique Cuperly pensait lui succéder. Alors, quand c’est Daniel Rolland qui a hérité du poste, Cuperly a mis les voiles. Vers Lyon, d’abord, puis Grenoble, Tottenham, Marseille, Lens et le Maroc. L’Abbé-Deschamps ne le méritait pas.

Giovanni Mauri

Bon, ok, Giovanni Mauri n’est pas un entraîneur adjoint à proprement parler, puisqu’il occupe au PSG un poste de préparateur physique. Mais le moustachu de 56 piges suit Carlo Ancelotti comme son ombre depuis maintenant 17 saisons. Les deux Italiens se sont rencontrés sur les bancs de Parme en 1996, avant de poursuivre leur relation à la Juve, au Milan AC et à Chelsea. Une histoire ponctuée de trophées, nombreux, et de restos en tête-à-tête, encore plus nombreux. Fins gourmets, les deux hommes se ressemblent et s’apprécient. L’été dernier, Mauri, habituellement taiseux, déclarait sa flamme à son pote Carlo : « On est comme un vieux couple. On se connaît depuis seize ans, on se comprend sans se parler. Une confiance professionnelle s’est créée pendant toutes ces années. Mais aussi une amitié. Tous les jours passés avec Carlo, notre relation progresse. » Tandis que le capitaine Ancelotti tient la barre, Mauri se charge de maintenir les matelots en forme, quitte à les secouer un peu de temps en temps. Cette bromance à l’italienne aurait pu prendre fin quand, au mois de mai, Giovanni avait dit sa volonté de poursuivre le travail commencé à Paris. Mais l’appel du cœur (et du Real) fut plus fort. Il signor Mauri ne dînera pas seul. Pas encore.

Carles Rexach

On parle souvent du Barça de Cruijff. On devrait pourtant parler du Barça de Cruijff et Rexach. Car si le Hollandais est l’architecte du renouveau blaugrana dans les années 90, son compère espagnol en est sûrement le maître d’œuvre. D’abord coéquipiers sous la tunique catalane, les deux compères ont ensuite partagé le banc du Camp Nou entre 1988 et 1996, remportant une Coupe des coupes, une Ligue des champions, une Coupe d’Espagne et la Liga à 4 reprises. Quand Cruijff s’est fait mettre à la porte par sa belle après huit années de bons et loyaux services, Rexach a surpris son petit monde en décidant de rester dans l’organigramme du Barça. Le célèbre numéro 14 lui en aurait voulu, mais l’Histoire, elle, le remercie : en 2000, c’est Rexach qui insiste pour que La Masia intègre un gosse de 13 ans dans ses rangs. Un gosse qui est aujourd’hui quadruple Ballon d’or.

Yves Colleu

Peut-être était-ce leur Bretagne natale qui les a poussés à s’unir. Toujours est-il que le duo Yves Colleu – Paul Le Guen est désormais franchement inséparable. Quand Paulo débarque à Rennes en 1998 juste après sa retraite de footballeur, il ne se doute pas encore qu’Yves Colleu le suivra partout. Mais alors partout. Celui qui était déjà là avant Le Guen partira avec lui en 2001. Puis le rejoindra à Lyon en 2002. Puis à Glasgow en 2006, et Paris en 2007. Et leur idylle ne s’arrête pas là. L’éternel adjoint rejoint également son mentor au Cameroun et à… Oman. Cela dure depuis quinze ans maintenant. Un fidèle, on vous dit.

Flavio Murtosa

À ce niveau-là, ce n’est plus de la fidélité, c’est de l’amour. Ou de la séquestration. Un beau jour de 1987, l’Histoire a fait se rencontrer Luiz Felipe Scolari et Flavio Murtosa sur le banc du Grêmio Porto Alegre. Ils ne se sont plus quittés. La plus célèbre moustache du Brésil a pas mal bourlingué dans sa carrière d’entraîneur. Elle a toujours emmené Murtosa dans ses valises. On ne résiste pas à l’envie de détailler toutes les équipes entraînées par l’inséparable duo. Grêmio, Goiás, Al-Qadisiya, Koweït, Criciúma, Al-Alhy, Al-Qadisiya, Grêmio, Júbilo Iwata, Palmeiras, Cruzeiro, Brésil, Portugal, Chelsea, Bunyodkor, Palmeiras, Brésil. À noter que ce bon vieux Flavio s’est fait un petit kiff en 1990 en s’engageant brièvement avec Coritiba. Tout seul. Luiz Felipe, grand seigneur, lui aurait pardonné l’écart de conduite.

Pat Rice

Pat Rice, ça vous dit quelque chose ? Mais si, le petit binoclard toujours assis à côté de Wenger. Le genre calme et discret. Le parfait adjoint, quoi. Le Nord-Irlandais était la caution historique d’Arsenal, un gars du cru. D’abord joueur de 1967 à 1980 (528 matchs au compteur, quand même), celui qui a travaillé pour des marchands de fruits et légumes à Londres étant enfant a ensuite occupé le poste d’entraîneur des gardiens de 1984 à 1996. Cette même année, tonton Arsène lui demande de s’asseoir à côté de lui en tant que premier adjoint. Il ne se relèvera de son siège qu’en 2012, à l’heure de prendre une retraite bien méritée. Goodbye, my friend.

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