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Tholot : « Makelele voulait quelqu’un à côté de lui, pas en dessous »

Propos recueillis par Mathias Edwards
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De retour en Suisse, pour un troisième passage sur le banc du FC Sion, Didier Tholot revient sur sa méthode pour redresser le club valaisan et son expérience bastiaise aux côtés de Makelele. Et exprime son désarroi de voir les clubs français bazarder la Ligue Europa. Interview nuque longue.

Lorsque vous êtes revenu au FC Sion en décembre, le club n’avait qu’un point d’avance sur le dernier. Aujourd’hui, le club est 6e (sur 10) et qualifié pour la finale de la Coupe de Suisse. Vous vous y êtes pris comment pour redresser l’équipe ?

J’ai créé un vrai groupe, en redonnant confiance à certains joueurs. J’ai fait monter en équipe première trois joueurs du centre de formation, Akolo, Fernandez et Follonier, qui sont aujourd’hui quasiment titulaires, et on a recruté des joueurs d’expérience, Salatić, Zverotić et Ziegler. Cet amalgame, entre anciens et jeunes, me procure aujourd’hui énormément de plaisir, que ce soit aux entraînements ou en match.

C’est votre troisième passage à Sion. Quels sont vos rapports avec le président, Chistian Constantin ?

Il y a un respect mutuel. La première fois que je suis venu, ils étaient relégables, et ça s’est bien fini. Ensuite, on n’était pas d’accord sur plusieurs points, donc je suis parti. Donc là, c’est à peu près le même challenge. On n’a pas toujours la même vision des choses, mais on a toujours échangé cordialement.

Qu’est-ce qui vous plaît, en Suisse ?

Les challenges sportifs sont intéressants. En France, j’ai une réputation d’entraîneur de Ligue 2. Tandis qu’ici, je suis un entraîneur reconnu de Ligue 1.

D’accord, mais en dehors du foot ?

Le Valais est une région très agréable à vivre. Les gens sont simples et travailleurs, c’est une mentalité qui me correspond bien.

Il y règne un calme qui doit vous changer de Bastia…

Ouais. Bastia, c’était différent, j’étais numéro 2. J’y suis allé parce qu’il y avait Claude (Makelele), un mec avec qui je m’entends super bien.

Comment vous-êtes vous retrouvé adjoint de Makelele ?

C’est Philippe Piola, un agent, qui a organisé tout ça. Il m’a fait rencontrer Claude, qui cherchait quelqu’un d’expérience, et ça a marché tout de suite. Pendant les trois mois et demi où on a travaillé ensemble, ça a parfaitement fonctionné entre nous. Claude voulait quelqu’un à côté de lui, pas en dessous. Dans la vie, vous savez dès le premier échange si vous êtes fait pour travailler avec quelqu’un.

Ce n’était pas trop ambitieux, pour Makelele, de commencer sa carrière d’entraîneur à Bastia ?

C’était son choix.
En Corse, avant de prendre la moindre décision, il faut s’imprégner de la mentalité, du mode de vie des insulaires. C’est le Peuple bleu.

Comment vous définiriez ce fameux « contexte corse » , dont on nous rebat les oreilles depuis toujours ?

En Corse, avant de prendre la moindre décision, il faut s’imprégner de la mentalité, du mode de vie des insulaires. C’est le « Peuple bleu » . Une ferveur, un respect du drapeau et de l’identité corse.

On peut parler d’indépendantisme ?

Je ne suis pas assez calé pour ça.

Ce « Peuple bleu » , comme vous l’appelez, peut mettre une pression particulière sur l’entraîneur ?

Comme partout ailleurs. Comme dans toute île, le contexte est particulier. C’est difficilement explicable de l’extérieur, mais quand vous êtes dedans, vous le ressentez bien. C’est une identité particulière, propre à la Corse. Chaque région possède ses caractéristiques. Dans le Sud de la France, vous ne fonctionnez pas comme dans le Nord. Et en Corse, c’est poussé à l’extrême.

Quel type de comportement devez-vous adopter à Bastia, par rapport à Sion, par exemple ?

À Bastia, sur le terrain, cela doit être un combat de tous les instants. C’est l’attitude locale. Si vous cherchez à jouer avant de combattre, cela ne correspond pas aux valeurs du Sporting.

Il y a quelques semaines, c’était l’anniversaire de votre but face au Milan AC, avec Bordeaux (les Girondins s’étaient imposés 3-0 en quarts de finale de Coupe de l’UEFA, en 1996). C’est le plus beau souvenir de votre carrière de joueur ?

Oui, bien sûr. J’avais vécu une saison particulière, la faute à un accident de voiture qui m’avait écarté des terrains pendant six mois. Et puis je reviens pour ce match, dont tout le monde se souvient. Ce but, ce n’est certainement pas le plus beau de ma carrière, mais on m’en parle tout le temps. Ce soir-là, tout nous a réussi. C’est un des matchs qui ont marqué l’histoire du football français.


Pourquoi est-ce qu’aujourd’hui, la plupart des clubs français délaissent cette compétition ?

Sincèrement, je ne sais pas. Vous vous battez toute la saison pour y participer. Et faire un bon parcours, c’est valorisant pour le club et pour le football français en général. Je trouve ça dommage d’agir comme ça.

Les épopées européennes, c’est ce qui marque l’histoire d’un club…

Oui, bien sûr. Et même les joueurs. Une épopée comme celle qu’on a faite en 1996 vaut largement deux bonnes saisons de Ligue 1.

Donc si vous qualifiez Sion pour la Ligue Europa en gagnant la Coupe de Suisse, vous jouerez la Coupe d’Europe à fond la saison prochaine…

C’est sûr que je ne suis pas du genre à aligner une équipe B en Coupe d’Europe. Mais je n’ai signé qu’un contrat de trois mois avec Sion. Je ne sais pas ce que je ferai en fin de saison. Je suis toujours en contact avec Claude, on verra bien ce que l’avenir nous réservera.

Propos recueillis par Mathias Edwards

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